(Photo : Archives)
David Laferrière

Le Théâtre Gilles-Vigneault vise une rentrée à l’automne

Par France Poirier

Malgré les annonces ministérielles

Le Plan de relance en culture qui a été annoncé par la ministre Nathalie Roy de plus de 250 M$ ne semble pas prévoir rien pour les diffuseurs de spectacles pour l’instant.

« Ils annoncent un plan de relance, mais pour nous les diffuseurs, il s’agit plus de mesures d’urgence plus qu’autre chose », explique David Laferrière, directeur général du Théâtre Gilles-Vigneault ( TGV )à Saint-Jérôme et président de l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles RIDEAU.

Il estime que le plan tel que présenté ne peut permettre de repartir sur une programmation plus consistante. « Ça va nous demander une nouvelle phase de discussions et de négociations avec le gouvernement pour qu’il puisse intervenir sur notre plan d’affaires. Mais on sent une volonté du gouvernement de mettre des sous pour que les choses reprennent tranquillement », convient David Laferrière.

Plan sanitaire

Il y a aussi toute la question des plans sanitaires, il est difficile pour les diffuseurs de spectacles de préparer une rentrée sans avoir les paramètres au niveau du plan sanitaire. « On ne sait pas trop quand on pourra reprendre les activités, mais la ministre a sorti ça de son chapeau, et on ne l’a pas vu venir particulièrement, que l’on pouvait rouvrir les salles d’ici la Saint-Jean. Oui, le guide sanitaire sera prêt, mais ce n’est pas si simple que ça. Il faut les appliquer ces règles, réactiver la salle, il y a la moitié de notre équipe au Théâtre Gilles-Vigneault qui est au chômage. Nous sommes des diffuseurs de spectacles, on les planifie, on les annonce, on vend des billets, on fait des spectacles, tout ça ne se fait pas en deux semaines », explique le diffuseur de Saint-Jérôme.

Il faut se souvenir que toute la programmation estivale avait été annulée ou repoussée. Très tôt dans le processus, la pièce qui devait être présentée tout l’été a été annulée, parce que c’était une création originale qui devait prendre l’affiche avant chez Duceppe et lorsque tout a arrêté, le spectacle n‘était pas créé.

On vise l’automne pour rouvrir

David Laferrière ajoute qu’il n’est pas impossible que la TGV développe des initiatives locales pour rouvrir le TGV, le rendre vivant et proposer des choses aux gens, mais on est plus sur un horizon d’automne. « Présentement, on s’aligne sur une programmation automnale. On a encore 48 spectacles en vente qui normalement devaient être présentés au cours de l’automne. On va pouvoir faire des annonces quand on en saura plus. Les spectacles sont déjà en vente avec des billets vendus, on ne peut pas les présenter avec distanciation. Ils vont sans doute être reportés, mais on veut pouvoir développer une programmation spéciale dès cet automne, pour permettre aux gens de tranquillement réapprivoiser leur lieu et de revenir voir des spectacles sans que ce soit trop tendu », ajoute M. Laferrière.

Remplir la salle à 30 % pour respecter deux mètres

Les modélisations sont à 25 et 30 %, mais le diffuseur s’attend qu’il serait possible de remplir à 50 %, mais ce nombre ne respecterait pas les deux mètres. Alors que le TGV compte 860 places, 235 places seraient disponibles avec les informations que la direction avait en main, avant l’annonce du 1er juin en respectant les deux mètres. Le TGV est sur trois niveaux, alors ça rend les choses plus complexes : ce sont des mesures sanitaires sur trois niveaux, du personnel sur trois niveaux avec un niveau de rentabilité quasi inexistant.

« On ne sait pas comment ça va se passer. Il y a des choses que l’on sait déjà comme que le bar ne sera pas ouvert, il n’y aura pas d’entracte, les gens vont entrer d’un côté et sortir de l’autre. Il y a des trucs assez clairs, mais il y a encore beaucoup de flous. Même à 50 % de la salle, le modèle d’affaires ne fonctionne pas. Les contrats sont toujours à cachet fixe plus un pourcentage des ventes », explique David Laferrière.

« Quand tu limites le nombre de sièges, il n’y a pas lieu d’aller au pourcentage et que les diffuseurs fassent du profit et l’artiste va en faire moins qu’il en faisait », explique David Laferrière. « C’est la prochaine étape, il va falloir avoir de l’aide pour combler le déficit. Ça nous oblige à renégocier nos contrats. Ce n’est pas impossible que l’on maintienne certains spectacles qui étaient prévus à notre calendrier, mais il faut négocier les ententes à la pièce. C’est un jeu d’échecs, il y a les aides et subventions fédérales jusqu’à la fin août pour les entreprises, ce qui nous permet de maintenir en poste nos quinze employés permanents. Du jour au lendemain, on n’a plus cette aide-là, on ne génère pas de profits, ce qui nous aide ce sont les ventes au bar, les locations, l’économie va être plus difficile », ajoute celui-ci.

Il conclut que le gouvernement veut annoncer de bonnes nouvelles, veut stimuler l’économie, mais dans les faits ce qui s’en vient sera délicat à opérer. « Nous ce que l’on veut c’est ouvrir en assurant la sécurité du public et des artistes sans compromis. On va proposer des choses, peu importe les règles, les gens seront en confiance et on va repartir tranquillement », estime M. Laferrière.

1 commentaire

  1. Bonjour Vous tous.
    J’espère que vous vous portez bien?!
    Les spectacles pour septembre 2020 sont ils annulé ,reporté ou ils auront lieu?!merciiii

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