(Photo : Courtoisie)
Les ateliers du Musée dans votre classe permet aux élèves de réaliser leurs propres œuvres.

Les musées rouvrent

Par Simon Cordeau

Les musées québécois peuvent rouvrir depuis le 8 février, dans la foulée des assouplissements annoncés par le gouvernement Legault. Discussion avec Jonathan Demers, directeur général et conservateur du Musée d’art contemporain des Laurentides (MAC LAU).

« Nous sommes ravis que les musées puissent ouvrir! Ça fait quand même quelques semaines que nous faisons valoir que nous sommes des milieux sécuritaires et très conscients de la situation actuelle. Je suis content que le gouvernement nous ait entendus. Ça nous prend un peu par surprise aussi! (Rire) Nous n’avions pas été informés de la chose. »

Malgré cette nouvelle inattendue, M. Demers se dit prêt à accueillir les visiteurs, et le musée devrait rouvrir ce mercredi, 10 février. « J’espère que les gens auront envie de sortir, ça peut leur faire du bien. Nous, et nos collègues des institutions muséales, avons tout mis en place pour que les lieux soient extrêmement sécuritaires. Et les espaces sont bien ventilés, pour la conservation des œuvres. »

À la rencontre de l’art

Le conservateur se réjouit aussi que nous pourrons de nouveau avoir un rapport direct avec l’art. « C’est important d’aller à la rencontre des œuvres, d’être confronté aux choses avec notre corps et nos appréhensions. Ce ne sont pas des rapports exclusivement intellectuels. Ils sont aussi liés à l’affect. Il y a plein de choses qui se passent dans notre corps, quand on se retrouve devant une œuvre. Les œuvres ont une présence physique. »

M. Demers donne l’exemple des rencontres entre amis. Les voir sur Zoom est agréable, mais ce n’est pas la même chose que d’être assis avec eux autour d’une table : il manque quelque chose. C’est pareil pour l’art. « On ne peut pas tout faire migrer sur l’ordinateur en pensant qu’il n’y aura pas d’impact. » Le conservateur espère donc que les autres expressions artistiques, comme le théâtre, redeviendront bientôt accessibles.

Raphaëlle de Groot et la mobilité

L’exposition Communes mesures de Raphaëlle de Groot sera présentée au public dès la réouverture. L’artiste y explore le thème de la mobilité : une réflexion d’actualité dans la situation actuelle, selon M. Demers. Par exemple, l’artiste n’a pas pu se déplacer pour installer son exposition, et est demeurée en Italie en raison de la pandémie. « On a travaillé avec elle, à distance. C’est l’équipe du musée qui l’a installée. »

L’exposition comporte plusieurs parties. Il est possible de faire des rencontres individuelles (virtuelles) avec l’artiste, dont le contenu servira à l’exposition. Il y a eu des ateliers avec divers organismes, dont l’Atelier Éclipse, qui fait de la réinsertion sociale, et les Impatients, qui aide les personnes ayant des problèmes de santé mentale, en collaboration avec l’Hôpital de Saint-Jérôme. La réflexion de l’artiste a aussi évolué durant la pandémie. « Il y a des éléments de la salle d’exposition qui vont bouger, qui vont se rajouter. Tout ça n’est pas encore défini. C’est une manière de rendre la salle d’exposition vivante », explique le conservateur.

Le musée chez vous

Malgré la réouverture, il sera toujours possible de participer à des visites virtuelles du musée, les mercredis midi. Il faut s’inscrire en ligne.

Les ateliers du Musée dans votre classe continuent aussi pendant la pandémie, pour permettre des rencontres entre des œuvres d’art et les élèves du primaire et du secondaire. Ces ateliers en classe comportent également la création d’œuvres inspirées par celles présentées.

« C’est important pour les jeunes, d’aller à la rencontre des pratiques de l’art. C’est important à tous les âges, en fait, pour le développement de nos affects, pour stimuler différentes choses à l’intérieur de nous », encourage M. Demers.

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