Une bande dessinée pour raconter le cinéma

Par Simon Cordeau

La série L’Histoire du cinéma en BD, écrite par l’enseignant du Cégep de Saint-Jérôme Philippe Lemieux, fait paraître son deuxième tome, alors que le premier remporte déjà de prestigieux prix. Discussion avec son auteur.

« J’ai eu l’idée en 2013. J’ai fait des recherches et, à ma surprise, personne n’avait raconter l’histoire du cinéma en bande dessinée », se souvient Philippe. En plus d’être un médium ludique et accessible, la bande dessinée a des avantages pédagogiques, explique-t-il.

« On a imaginé une série semblable aux Tintin. On s’adresse à un public jeune, donc je voulais quelque chose qui peut se glisser rapidement dans un sac d’école, et qui va survivre au temps avec sa couverture rigide. […] C’est utilisé un médium visuel pour raconter un autre média visuel. »

Une série déjà lauréate

Le premier tome, L’image en mouvement, a reçu le prix Hubert-Reeves, qui récompense les meilleurs ouvrages de vulgarisation scientifique, et le prix Roberval, qui récompense à l’international les oeuvres consacrées à l’explication de la technologie.

« C’est une cerise sur le gâteau, c’est un velours, et c’est le fun, mais surtout parce que ça fait connaître la BD. […] Ma première considération, c’est que la BD soit lue. Je veux que les jeunes la lisent et se découvrent un intérêt pour le cinéma, ou qu’ils aillent voir des films différents. Le plus beau compliment qu’on me fait, c’est quand un parent m’écrit que son enfant demande d’aller voir un film de Méliès ou des frères Lumière sur YouTube », illustre l’auteur.

Le match parfait

« Le style de mon dessinateur, Martin Gariépy [alias Garry], est assez européen. On sent rapidement les références à Hergé et à Franquin », s’enthousiasme Philippe. Alors qu’il cherchait un bédéiste québécois pour son projet, l’enseignant est tombé sur Garry. La complicité entre les deux s’est créée rapidement, et leur collaboration a été fructueuse dès le début.

« On a le même âge, les mêmes références. C’est le match parfait. Moi, je sais ce que je veux raconter, mais pas comment l’illustrer. Lui, il a un grand talent, mais ne savait pas ce qu’il voulait dire. Et les deux, nous n’avions jamais publié de bande dessinée. C’est notre premier projet, et il nous permet d’accomplir mutuellement notre rêve d’enfance », raconte Philippe.

Les prochains tomes déjà en préparation 

Philippe Lemieux prévoit une série en 10 volumes. Le troisième tome est prévu pour le printemps 2023. « Garry travaille sur les pages, on est à mi-chemin. Le scénario du tome 4 est terminé, et j’écris présentement celui du tome 5. »

La série explore l’histoire du cinéma de manière chronologique, mais aussi thématique. Le premier tome est d’abord scientifique, alors qu’il raconte l’invention du cinéma, du photographe Muybridge aux premiers films de Méliès, en passant par Edison et les frères Lumière. Le deuxième tome est plutôt humoristique, racontant l’époque du mime burlesque de Chaplin, Keaton et Lloyd, aux débuts d’Hollywood.

« Le tome 3 sera essentiellement sur la naissance des monstres et le cinéma d’horreur », confie l’auteur. « C’est une belle variété de volume en volume », ajoute-il.

Cette évolution pose toutefois un défi pour le dessinateur, mentionne Philippe. « À chaque tome, ce sont des personnages différents, mais aussi une époque différente. Les véhicules, l’architecture, le linge, la caméra, la salle de montage : tout doit être historiquement correct et recherché. »

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