Les recommandations de lecture du Nord
Par Charlier Mercier
Marie-Catherine Goudreau
J’ai lu récemment un livre totalement étonnant, tordu, avec une intrigue qui sort vraiment de l’ordinaire : Tout est ori. En lisant le résumé, le roman de 300 pages ne m’interpellait pas plus qu’il ne le faut. Mais dès les premières pages, j’ai été tout de suite absorbée par cette histoire.
Ça commence sur la Côte-Nord, dans un party de famille, alors qu’on découvre que la plus jeune est allergique… aux crevettes ! Cet évènement va bouleverser la famille qui, il faut le dire, possède la plus grande entreprise de fruits de mer de Baie- Trinité, une toute petite ville de la région.
Au fil des chapitres entrecoupés par des intermèdes, où l’on explique les fruits de mer du Québec, on découvre des personnages très colorés et des rebondissements qui nous déstabilisent, nous font rire ou pleurer. Il est difficile de vous en dévoiler plus sans révéler les punchs et les surprises, mais je vous garantis que vous serez captivé par ce livre aussi étrange que délicieux.
Premier roman de Paul Serge Forest, cette oeuvre s’est démarquée avec le prix Robert- Cliche 2021 et le Prix d’excellence des Écrivains francophones d’Amérique. D’ailleurs, le roman sera porté à l’écran, a-t-on appris en octobre.
Simon Cordeau
Saga est l’une des premières séries de bande dessinée que j’ai dévorées. Alana et Marko appartiennent à deux espèces rivales, qui se livrent une guerre galactique depuis des décennies. Mais ils ont commis un crime impardonnable : ils sont tombés amoureux et ont mis Hazel au monde. Maintenant, ils doivent fuir et protéger leur fille, devenue le symbole d’une paix possible et que les deux clans tentent d’éliminer.
Plusieurs choses rendent Saga savoureux, captivant et touchant. D’abord, Brian K. Vaughan (Y: The Last Man; Paper Girls) écrit des personnages complexes et nuancés, qui cherchent leur place dans un monde manichéen et cruel. Il explore avec sensibilité des thèmes difficiles et actuels, comme la guerre et ses horreurs, la discrimination raciale et le colonialisme, la sexualité et ses malaises, les conséquences de la trahison… ou de la loyauté, et l’importance de l’amour et du support de nos proches dans l’adversité.
Ensuite, Fiona Staples dessine une foule de personnages bigarrés et hétéroclites, tirés d’une imagination sans limite. Ils sont parfois mignons, parfois dégoûtants, parfois séduisants, parfois choquants. Et elle les campe dans des décors surréalistes, des mondes fantastiques ou des planètes hostiles.
Que vous commenciez à lire Saga pour la romance à la Roméo et Juliette, pour la politique complexe à la Game of Thrones ou pour l’univers éclaté à la Star Wars, vous continuerez pour les personnages humains et leurs drames personnels et trop réels.
La série, qui doit compter 108 numéros, avait pris une pause à mi-chemin, en 2018, avec le #54. Mais au grand bonheur de ses lecteurs, la publication de Saga vient de recommencer, avec le #55 paru en janvier dernier.