Les coups de coeur de Luc
Par Rédaction
Notre spécialiste des sports, Luc Robert, présente ses coups de coeur de l’année au niveau culturel, mais le sport n’est jamais bien loin pour notre passionné.
Lecture
Le Protecteur : la fascinante histoire de Gilles Lupien
Rédigé par le chevronné journaliste Martin Leclerc, ce bouquin 336 pages, publié aux éditions Hurtubise, nous ramène à l’époque des vrais durs à cuire des années 1970, dans la LHJMQ et la LNH. L’époque où tu étais considéré comme une mauviette si tu déclinais une invitation à te battre, tant chez les juniors que dans la LNH.
À 6 pieds et 6 pouces, le grand Loupy ou Lulu ne passait jamais inaperçu. Lupien était le 6e défenseur du Canadien, mais le 1er à aller défendre ses coéquipiers pour sauver son emploi de pacificateur chez les pros.
Martin Leclerc, ancien correspondant parlementaire et journaliste sportif au Journal de Montréal, est devenu chroniqueur émérite à Radio-Canada. Il explore, avec sa plume incisive, la manipulation des jeunes par l’autorité derrière le banc, prête à envoyer des ados en découdre. Leclerc dépeint très bien l’angoisse ressentie par Lulu dans sa vie de matamore. Il n’avait pas le choix d’utiliser ses poings pour atteindre les professionnels, ayant un talent limité.
Comme agent de joueur, une fois retraité, Lupien a redéfini les standards en négociant le contrat multimillionnaire du gardien Félix Potvin à Toronto. Leclerc relate aussi que Lulu fut le premier à revendiquer des meilleures conditions de vie et monétaires pour les joueurs juniors majeurs. Pour un gars de Lachute, qui n’a pas complété ses études, Lulu aura fait son chemin grâce à son front de bœuf.
Événement
Ce n’était qu’un match de balle-molle et plusieurs vedettes de l’époque étaient absentes, mais la visite des anciens Expos de Montréal aura été mémorable à Saint-Colomban.
Même le vrai barbier des sportifs, Domenico «Ménick» Perrazino, à 83 ans, est sorti de son célèbre salon de la rue Masson, pour venir dans les Laurentides saluer les anciennes gloires.
Quand l’artilleur Bryn Smith passe 20 minutes à éclaircir les mystères de sa fameuse balle-paume avec les jeunes, que Bill Lee vient discuter baseball avec tout le monde sur une jambe et après un infarctus subi sur le terrain la saison précédente, il est clair que les joueurs en ont redonné aux partisans, qu’ils s’ennuyaient autant des Québécois, que nous d’eux.
Les quelque 800 amateurs qui se sont déplacés, même une famille de Saint-Hyacinthe (!), ont démontré que « nos Amours » le demeureront à l’éternité. Même « Frenchie » Claude Raymond, 87 ans, a tenu à lancer la partie. Chapeau !
Film
Nos Amours – la saga des Expos de Montréal
Le 3 mai 2024, le réalisateur Robbie Hart a lancé en salle le film relatant la saga de 34 ans saisons des Expos à Montréal.
Dans le document de 95 minutes, il a dépeint les hauts et les bas de la franchise, évoquant au passage la tentative intense, mais veine, de Stephen Bronfman à ramener le baseball majeur à Montréal, en « co-propriété » avec le proprio des Rays de Tampa, Stuart Sternberg. Les propriétaires dinosaures du baseball majeur auront criblé de balles le projet de villes jumelles.
Robbie Hart aura pris 10 ans pour recoller les vidéos d’archives à la réalité d’aujourd’hui. Du père Charles Bronfman (1er propriétaire du club), au jovial voltigeur Warren Cromartie, porte-étendard de la tentative de retour, au chanteur rap Annahkin Slayd, tous ont évoqué la nostalgie et l’empreinte laissée au Québec par la formation tricolore, imaginée par feu-Jean Drapeau et son adjoint Gerry Snyder, à la mairie de Montréal en 1968.
