(Photo : NORDY)
L’usine de Mont-Rolland à Sainte-Adèle a fermé ses portes en 1990.

Les Rolland et les Laurentides – Partie 2

Par Simon Cordeau

Le nom des Rolland est aussi indissociable de l’histoire des Laurentides, ou presque, que celui du curé Labelle. Petite histoire d’une famille de bâtisseurs, écrite avec l’aide de Mario Fauteux, retraité de la Rolland, et un texte de Pierre Grignon.

En 1900, la North River Lumber & Pulp Cie songe à installer une usine de pâte mécanique en amont de la rivière du Nord, près de Sainte-Adèle. Cela inquiète Stanislas-Jean-Baptiste Rolland : le courant de la rivière pourrait être affaibli, ce qui com-promettrait son usine de Saint-Jérôme.

Ainsi, après négociations, il achète lui-même les terrains de la N.R.L.P. en 1902, pour y construire une nouvelle papeterie nommée Les Moulins du Nord. Il confie à son fils Jean la gestion de la nouvelle usine, contre un salaire de 10 $ par semaine. La municipalité de Sainte-Adèle accordera une exemption de taxes de 25 ans à la compagnie. La première feuille de papier sera produite en 1904.

La création de Mont-Rolland

Peut-être inspiré par les ambitions poli-tiques de son père, Jean Rolland devient maire de Sainte-Adèle en 1916. En 1918, il prend une partie du territoire de Sainte-Adèle pour créer la municipalité de Mont-Rolland. Naturellement, il en deviendra le premier maire.

Ce village de compagnie sera, à toutes fins pratiques, contrôlé par les Rolland pendant la majeure partie de son existence. L’exemption de taxes pour la papeterie est, bien sûr, reconduite. Les maires seront pour la plupart des cadres de la compagnie, et le poste de secrétaire trésorier sera souvent occupé par le comptable de la compagnie.

Mont-Rolland rejoindra Sainte-Adèle en 1997, après la fermeture de la papeterie en 1990.

Successions

Lorsque le patriarche des Rolland, Jean-Baptiste, décède en 1888 à l’âge de 73 ans, c’est son fils aîné, Damien, qui lui succède à la tête de la compagnie. En 1912, il intègre l’usine de Mont-Rolland à la compagnie de Papier Rolland de Saint-Jérôme, afin de financer l’expansion de son entreprise et rencontrer la demande croissante en papier fin. La capitalisation de la Rolland atteint alors un million de dollars.

Damien décède la même année, à l’âge de 71 ans. Son frère Stanislas-Jean-Baptiste lui succède. En 1928, S.J.B. rend la compagnie publique et émet 60 000 actions votantes cotées en bourse. La famille Rolland conserve alors le tiers des actions votantes de la nouvelle société ainsi constituée : la Compagnie de Papier Rolland Limitée.

Jean succède à son père lorsque ce dernier meurt en 1935, puis est succédé en 1952, à sa propre mort, par Pierre Rolland, fils de Damien. Les Rolland resteront en contrôle de la compagnie jusqu’à sa vente, en 1992.

La fin d’une entreprise familiale

À la fin des années 1980, une crise économique touche durement la Rolland. En 1989, l’entreprise enregistre une perte historique de 9,7 millions de dollars. Elle se voit obliger de fermer son usine de Mont-Rolland en 1990, au grand désarroi de ses 142 employés.

Mais ce n’est pas suffisant. Une perte de 7,7 millions de dollars est enregistrée l’année suivante, en 1991. En 1992, Lucien Rolland et ses frères Lantier et Roger prennent la décision déchirante de vendre l’entreprise familiale, vieille de 110 ans, à Cascades.

Maintenant

Que reste-t-il de la Rolland aujourd’hui? La suite, la semaine prochaine.

Pour lire la partie 1, cliquez ici

1 commentaire

  1. Prendre note que c’est au décès de Jean Rolland (4e président) en 1946 et non en 1952 que le fils de Damien, J.Pierre Rolland deviens le 5e président. Son règne sera court car il décèdera à l’âge de 58 ans en 1952. De là débute, le long règne de Lucien Rolland comme président.

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