Jérôme Charlebois : Chanter aux enfants et aux parents
Par Simon Cordeau
L’auteur-compositeur-interprète Jérôme Charlebois lance avec Annie Roy un album jeunesse, Petits mots pour grands enfants. Celui-ci sera aussi présenté en spectacle à travers le Québec. « Pour le spectacle, on est catégorisé 5 à 11 ans. Mais l’album, je le trouve plus familial. La musique, ça n’a pas d’âge. Les parents vont aimer ça, il y a des clins d’oeil », précise Jérôme.
« Si j’ai fait ce projet-là, c’est que j’avais l’impression d’amener quelque chose de nouveau et de différent. » Le musicien croit aussi qu’il manque d’albums jeunesse au Québec. « La langue française, il faut la maintenir et l’encourager. Si les enfants ne consomment que des trucs anglophones, faciles et sur Internet, on n’y arrivera pas », souligne Annie.
Écrire pour les enfants
Durant la pandémie, Jérôme Charlebois participe à un concours ouvert au public, pour faire des comptines pour Passe-Partout. « J’ai décidé d’essayer, je me suis prêté au jeu. Je me suis retrouvé avec des petites comptines le fun. C’était cute, mais il manquait quelque chose. » Il développait « un peu trop » ses chansons, explique l’auteur-compositeur-interprète en riant. « Parce que les comptines, c’est de 0 à 5 ans. Alors il faut que ce soit très simple : une ou deux phrases, style Frère Jacques. »
Mais Jérôme aime ce nouveau format de chansons courtes. « Alors pourquoi ne pas faire un album de chansons pour enfants ? Il me semble qu’il en manque, qu’il n’y en pas beaucoup. » Il demande donc conseil à sa conjointe, Annie Roy, qui est enseignante au primaire. « J’avais plusieurs questions. Est-ce que c’est un sujet qui peut les toucher ? Est-ce que j’ose aller là ? Comme elle connaît les enfants et les parents, elle était là pour me rassurer », raconte-t-il.
« Jérôme est tellement moins frileux que moi », continue Annie. « Il n’avait aucun problème à aborder l’amour. Je l’admire pour ça : d’avoir osé parler de tout, sans retenue. Et il l’a fait de manière délicate et bien dosée. » Ensemble, ils écrivent J’veux de la lumière, sur le thème de l’environnement, qui ouvre l’album. « On trouvait ça important. Ça va les interpeller », explique Jérôme. D’autres morceaux sont plus légers et festifs, comme On va danser. Annie collabore aussi sur plusieurs morceaux, et c’est elle qui a fait la pochette. « Un samedi matin, avec mon petit café dans mon salon et Jérôme à côté, j’ai un flash. Donne-moi du papier et un crayon ! Et je commence à travailler », raconte-t-elle, tout sourire.
Donner un spectacle
« Au départ, c’était un projet d’album », raconte Jérôme. Mais sa collaboration avec Annie a inspiré l’idée d’en faire un spectacle. « Elle a un bac en théâtre. Elle a un charisme et elle est capable de jouer. Alors je lui ai dit : on est capables de se faire deux personnages, de faire de l’interaction, d’avoir des costumes. »
La première sera présentée à La Petite Église de Saint-Eustache, le 19 novembre. « Ensuite on s’en va dans le coin d’Annie, à Rimouski, le 23 décembre. Après ça, je voudrais le présenter un peu partout : dans des écoles, des milieux défavorisés, des centres jeunesse. Il faut se faire connaître auprès des enfants. On part de zéro ! », explique Jérôme Charlebois en riant. Le spectacle passera bien sûr par les Laurentides, où il a grandi et habite. « C’est assez court, environ 45 minutes. On n’a pas le temps de s’ennuyer : il faut livrer nos chansons et être punchés ! », souligne le musicien.
Pour lui, il est important de s’adresser à un public plus large que seulement les enfants. « Je fais ma carrière de pop adulte, qui a toujours été un peu ça : jouer dans les municipalités, les festivals, mais ce sont des familles au bout du compte. J’ai toujours été festif et familial, en quelque part », affirme l’auteur-compositeur-interprète.
Sur YouTube, les chansons sont aussi accompagnées de vidéoclips réalisés par Emmanuel Brasseur. « C’est un professeur d’arts plastiques. Il avait fait, dans le temps, un vidéoclip pour J’aime ses défauts, style cartoon. J’ai renoué avec lui, une douzaine d’années plus tard. » Le musicien y voit un beau succès, alors qu’une des vidéos dépasse les 20 000 vues.
« Il fait tellement bon vivre ici »
Jérôme Charlebois réside à Morin-Heights et s’est toujours considéré chez lui dans les Laurentides, confie-t-il. « J’ai grandi ici. Je suis même allé à l’école Marie-Rose, ici [devant les bureaux du Journal]. À partir de la deuxième année, on est allés à Montréal jusqu’au secondaire. Mais on venait tous les week-ends. Mes parents avaient un chalet, et maintenant il sont résident à temps plein ici. »
Par chance, raconte-t-il, il a pu acheter une maison juste à côté de chez ses parents. « Il fait tellement bon vivre ici. On fait beaucoup de sport, le ski, le hockey. Ça se reflète dans l’album. Il y a beaucoup de culture dans les Laurentides. »
Pour suivre Jérôme Charlebois et les dates de son spectacle : jeromecharlebois.com