La majorité des cinémas ouvriront leurs portes
Par Journal-le-nord
L’Association des propriétaires de cinémas du Québec annonce la réouverture de la majorité des salles le 26 février. C’est le cas du cinéma Carrefour du Nord à Saint-Jérôme et du cinéma Pine à Sainte-Adèle.
C’est en prévision de la semaine de relâche, afin d’offrir une sortie culturelle sécuritaire aux familles et à tous les Québécois, que la décision d’ouvrir a été prise, malgré le couvre-feu et la fermeture des concessions alimentaires.
« Nous reconnaissons l’importance des règles sanitaires visant à limiter la propagation de la COVID-19. Comme l’été dernier, nous continuerons d’être rigoureux afin d’offrir des lieux sécuritaires aux cinéphiles. Néanmoins, nous avons eu l’occasion d’échanger avec le gouvernement et ils ont bien compris qu’une ouverture avec toutes les contraintes avec lesquelles nous devons conjuguer nous plaçait dans une situation financière encore plus fragile », a expliqué Éric Bouchard, coprésident de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec.
Pour cette raison, le gouvernement a apporté une modification à son programme d’Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM) qui permettra de continuer de recevoir le soutien même si les cinémas sont ouverts. « Les prochains mois ne seront pas faciles pour notre milieu, comme pour plusieurs autres, mais nous sommes heureux du canal de communication que nous avons établi avec le gouvernement », a-t-il poursuivi.
Pour les enfants
Monsieur Bouchard est aussi copropriétaire des cinémas Saint-Jérôme et Saint-Eustache. « On plonge et on veut ouvrir. Les familles ont démontré de l’intérêt. C’est clair que nos revenus seront affectés. Pour la semaine de relâche, nous sommes sûrs que ce sera bon, mais après on verra », a ajouté Éric Bouchard.
Quant à Tom Fermanian, propriétaire du cinéma Pine à Sainte-Adèle, il compte aussi ouvrir ses portes pour la semaine de relâche afin d’offrir une programmation durant la journée. Il y aura donc des projections à 11h, 13h30 et 16h, selon les informations qu’il possède à l’heure actuelle. « On a jonglé longtemps à savoir si on ouvrait ou n’ouvrait pas. Mais pour les enfants, pour qu’ils aient quelque chose à faire durant la relâche scolaire, on a quand même décidé d’ouvrir pour 10 jours », a-t-il fait savoir.
Pour la suite, le propriétaire ne sait pas non plus ce qu’il adviendra après la semaine de relâche. « Si nous restons dans la zone rouge, nos programmes de soirées seront amputés, ce ne sera vraiment pas intéressant pour nous d’ouvrir », déplore-t-il. De plus, le fait d’ouvrir et fermer souvent rend les opérations plus difficiles, notamment pour le personnel. Si toutefois le couvre-feu est repoussé à 21h30, ils pourront à ce moment faire des projections à 19h, ce qui serait plus avantageux.
De lourdes pertes
« Le 16 mars 2020 quand le gouvernement a décidé de fermer les cinémas, nous avons été les premiers à être fermés et les derniers à rouvrir. Depuis mars dernier, en zone rouge, on aura eu trois mois d’opération, ce qui représente des pertes de 80 %. À ce niveau, n’importe quelle entreprise est fragilisée », soutient M. Bouchard.
Du côté du cinéma Pine, M. Fermanian croit qu’ils ont été chanceux en quelque sorte puisqu’ils ont pu rester ouverts jusqu’en décembre. « Mais ça a tout de même été difficile. Puisque les grands marchés de Montréal étaient fermés, les fournisseurs de films ne sortaient pas beaucoup de choses. »
Il explique que la vente de popcorn et de friandises peut représenter plus de 60% de leurs revenus. « Ça fait partie de notre plan d’opération. Cette affaire passe mal auprès du public, mais pour nous, ça représente tous les revenus que nous allons perdre. »
Programmation
« ll y aura des nouveautés dès la relâche tel que Félix et le trésor de Morgäa, un film parfait pour toute la famille, avec les voix de Marc Labrèche et Karine Vanasse, ainsi que La déesse des mouches à feu, qui reprendra enfin l’affiche après s’être vus couper l’herbe sous le pied en septembre. Le calendrier 2021 s’annonce lui aussi dense et rempli de belles surprises », souligne Denis Hurtubise, coprésident de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec.
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Les salles de spectacle devront attendre encore
David Laferrière est directeur du Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme et président de RIDEAU, l’association professionnelle des diffuseurs de spectacles. Selon lui, les salles et les productions sont prêtes à ouvrir, mais il serait difficile de le faire avec le couvre-feu en vigueur.
Le problème concerne davantage la vente de billets. Le Théâtre Gilles-Vigneault a une programmation en vente jusqu’à la fin mars. « Jusqu’à présent, le spectacle le plus vendu est de 20 billets. On comprend, les gens se font dire de rester à la maison. Sur papier, ça semble injuste que les cinémas ouvrent et pas les salles de spectacles, mais on n’a pas le même modèle d’affaires, nous on vend des billets à l’avance et on est soutenu par le gouvernement. Est-ce que ça sert le public et l’artiste de présenter un spectacle devant 20 personnes? J’en doute. »
Il reste toutefois confiant et optimiste pour la suite des choses, et espère ouvrir au mois d’avril. « Je crois qu’on va basculer en zone orange bientôt. On doit faire ça comme il faut avant d’ouvrir. On se prépare, on planifie et je crois qu’on est dans les derniers milles de la situation », a expliqué David Laferrière.
Les salles de spectacle situées en zone orange préparent leur réouverture, qui est autorisée à partir du 26 février. RIDEAU réunit 350 salles au Québec et en Ontario. Une trentaine d’entre elles se trouvent en zone orange.