Le Nord recommande… Big Bug
Par Simon Cordeau
Jean-Pierre Jeunet a réalisé parmi mes films préférés. Avec Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (2001), j’ai appris à déguster les petits plaisirs de la vie et la poésie du quotidien. De son côté, Delicatessen (1991) bâtit un monde à la fois farfelu, hilarant, obscène et effroyable.
Quel fut mon bonheur de voir apparaître sur Netflix, sans prévenir, sa dernière oeuvre, Big Bug, un bon dimanche matin! Dans un avenir proche, une famille dysfonctionnelle (et quelques invités) sont emprisonnés chez eux par leurs robots domestiques. On les tient en otage? Non : on tente plutôt de les protéger des autres robots, à l’extérieur, qui tentent un coup d’état. Ce film en huis clos joue tour à tour avec la comédie, la science-fiction, la dystopie et l’horreur. En surface, c’est une réflexion sur notre rapport (et notre dépendance) à la technologie, sur l’automatisation de notre quotidien et sur la place envahissante qu’y prennent la consommation et la publicité. Mais au fond, c’est l’expression de ce qui nous rend humains : notre besoin de connexion, notre sens de l’humour, notre attachement au passé et nos imperfections, qui peuvent autant être des défauts que des qualités.
Visuellement, les décors rétrofuturistes de la maison sont magnifiques et feutrés, les robots domestiques sont chaleureux et attachants, alors que les dangereux Yonix sont déshumanisés et terrifiants.