(Photo : Courtoisie)
Mille Batailles de Louise Lecavalier, un solo et un duo insolites, librement inspirés du Chevalier inexistant d’Italo Calvino et de son écuyer. Au Théâtre Gilles-Vigneault le mercredi 5 juin.

Louise Lecavalier, une femme, Mille batailles

Par Journal-le-nord

Spectacle exclusif dans Les Laurentides

Louise Lecavalier incarne une danse extrême. Si sa première chorégraphie traquait le corps au-delà de toutes limites, avec Mille batailles elle emprunte de nouveaux chemins, librement inspirés du Chevalier inexistant d’Italo Calvino.

À 60 ans, d’une audace inouïe, rien ne l’arrête. Louise Lecavalier est l’incarnation même de la création en mouvement. Elle explore et se réinvente à l’infini, portée par une incessante quête de recherche.

La création

Mille batailles est le fruit d’un travail en studio de plusieurs mois. Au début, elle improvisait seule, en filmant ce qu’elle faisait, pour la première fois. « Et j’ai fait cette chorégraphie dans un nouveau studio avec des miroirs. Ça m’a permis de faire une création complètement différente de la précédente. Ça a amené mon focus à l’extérieur de moi et j’ai trouvé beaucoup de nouvelles avenues de mouvements », confie-t-elle.

Puis un personnage s’est dessiné, celui du Chevalier inexistant. « Ce chevalier qui est une armure, sans personne à l’intérieur, m’a donné de nombreuses possibilités de création. Quelques mois après la recherche solo, je me suis souvenue d’un autre personnage du livre Gourdoulou, un écuyer assez farfelu, naïf et pur ». Le travail en duo commence alors avec son acolyte, Robert Abubo.

Arrivent les images de mouvements. « J’ai trouvé intéressant de cacher le corps, je suis habillée de noir, les cheveux couverts. On peut voir le corps comme une armure ! J’aime l’idée de montrer une pensée qui bouge ». Cette pensé que le corps est un outil de la pensée n’est pas loin de la danseuse, même si elle pense aussi le contraire, que le corps s’exprime en tant que tel.

« Pour Mille batailles, j’ai dessiné des patrons sur scène. Je pensais à ce chevalier et je trouvais toutes sortes de façons d’avancer, soit sur demies-pointes, les jambes serrées ensemble, avec des contraintes absurdes aussi ! » Dans sa pièce précédente, So Blue, Louise Lecavalier voulait laisser le corps parler seul, dans une liberté folle, à travers des débordements d’états d’âme, d’impressions, de sensations, d’idées contradictoires, sans mettre aucune barrière. « Ce sont des jeux que je fais entre le corps et la pensée. On me demande souvent si c’est la pensée qui vient avant ou si c’est le mouvement. On peut chercher continuellement à les diviser pour les réunir d’une nouvelle manière. C’est peut-être ça que je fais lors de la recherche en studio. Je me pose éternellement les mêmes questions sur le corps et la pensée et j’y réponds différemment d’une pièce à l’autre ».

Mille batailles et So Blue, sont des pièces extrêmement difficiles à danser. « Il faut que je sois alerte, chaque seconde. Que je sois dans le moment présent du corps que j’ai ce jour-là, que je le pousse au maximum ».

Nouvelle création

En ce moment, la chorégraphe travaille sur une nouvelle création. « Le corps a besoin de bouger de nouvelles façons. Autant il y a un plaisir à retrouver ce qu’on connait, autant il y a un immense plaisir à trouver ce qu’on ne connait pas encore et qui est en nous.   C’est la découverte, c’est un peu vertigineux, mais très satisfaisant. Je me sens en vie quand je suis en train de trouver quelque chose de nouveau ».

Au Théâtre Gilles-Vigneault le mercredi 5 juin 2019 à 19 h 30.

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