(Photo : Courtoisie)

Julien Dean Lacroix : Peindre « la beauté dans la noirceur »

Par Aurélie Moulun

Du 26 mars au 26 avril, Julien Dean Lacroix présente une exposition de toiles très personnelles à la Galerie ROD située à Saint-Sauveur. Après un parcours rempli de hauts et de bas, Julien a finalement trouvé son exutoire : la peinture.

« C’est la première fois de ma vie que je me sens enligné avec ce que je suis en train de faire. Donc le moment, je le sens vraiment. Je sens que je suis sur ma voie ! », lance-t-il tout sourire.

Le côté sombre du monde du cinéma

Tout petit, Julien souhaitait devenir artiste de cirque, raconte-t-il lors du lancement de son exposition le 26 mars dernier. « J’ai étudié pour devenir un artiste de cirque toute mon enfance, et ce, jusqu’à ce que je termine mes études secondaires. Ensuite, j’ai décidé de poursuivre une carrière comme acteur, alors j’ai déménagé à Los Angeles », raconte-t-il.

À force de participer à des auditions, Julien a fini par ne plus se reconnaitre. « Je n’avais pas réalisé à quel point le fait d’être dans le domaine du jeu et du mannequinat m’a amené à devenir une personne égoïste, superficielle, insipide et absorbée par elle-même. Je crois que nous arrivons tous à ce moment un jour, mais à l’époque j’en ai vraiment pris conscience. Je savais alors que je devais faire quelque chose pour y remédier. Je savais que je devais grandir et me retrouver. »

C’est à ce moment qu’il a déménagé à New York.

La thérapie de la peinture

« J’étais à New York et tout ce que je voulais, c’était une thérapie. Il y avait beaucoup de choses à l’intérieur de moi que je sentais qu’il fallait que j’exprime et je ne savais pas comment l’exprimer dans ma vie. Je ne savais pas où commencer. Je me suis dit : Bon, je ne sais pas comment, mais je vais prendre des toiles, de la peinture, et c’est comme ça que je vais le faire. Au début, c’était vraiment agressif. C’était un mélange vraiment de noirceur, de colère, de tristesse, d’innocence », se remémore-t-il.

Puis, en 2020, il revient au Canada. Il s’installe à Saint-Sauveur « dans la nature, avec lui-même ». Julien décide alors de prendre des cours de peinture à la Galerie ROD. « J’avais besoin d’acquérir différents langages pour m’exprimer. Alors, on m’a montré comment je pouvais me comprendre davantage à travers la peinture en plus d’apprendre de nouveaux langages, de nouvelles techniques pour m’exprimer », explique l’artiste.

Julien peint « la beauté dans la noirceur ». « Pour moi, c’est vraiment de creuser, de voir la beauté et de la faire ressortir. La dualité qu’il y a là-dedans est vraiment intéressante. Il faut accepter sa noirceur pour être capable de voir sa beauté et de vraiment vivre dans cet univers-là. C’était ça le fil conducteur qui était dans chaque toile », raconte-t-il.

Julien constate la force des souvenirs

Malgré son intention de peindre la beauté dans la noirceur, Julien s’est rendu compte de l’espace qu’occupaient ses souvenirs dans ses toiles.

« Il y a beaucoup de mes toiles qui sont à propos des souvenirs. C’est à travers ça que j’ai fait mon cheminement. En essayant de comprendre mes souvenirs et comment ils auraient un impact sur moi », indique l’artiste.

« Mon père me disait qu’une mémoire, c’est spécial parce que tu l’as dans le passé et, à travers ta vie, elle change. Mais elle a un impact sur toi à travers toute ta vie. Aujourd’hui, j’ai l’expérience pour l’exprimer sur une toile, puis je peux prendre des semaines ou des mois à comprendre ces souvenirs-là. Je prends le temps de les ressentir et de comprendre pourquoi ils avaient un tel impact sur ma vie. Puis, le temps que tu prends à l’exprimer et à obtenir l’objet fini, ta mémoire vient de changer encore ! », lance-t-il fasciné.

Julien ne pourrait être plus reconnaissant du parcours qu’il a vécu et qui l’a mené jusqu’ici, à Saint-Sauveur. « Ça m’a vraiment aidé à voir qui j’étais et qui je veux devenir. Je vois maintenant la beauté qu’il y a dans tout ça, dans mon passé, dans ma noirceur, dans ma colère, dans ma tristesse, pis c’est ça qui m’a motivé. C’est tellement libérateur ! »

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