(Photo : cinéma Pine : Courtoisie Cinéma Pine)
Le chantier du cinéma Pine à l’été de 1948.

Un livre sur l’histoire du Cinéma Pine

Par Marie-Catherine Goudreau

Le cinéma Pine à Sainte-Adèle fêtera son 75e anniversaire l’année prochaine. Cette institution des Laurentides a résisté à l’arrivée de la télévision, aux changements technologiques et à tous les changements de l’industrie du cinéma. Stéphane Desjardins raconte dans son dernier roman l’histoire de la famille derrière un des établissements phares de Sainte-Adèle.

« J’ai fréquenté le cinéma Pine plus souvent qu’à mon tour », dit d’emblée l’auteur, Stéphane Desjardins. Au fil des années, Tom Fermanian, le propriétaire actuel, est devenu un ami avec lequel il discutait de cinéma. L’histoire des Fermanian est « fascinante et crève-cœur », souligne l’auteur du livre intitulé La famille Fermanian : L’histoire du cinéma Pine de Sainte-Adèle.

Une famille d’immigrants

La famille est arrivée à Sainte-Adèle en 1925, après avoir fui le génocide arménien. Après avoir occupé quelques emplois à Montréal, ils ont lancé un commerce de fruits et légumes dans le village des Laurentides.

« Phil, le père à Tom, était un passionné de photos et de cinéma. Il s’est mis à projeter des vues avec son projecteur portatif à son commerce », raconte Stéphane. Puis, il a rencontré Aurore, sa femme. « Elle lui a dit : « Je te marie seulement si tu bâtis ton cinéma », » ajoute l’auteur du livre.

C’est donc en 1948 qu’il a fondé le cinéma Pine. À l’époque, il y avait plus de 450 sièges dans la salle de cinéma, alors qu’aujourd’hui, on en compte environ 200, explique Tom Fermanian. « C’est un des rares cinémas qui opère après tant d’années, à la même adresse et par la même famille », explique le propriétaire. Ce dernier « savait comment opérer le cinéma dès l’âge de 13 ans », soutient Stéphane.

Il en a vu passer des lancements, des employés, dont Charlotte Le Bon, qui affirme que c’était son meilleur emploi, dit Stéphane. « Les parents ont laissé beaucoup de marge de manœuvre à leurs enfants. Ils leur ont laissé faire des essais et des erreurs. Ç’a toujours été une gestion très familiale », soutient l’auteur. Selon Tom, le cinéma Pine reste toujours aussi populaire, notamment parce que la famille est toujours restée très impliquée dans l’entreprise. « Notre carrière, c’était le cinéma », dit-il.

Un « cinéma Beaubien » à Sainte-Adèle

Le cinéma s’est aussi toujours démarqué par sa programmation. Il a laissé la place au cinéma d’auteur, québécois, et d’ailleurs. « Les gens des Laurentides ne le savent pas, mais ils sont très chanceux », affirme Stéphane. C’est d’ailleurs Tom Fermanian qui a inventé les « lancements de films à la Hollywood », où de grandes vedettes viennent à Sainte-Adèle.

Comme des personnes vont à certains restaurants pour voir leur propriétaire, les gens vont au cinéma Pine pour voir la famille Fermanian. « On s’occupe des clients », souligne le propriétaire. Ce dernier n’est d’ailleurs pas prêt d’arrêter, mais c’est son fils, Perry, qui va prendre la relève.

Le cinéma Pine se démarque ici, mais c’est surtout toute l’histoire derrière qui est intéressante, et c’est ce que Stéphane Desjardins raconte dans son livre.

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