J’ai de la musique pour toi : Road trip!
Par Simon Cordeau
Chère Marie-Catherine,
Je te reconnais tout de suite, à ton amour pour les longs morceaux, avec les 9 minutes délicieuses d’Apophis. Ce rythme groovy m’a happé dès les premières secondes du morceau. Ça rappelle effectivement un hymne disco, sur laquelle on danse sans répit. Heureusement, Le palais des erreurs permet ensuite de reprendre son souffle, tout en gardant la même énergie, la même ambiance groovy, avec un rythme plus lent. Je ne connaissais pas Choses sauvages, mais difficile de faire mieux comme première impression!
Hotel Delmano a quelque chose de rêveur et d’irréel, avec sa « femme à la peau bleue ». Le rythme pop bien affirmé soutient à merveille ce clavier éthéré et cette voix angélique, presque fantomatique. Je suis, comme toi, tombé sous le charme après la première écoute.
J’aime bien l’air teinté de mélancolie de Banc de parc. « Mais c’est pas la fin du monde… » Même chose pour Recommencer d’Hubert Lenoir. Lui, je le connaissais déjà! J’écoutais son album Darlène en boucle lorsqu’il est sorti, et j’adore le revisiter encore, une fois de temps en temps. Personnellement, c’est l’affirmé et explosif Fille de personne II qui en est mon morceau préféré.
J’ai moins accroché sur Les Louanges. La nuit est une panthère est pas mal : lente et contemplative, sensuelle aussi. Mais Les RDV manqués de Babylone est un peu trop calme à mon goût. Ironiquement, j’ai l’impression que la batterie est trop appuyée et présente, et enterre la guitare et le piano délicats.
Nos Corps de Jimmy Hunt, par contre, j’adore, avec cette guitare électrique très groovy, au rythme délicieux. Enfin, le rap québ de Tangerine est juste à point pour conclure cette liste. Belle découverte : je devrai explorer plus de LaF, et de ces autres artistes bien de chez nous dont j’ignorais la musique.
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Honnêtement, je ne cesse de m’émerveiller devant la diversité et la richesse de la musique québécoise. On n’a rien à envier à personne. Ç’a d’ailleurs été tout un défi de choisir parmi tous nos artistes, parmi tous leurs morceaux sublimes, pour monter ma prochaine liste de lecture. Personnellement, je crois que je resterai au Québec pour mes prochaines lettres.
En fait, je crois qu’on restera au Québec tout court, pour les prochains mois, à voir la troisième vague qui monte. Mais ça va. Avec le temps printanier de ces dernières semaines, j’aurais envie de faire un bon road trip, en Abitibi, au lac Saint-Jean ou en Gaspésie. Partir à l’aventure, et passer des heures à admirer le paysage, à discuter de tout et de rien, et à chanter à tue-tête, la musique trop forte, la fenêtre ouverte.
Je commencerais par… Le Picbois de Beau Dommage. C’est le parfait coup d’envoi de tout road trip, avec son enthousiasme contagieux. « Picbois, laisse-moi pas r’venir en ville! »
Après, je mettrais La Complainte du phoque en Alaska. Une fois, autour d’un feu de camp, on cherchait une chanson que tout Québécois saurait chanter. Nos invités, des Italiens en échange étudiant, avaient chanter avec fierté leur hymne nationale. Aucun de nous n’avait pu terminer son Ô Canada, mais la complainte, elle, a été chantée jusqu’à ses derniers couplets.
Je te propose de poursuivre avec Le Petit Roi et la voix réconfortante de Jean-Pierre Ferland. Il y a quelque chose de printanier, de libérateur, dans ce classique intemporel qu’il m’a pris trop de temps à découvrir. Mais on ne peut pas écouter Ferland sans, aussi, faire jouer Le Chat du Café des Artistes, avec ses violons dramatiques, ses cuivres tonitruants et ses paroles lugubres aux-quelles Jean Leloup et Pierre Lapointe feront écho plus tard.
Pour quelque chose de plus joyeux, écoutons la voix débordante de soleil de Boule Noire. Le Jérômien, Georges Thurston de son vrai nom, a un bonheur contagieux sur Aimes-tu la vie comme moi. Avec Loin, loin de la ville, je crois même qu’il se propose de partir en voyage avec nous!
Et une fois qu’on sera rendus dans le fond du bois, loin de tout, on écoutera Le plus beau voyage, ce morceau magistral de Claude Gauthier qui me donne toujours les larmes aux yeux.
Sur le chemin du retour, on peut s’arrêter pour pêcher, avec la gang de Valaire et leur morceau La nature à son meilleur. J’adore ce montage cocasse d’extraits d’entrevues, tissé comme une lettre d’amour à ses jour-nées passées sur un lac.
D’ailleurs, connais-tu Qualité Motel? C’est un autre projet de Valaire, avec des influences plus hip hop et des artistes invités à l’honneur. J’affectionne particulièrement Full of Crimes avec la précieuse Fanny Bloom, Vol de nuit avec l’ineffable Stefie Shock, et enfin Je vous salue Marie avec le sensuel Karim Ouellet, pour conclure cette escapade.
Alors, quand est-ce qu’on part?
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Liste de lecture de Marie-Catherine
- Choses sauvages – Apophis
- Choses sauvages – Le palais des erreurs
- MUNYA – Hotel Delmano
- Ariane Roy – Banc de parc
- Hubert Lenoir – Recommencer
- Les Louanges – La nuit est une panthère
- Les Louanges – Les RDV manqués de Babylone
- Jimmy Hunt – Nos corps
- LaF – Tangerine
Durée : 36 minutes
Pour écouter la liste de lecture, cliquez ici !
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Liste de lecture de Simon
- Beau Dommage – Le Picbois
- Beau Dommage – La Complainte du phoque en Alaska
- Jean-Pierre Ferland – Le Petit Roi
- Jean-Pierre Ferland – Le Chat du Café des Artistes
- Boule Noire – Aimes-tu la vie comme moi
- Boule Noire – Loin, loin de la ville
- Claude Gauthier – Le plus beau voyage
- Valaire – La nature à son meilleur
- Qualité Motel et Fanny Bloom – Full of Crimes
- Qualité Motel et Stefie Shock – Vol de nuit
- Qualité Motel et Karim Ouellet – Je vous salue Marie
Durée : 41 minutes
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