Les Stations éphémères de retour
Par Simon Cordeau
Pour une sixième année, le Corridor aérobique sera agrémenté de six œuvres d’art le long de son trajet entre Morin-Heights et Amherst. Ces œuvres éphémères, inspirées du courant du « land art », seront exposées jusqu’au 10 octobre dans la cadre des Stations éphémères.
Certains artistes commencent déjà leur création cette semaine, et leurs œuvres doivent être terminées d’ici le 28 août. Vous pourrez aussi rencontrer les artistes aux côtés de leur œuvre durant la fin de semaine des 27 et 28 août, entre 12 h et 16 h.
Un mobile géant
L’artiste Maud Palmaerts fera l’une de ces Stations éphémères : celle près de la gare de Morin-Heights.
« Il y a un pont avec une petite rivière qui coule en-dessous. Je vais partir du pont et suspendre des branches récoltées dans la forêt. Ça fera un mobile géant. La sculpture va interagir avec le vent et l’eau », décrit Mme Palmaerts.
Dessus, elle peindra un œil immense. « Quand il y a un rapport disproportionné, ça crée un effet surprenant et déstabilisant. J’aime l’idée de se faire regarder ou observer, quand on passe sur la piste cyclable. »
Au moment de l’entrevue, l’artiste en est encore à récolter ses morceaux de bois, qu’elle peindra ensuite chez elle. Puis elle estime que ça lui prendra un ou deux jours à installer la sculpture sur place.
L’éphémère inspire le spontané
Les Stations éphémères offrent une grande liberté aux artistes, ce qui leur permet d’essayer de nouvelles choses et de sortir des conventions. « J’ai un peu transformé l’idée initiale. C’est un processus évolutif. Souvent, lorsqu’on fait une œuvre extérieure, c’est permanent. On a soumis une idée, et l’œuvre doit être pareille à ce qu’on a soumis. Et elle reste pareille pendant 20 ans. Les Stations éphémères permettent de toucher à quelque chose de plus spontané », témoigne Mme Palmaerts.
Par exemple, la sculptrice travaille beaucoup l’acier et la pierre normalement. Mais réaliser une œuvre éphémère l’amène ailleurs. « Je n’avais pas envie d’utiliser de la machinerie lourde. J’aurais pu prendre ma tronçonneuse et poser l’œuvre sur le sol, mais je voulais me défaire de ça. Je voulais rester simple. » Pour elle, c’est un changement d’approche bienvenu, où elle fera plutôt de l’assemblage et transformera à peine les éléments qui formeront son œuvre.
Par définition, ces œuvres sont faites pour disparaître, mais pour l’artiste, ça fait partie du plaisir. « Moi, ça me plaît cette idée. Je pense aux sculptures de glace ou de sable, ou même aux mandalas tibétains. Ça nous ramène à l’idée du processus, au côté éphémère et spontané de la vie, qui est peut-être plus naturel. »
Les Stations éphémères
• KM 0 à Morin-Heights, œuvre de Maud Palmaerts
• KM 14,5 à Wentworth-Nord, œuvre d’Annie Roy
• KM 22 à Lac-des-Seize-Îles, œuvre de Manon Sabourin
• KM 30 à Montcalm, œuvre d’Isabelle Mougeot
• KM 36,6 à Arundel, œuvre du collectif Les 3J
• KM 58 à Amherst, œuvre de Normand Ménard
Pour tous les détails : corridoraerobique.ca/stations-ephemeres/