Parler de masculinité… avec mon pénis
Par Aurélie Moulun
Marc-André Thibault ouvre la discussion sur la masculinité et le rapport de l’homme à son sexe à travers la pièce de théâtre Conversation avec mon pénis.
Pendant un voyage en Nouvelle-Zélande, Marc-André Thibault a découvert cette pièce qui l’a à la fois fait rire et réfléchir. « Il ne faut pas juste se fier au titre. J’ai été agréablement surpris de l’effet que la pièce a produit sur moi. Alors j’ai décidé d’acquérir les droits et de la traduire pour la jouer en 2016 au Zoofest », explique le traducteur et l’acteur principal de la pièce.
Conversation entre l’homme et son sexe
La pièce peut sembler absurde. Notamment par son titre ou encore par la présence d’une femme (Marie-Lee Picknell) déguisée en pénis. Pourtant, Conversation avec mon pénis est « absurde dans la forme, mais réfléchi au niveau du contenu », explique Marc-André Thibault. « Le but de la pièce c’est de montrer une fenêtre sur la masculinité, c’est de lui donner une voix. Elle sert à comprendre la façon dont un homme peut se sentir par rapport à son sexe. C’est une relation qui évolue dans le temps. »
L’oeuvre est découpée en cinq tableaux. On commence avec un jeune adolescent de 15 ans. Puis, pour chaque tableau suivant, on fait un bond de dix ans. La pièce se termine donc avec un homme de 55 ans. Tous les tableaux représentent une partie caractéristique de l’évolution de la relation entre un homme et son sexe.
Plusieurs étapes de la vie d’un homme sont alors abordées. « On présente la pression qui vient avec le fait d’être un homme. La pression de la sexualité et de la performance pour un adolescent, la fidélité, en passant par les troubles de santé qui peuvent arriver plus tard », explique M. Thibault.
Grand public
Marc-André Thibault soutient que tous les hommes vont se reconnaître à un moment ou à un autre dans cette pièce. « C’est sûr que ça risque de résonner davantage chez les plus vieux. Mais je pense que tous vont y trouver leur compte. Il y a même beaucoup de femmes qui y trouvent leur compte. Elles comprennent mieux ce que leur ado ou ce que leur chum vivent, ce qu’ils ont comme pression », souligne l’acteur.
« Il y a des questions philosophiques soulevées et le texte est très fort. Il n’y a pas juste des blagues de pénis ! La pièce apporte beaucoup de questionnements et de profondeur à ce sujet » – Marc-André Thibault
Cette oeuvre ne devait être jouée qu’à quelques reprises au départ. Pourtant, elle fait le tour du Québec depuis maintenant plus de cinq ans. Il s’agit d’une pièce originale de Dean Hewison, traduite par Marc-André Thibault. La mise en scène est assurée par David Strasbourg.
Conversation avec mon pénis sera d’ailleurs présentée au Théâtre du Marais, 5 novembre prochain. Pour plus de détails, visitez le https://theatredumarais.com/evenement/3505/