Rencontre avec Alex S. Girard, artiste sculpteur
En collaboration avec la Station culturelle, la Ville de Prévost organise le festival Les Mains Dans le Sable. La quatrième édition de l’événement se déroulera du 3 au 5 juin. De 18 h 30 à 22 h, la salle Saint-François-Xavier accueillera les citoyens. Des sculptures de sable à grande échelle façonneront le paysage laurentien. Grande nouveauté : un espace accueillera les artistes amateurs.
On a déjà tous fait un château de sable. Quelques heures après, la mer emporte notre bâtisse et les heures de travail passées à creuser sous la chaleur d’été. Pour certains, la discipline est plus qu’un passe-temps. Les artistes de l’ « art éphémère » troquent les pelles en plastique pour de réels outils. La Ville de Prévost a consacré la dernière partie de sa soirée à la diffusion d’un documentaire sur les sculpteurs. L’objectif : transporter les habitants à travers le monde peu connu au Québec des sculpteurs éphémères. Comme c’était le cas les années passées, le festival réunira huit sculpteurs professionnels.
Sculpture pas si éphémère
Alex S. Girard est le porte-parole de l’événement. Graphiste à la pige, l’homme de 46 ans réalise des œuvres d’art éphémère depuis un peu plus de 20 ans. « Pour réaliser des sculptures de sable de plus de deux pieds, on utilise des moules taillés dans du bois. On remplit de sable les moules et après le travail de sculpteur intervient. On va affiner tous les détails avec des spatules, des truelles et des pailles », explique-t-il. Il peut paraître étonnant d’utiliser des pailles, mais cela est pourtant bien censé. « Tu vas souffler le sable délicatement. Ça permet d’être plus précis et de ne pas abîmer la structure », soutient Alex.
« Le pire ennemi des œuvres, c’est l’humain », lance l’artiste. Un enduit ressemblant à de la colle recouvre entièrement les sculptures. L’objectif principal est d’éviter que la sécheresse ne vienne dévorer l’exposition. « Elles devraient rester debout jusqu’en octobre », espère Alex. En hommage au célèbre joueur de hockey mort récemment, Alex pense « exposer une sculpture de Guy Lafleur au festival de Prévost ».
« L’ennui est un terrain fertile à la créativité »
« A l’école, on ne t’apprend pas à faire une œuvre qui n’est pas faite pour durer dans le temps », s’amuse-t-il. Né d’un père poète et d’une mère professeure, il commence sa carrière en enchaînant les petits festivals locaux de sculpture. « Quand j’étais plus jeune, je m’ennuyais souvent. L’ennui est un terrain fertile à la créativité. » « On m’a proposé de participer aux événements provinciaux, c’est à ce moment-là que j’ai compris que je pouvais gagner ma croûte de ma passion », confie le créateur.
L’artiste touche à tous les domaines. La Ville prend initialement contact avec lui alors qu’il participait au festival de la BD de Prévost. Il est alors l’illustrateur et réalisateur de la série BD « Les phylacterribles », qui mêle fantastique et comique.