Exposition virtuelle sur la Rolland
Par Simon Cordeau
Vous voulez en savoir plus sur l’histoire de la Rolland? Ça tombe bien! Histoire et archives Laurentides (HAL) lance une exposition virtuelle sur la première papetière canadienne-française.
L’exposition est disponible sur le site web de Musées numériques Canada. Elle retrace l’histoire de l’entreprise familiale, de 1832, lorsque son fondateur Jean-Baptiste Rolland arrive à Montréal avec 25 cents en poche, jusqu’en 1992, lorsque la compagnie est vendue à Cascades, et au-delà. Des photos, des documents d’archive, des publicités d’époque, des entrevues avec des retraités et des extraits audio agrémentent aussi l’exposition.
Un précieux fonds d’archives
Le projet a été rendu possible grâce au fonds d’archives de la Compagnie Rolland cédé à la société historique, explique Linda Rivest, directrice générale et archiviste d’HAL. « Quand la famille Rolland a décidé de passer le flambeau à Cascades, ils étaient bien conscients de l’importance du patrimoine qu’ils avaient entre les mains. Ils voulaient que ça reste », raconte-elle.
Mme Rivest parle avec enthousiasme de ces archives pratiquement complètes qui couvrent plus d’un siècle d’histoire. Avec une trentaine de mètres de documents textuels, plus d’un millier de photos et des petits objets divers, ce fonds contient plusieurs trésors que Mme Rivest a pris plaisir à découvrir en montant l’exposition. « C’est fou ce qu’on peut trouver dans les archives! »
Par exemple, un petit bout de la première feuille de papier produite par la Rolland a survécu au temps. « Ils l’ont conservé! Ils en ont senti l’importance. Quand on l’a entre les mains, on est face à l’Histoire. Ça date de 1883, ce bout-là! »
Mme Rivest a aussi été frappée par la beauté des registres du Canadien National (CN) et du Canadien Pacifique (CP). Toutes les quantités de papier expédiées et des retailles de vêtements reçues ont été consignées, à la main, dans de grands livres, avec leur destination ou leur provenance et les dates.
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Le saviez-vous?
La Rolland produisait du papier de coton. Elle utilisait les retailles de vêtements de compagnies de textile de la région comme matière première.
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« Ça nous arrive occasionnellement de recevoir des appels. « Je cherche telle personne. Elle travaillait pour la Rolland, de telle à telle année. » Souvent, avec les registres [des ressources humaines], on réussit à retrouver la trace d’un grand-père ou d’un cousin », raconte l’archiviste.
Le patrimoine industriel
Trop souvent, déplore Mme Rivest, le patrimoine industriel est méconnu du public, lorsqu’il n’est pas simplement perdu à l’Histoire. « Quand les usines ferment, les archives sont privées. » Donc si elles existent, elles ne sont pas accessibles au public ou aux chercheurs. Et, avec le temps, leur place dans l’Histoire, et dans la mémoire du public, s’estompe.
Mme Rivest donne l’exemple des deux autres grandes manufactures de Saint-Jérôme, construites au début du 20e siècle. « Aujourd’hui, il ne reste de la Dominion Rubber qu’un petit bâtiment. Sinon, il n’y a plus rien. On ne peut plus en voir l’ampleur. C’est la même chose pour la Regent Knitting. Il y a seulement quelques vestiges dans la rivière, mais les gens ne les voient pas. »
Cependant la mémoire de la Rolland, elle, subsiste. Découvrez-la grâce à l’exposition virtuelle La Compagnie Rolland : première papetière canadienne-française au Canada.
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HAL a aussi mis sur pied, en 2017, une exposition sur notre curé légendaire, nommée Antoine Labelle : un curé dans une soutane trop étroite. Elle est toujours disponible sur le site web de Musées numériques Canada.