(Photo : Courtoisie)
Couvertue du livret d'opéra Textos ardents, composé par Bernard Anton.

Textos ardents de Bernard Anton : L’amour au premier plan

Par Alexane Taillon-Thiffeault

La carrière de Bernard Anton est grande, mais loin d’être terminée : le poète, thérapeute et professeur retraité résidant à Prévost a fait une lecture publique de son livret d’opéra Textos ardents, qui a pour thème principal l’amour, le 20 octobre dernier à Montréal.

Pour Anton, le sujet de son oeuvre est simple, mais très important : l’amour. Dans ses mots, l’amour est « le moteur de la pièce », et le récit est tiré d’une histoire d’amour d’une « grande qualité » qu’il a vécu dans sa vie personnelle. « L’amour passe au-delà de toutes les limites, de toutes les barrières de l’espace et du temps.  Parce que c’est vrai et on ne le dit pas assez. On ne le croit pas », affirme-t-il.

L’histoire d’amour vécue par l’artiste était si belle à ses yeux qu’il lui semblait nécessaire de la transmettre. « Mais c’est tellement beau. Je me suis dit, ben non, il faut transmettre ça sur la scène. Il faut montrer ça au public. Il faut monter ça sur la scène carrément, le montrer, l’entendre, vraiment en faire des dialogues, une pièce de théâtre », s’exclame-t-il.

Des personnages uniques et importants

Les deux personnages principaux de Textos ardents sont Norbert, un traducteur inspiré de Bernard Anton lui-même, et Lucia, enseignante d’espagnol inspirée d’une personne qu’il a eu dans sa vie. Lucia vient d’Amérique du Sud et a un contrat de 6 mois au Canada. « Deux amoureux de la langue se rencontrent et ça donne quelque chose d’explosif. Ils vont jouer avec la langue. Ils vont jouer avec les mots. Ils vont faire chanter les mots. Ils vont faire danser les mots. Et c’est ce qui arrive tout le long [de la pièce] », explique le poète.

Ce dernier a créé un troisième personnage, nommé Thanatos, aussi connu comme étant la personnification de la Mort. « Il intervient, il disparaît, il réapparaît, il les contredit, il les corrige, il intervient n’importe quand dans leurs échanges, dans leurs dialogues qui les menacent, qui veulent leur peau, qu’ils veulent les faucher carrément », raconte Anton. Il souligne toutefois que même si l’histoire dit qu’il n’y a pas d’Éros sans Thanatos, ce n’est pas pas l’approche utilisée ici. « Je suis allé plus loin avec Shakespeare, à qui je fais honneur de citer deux paragraphes de Roméo et Juliette. Ce sont des Roméo et Juliette mais qui vont plus loin. C’est une histoire d’amour qui va très loin. Je brise ce pattern [d’Éros et Thanatos] », dit-il.

Et l’arme utilisée contre Thanatos par les deux personnages principaux est l’amour, bien évidemment. « L’amour c’est le paratonnerre et Thanatos le méchant va leur envoyer 12 malédictions. Mais l’amour, c’est notre arme. C’est ce que va dire Norbert. Que c’est une guerre déclarée et nous, on va prendre notre arme, l’amour », ajoute Bernard Anton.

L’importance de la poésie et de l’amour

Pour Bernard Anton, avoir une approche plus poétique dans son travail signifie beaucoup. « Essentiellement, je suis poète. Il faut que je travaille la langue. Ça m’est indifférent d’écrire d’une façon prosaïque. Répéter des mots qui ont été dits un million de fois, là, excusez-moi, il n’y a pas de mérite. [Les personnages] sont amoureux de la langue, des mots, de la langue bien faite, du langage bien écrit, ils sont… c’est un ensemble, c’est inséparable », explique Anton.

L’un des aspects sur lequel il insiste le plus, c’est « d’aller avec le coeur et non le mental », et ce, pour plusieurs aspects de la vie. « Norbert vénère Lucia comme une déesse. Il lui dit, apprends-moi l’amour, apprends-moi à neutraliser le mental, quoi faire. Et elle lui dit […] laisse-toi rafler par nos regards amoureux. On se regarde dans les yeux, les deux amoureux, et juste se laisser emporter par ce regard d’amour. Donc, en fermant le mental, là, le miracle va se faire », conclut le poète.

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