Maude Audet: Des coulisses aux projecteurs
Par Ève Ménard
Les 30 septembre et 1er octobre prochains, Maude Audet sera de passage dans les Laurentides, respectivement au Théâtre Gilles-Vigneault et au Théâtre du Marais. L’artiste vous transportera alors à travers ses chansons envoutantes, dont les mots abordent notamment le passage du temps, la gratitude et l’amour.
Il faut dire qu’il y a quelques années à peine, Maude Audet n’aurait jamais pu prévoir se retrouver sur les planches d’une salle de spectacle. Son parcours est plutôt atypique. Mais elle apprend à l’apprécier de plus en plus.
Changer de vie à 29 ans
Maude étudie d’abord en arts plastiques au cégep, puis se spécialise en scénographie au Conservatoire d’art dramatique du Québec. C’est à l’âge de 29 ans que sa vie professionnelle prend une toute nouvelle tournure. À l’époque, elle travaille comme scénographe dans le monde du théâtre. Devant l’impression qu’elle plafonne dans son domaine, elle commence à écrire des chansons. Graduellement, elle passe des coulisses aux projecteurs, une transition qu’elle avoue difficile. Bien qu’elle possède déjà une bonne connaissance de la scène et des mécaniques d’un spectacle, ce saut lui demande beaucoup de courage.
Adolescente, Maude avait suivi des cours de guitare et avait l’habitude de gratter de cet instrument. Outre ces bases en musique, c’est majoritairement de manière autodidacte qu’elle bâtit sa carrière. Aujourd’hui, une dizaine d’années plus tard, elle a déjà quatre albums à son actif.
Déjouer l’ennui
En février 2020, un mois avant le début de la pandémie, Maude Audet dévoilait son troisième album Tu ne mourras pas. La tournée était prête et l’artiste n’attendait plus qu’à partir promouvoir sa nouvelle musique. Bien entendu, ses plans ont changé. Devant l’impossibilité de voyager et l’absence d’inspiration, la chanteuse a l’idée de traduire certaines de ses chansons pour en faire un album. Translations, son quatrième opus, sort en avril 2021. « Travailler sur cet album, ç’a été un peu comme une bouée de sauvetage pour moi. Quand je viens de terminer un disque, j’ai besoin de le vivre, le livrer et aller à la rencontre des gens. Le confinement n’a pas été pour moi un espace qui me permettait de créer. L’idée de traduire mes chansons est tombée pile. » C’était aussi une manière, finalement, d’aller à la rencontre d’un tout nouveau public, via les plateformes numériques. La réception a d’ailleurs été excellente, se réjouit la chanteuse. Ses spectacles à venir, dont ceux prévus dans la région, deviennent enfin l’occasion de promouvoir ses deux plus récents albums.
Reconnaissance
Le métier d’artiste au Québec est précaire. Encore plus depuis le début de la pandémie. Or, cette réalité n’a jamais effrayé Maude. « Je viens d’un milieu populaire où les gens ne faisaient pas nécessairement ce qu’ils voulaient. Ce n’était pas la même époque, les gens avaient moins d’études. […] Moi, je me suis dit que j’allais tenter ma chance dans ce que j’aime et si je suis pauvre, je serai pauvre! »
Aujourd’hui, elle a l’impression d’être exactement où elle souhaite être. « Même si je ne suis pas l’artiste la plus populaire au Québec, j’ai le privilège de vivre de mon métier et je l’apprécie. »