(Photo : Hybride. Tous droits réservés.)
Joseph Kasparian a reçu un Emmy à Los Angeles.

Le monde de Star Wars créé à Piedmont

Par Simon Cordeau

Hybride, qui produit des effets spéciaux à Piedmont, a remporté l’Emmy des « Meilleurs effets visuels dans une série ou film » pour la série The Mandalorian. Entrevue avec Joseph Kasparian, vice-président créatif et superviseur effets visuels, qui a reçu le prestigieux prix à Los Angeles.

C’est la deuxième année que The Mandalorian, série de la franchise Star Wars, remporte le prix pour les meilleurs effets visuels. Mais cette année, Joseph Kasparian était officiellement nominé pour représenter l’équipe d’Hybride et recevoir le prix.

« C’était top! C’est énorme! C’est Star Wars! On a toujours fait grandement partie de ces projets-là, et on était remerciés s’ils gagnaient. Mais être nominés? C’est une reconnaissance qu’on fait partie intégrante du projet, qu’on est considérés comme des partenaires », s’enthousiasme M. Kasparian.

Défi relevé

Hybride a livré 883 plans d’effets, environ 20 % de tous ceux de la deuxième saison de The Mandalorian. Le vice-président créatif est d’autant plus fier de recevoir ce prix que la série marque une révolution dans le monde des effets visuels. « On utilise un environnement virtuel. Il n’y a plus de notion traditionnelle de plateau de tournage. »

Avant, les scènes devaient être tournées sur un fond vert, et le caméraman devait imaginer les effets visuels qui étaient ajoutés après le tournage. Maintenant, les acteurs entrent dans un cylindre de 100 pieds de diamètre, appelé le volume. Le mur et le plafond du cylindre sont couverts de petits moniteurs, qui projettent un environnement virtuel généré par un moteur de jeu vidéo. Lorsque le caméraman filme, le décor est déjà là, derrière les acteurs.

« Chez Hybride, on a pris tout ce qu’il y avait après ce contenu-là. On ajoute des robots, des vaisseaux qui atterrissent, des grosses scènes sur Tatooine avec les dunes, des scènes de combat : plein de jobs d’effets spéciaux totalement complémentaires », explique M. Kasparian.

Le résultat est encore plus époustouflant lorsqu’on sait qu’il a été fait en pleine pandémie, et donc à distance. « Du jour au lendemain, on n’avait plus le droit de travailler sur place, et on n’avait jamais eu autant de plans à faire! » Mais le superviseur croit que le défi a poussé son équipe à se dépasser.

Piedmont au coeur des innovations

Hybride fête cette année son 30e anniversaire. Durant ces 30 années, la petite entreprise de Piedmont, un pionnier des effets visuels, a participé à tous les changements et les transformations rapides de l’industrie. La franchise Spy Kids, Sin City, 300, Avatar, la franchise Hunger Games, Arrival, la série Watchmen et j’en passe figurent tous dans leur portfolio. « C’est drôle que tout ça se fait dans les Laurentides, à Piedmont, ici. Personne ne pourrait s’en douter. Il y a des grosses affaires qui se passent dans ces petits bureaux-là! », s’émerveille M. Kasparian, qui travaille à Hybride depuis 25 ans.

L’entreprise piedmontaise, qui emploie désormais quelque 150 artistes, participe aussi à tous les nouveaux projets de la franchise Star Wars depuis Le Réveil de la Force.

« On fait partie d’un petit goupe qui ramène Hollywood ici. Beaucoup de gens se déplacent là-bas. Nous, la culture des patrons, c’est de faire rayonner l’industrie, mais de chez nous. »

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