Les fruits de l’exil : Un premier roman pour l’écri(vin) Jacques Orhon
Après la publication de plus d’une vingtaine de livres portant sur le vin, Jacques Orhon, maître sommelier, s’est lancé dans un projet audacieux il y a trois ans : l’écriture de son premier roman, Les fruits de l’exil.
Publié en octobre, cette « autofiction à saveur œnologique » raconte l’histoire de Stéphane et sa quête pour retrouver son père qui l’a quitté durant sa jeunesse. À travers des références, des périples et des rencontres, la passion du sommelier reste encore aussi présente et nous fait voyager dans notre pays, mais aussi en Europe.
« Ce qu’il y a de merveilleux dans le vin, c’est tout ce qu’on apprend à côté ou derrière. Par l’intermédiaire du vin, j’ai pu faire des rencontres extraordinaires. C’est pourquoi j’ai tenu à ce que le grand-père du personnage principal soit masson. Au cours de l’histoire, il deviendra quelqu’un de très cultivé grâce au vin, qui lui permettra d’apprendre plein de choses en architecture, en culture, en littérature. Le vin va aussi sceller ce lien entre le petit-fils et son grand-père. Ils seront réunis et passeront à travers plusieurs épreuves grâce au vin. »
L’auteur propose même une liste de vin pour accompagner la lecture ! Cliquez ici pour la consulter.
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Jacques Orhon est sommelier et fondateur de l’Association canadienne des sommeliers professionnels. Expert en dégustation et véritable globe-trotter du vin, il parcourt depuis plus de 40 ans les vignobles du monde. Ses ouvrages ont maintes fois été récompensés, notamment, Le vin snob, du prix en littérature de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin.
Il est arrivé au Québec à l’âge de 23 ans et s’est installé dans les Laurentides. Il habite dans sa maison à Sainte-Adèle depuis 1976.
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Récolter les fruits de l’exil
Le titre du livre est révélateur pour l’auteur qui y voit un peu le résumé de sa vie. « Quand on quitte son pays d’origine pour aller ailleurs, qu’on s’exile, on cueille ensuite les fruits de notre exil. Tout simplement parce qu’on va chercher une meilleure qualité de vie. Les fruits de l’exil représente donc bien l’histoire, mais correspond aussi à ma propre vie ! »
Jacques Orhon s’est ainsi inspiré de sa vie, de ses rencontres et s’est amusé à faire interagir des personnages réels et inventés, comme cet échange entre Winston Churchill et un des personnages du livre. Même s’il n’a pas eu une enfance aussi difficile que celle de Stéphane, l’auteur souligne que certaines épreuves vécues par le personnage principal, ont réellement eu lieu dans sa vie et c’est ce qui a rendu l’écriture si émotionnelle pour le sommelier.
Un enrichissement
Cette expérience a été un défi pour Jacques Orhon qui affirme n’avoir jamais autant travaillé sur un livre. « Je connaissais bien le fond, parce que je me suis inspiré de mes expériences, mais le style d’écriture m’était peu familier. C’était tellement nouveau pour moi et j’avais un sentiment d’imposture au début. Même que pendant plus d’une dizaine de mois, je n’en ai parlé à personne ! Je me demandais si j’avais vraiment les capacités d’écrire un roman dans son entièreté. » L’auteur s’est découvert une facilité, mais surtout un plaisir à concevoir les histoires et construire les dialogues.
Pourquoi donc s’être lancé dans le style romancier de l’écriture ? C’est à la suite de plusieurs discussions avec des gens, des auteurs parfois, qui lui demandaient pourquoi n’écrivait-il pas un roman, lui qui a vécu tant de choses et qui aime raconter des histoires.
« Un des éléments déclencheurs a été lorsqu’une romancière m’a dit qu’elle écrivait sur ma région d’origine. Elle m’a demandé comment c’était là-bas. Je lui ai répondu : “ Tu n’es jamais allée ? “ Elle m’a dit non. Je ne comprenais pas comment on peut écrire sur un endroit sans y avoir mis les pieds, sans avoir senti les odeurs, parler avec les gens, goûter à la nourriture ! Pour moi c’était important que les gens lisent et se sentent dans le lieu que je décris. » Et ça fonctionne bien. Le livre nous transporte ailleurs le temps de sa lecture.
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Les Fruits de l’Exil vient de gagner une première place, et représentera le Canada dans la catégorie Novels (Romans), en lice avec quatre autres pays, pour se mériter le Prix international remis par le Gourmand World Awards. Les résultats seront annoncés en juin prochain à Paris entre Le Louvre et le Jardin des Tuileries.