(Photo : Nordy - Davy Lopez)
Sur place, des anciens vêtements et outils de Zénon Alary sont présentés.

Exposition sur Zénon Alary : Un homme talentueux dans la discrétion

Par Alexane Taillon-Thiffeault

Une toute nouvelle exposition racontant la vie et présentant les oeuvres du sculpteur Zénon Alary est présentée au Musée Zénon-Alary, situé à Sainte-Adèle, jusqu’au 5 janvier 2025.

Né le 8 octobre 1894 à Lac-des-Becs-Scie, Zénon eut une carrière chargée, réalisant des centaines de sculptures de bois au cours de sa vie. Félix Benfort, vice-président du conseil d’administration du musée et responsable du musée, a beaucoup apprécié en apprendre sur la vie du personnage.

Sur place, environ 300 sculptures de l’artiste peuvent être retrouvées. Sur l’une de celles-ci, Zénon a inscrit l’année de fabrication, 1938. Divers animaux, des personnes et plus encore : Zénon appréciait sculpter les choses qui l’entouraient.

Ses débuts

« Zénon aime faire du beau dès l’enfance. Il va quitter l’école à 12 ans, parce que l’école c’est très difficile pour lui. Aujourd’hui, avec ce que l’on voit, [il avait] clairement de la dyslexie et des difficultés d’élocution. Donc c’est un homme qui parle vraiment peu », explique Félix Benfort.

À l’école, Zénon excellait en dessin, mais n’a pas poursuivi cette passion directement après l’école. « Non seulement il n’y a pas d’exemple de créateur autour de lui, mais il n’y a pas d’artiste. Il ne vient pas au monde dans un milieu où il aurait pu voir une personne qui peint. Il n’y a personne pour l’inspirer, mais en plus, il se fait dire de ne pas dessiner [à l’école] », ajoute M. Benfort.

Peu de temps après avoir quitté l’école, l’artiste va commencer à travailler sur les chantiers. Il commence à sculpter, sa première oeuvre étant nommée La Catin. Il travaille ensuite comme bûcheron pour une période de 14 ans, tout en continuant à sculpter. C’est en 1931, après différents emplois et défis, qu’il décide qu’il va sculpter à temps plein.

L’importance de son histoire

Le vice-président du conseil d’administration est passionné par l’histoire de Zénon. Il affirme qu’il y a « énormément de choses à raconter » à son sujet. Selon lui, plusieurs connaissent Zénon Alary, mais ce n’est pas nécessairement tout le monde qui connaît son histoire.

« Il y a une toute petite sculpture de 6 pouces qui a été vendue 2 100 dollars à l’encan. Trois personnes différentes se relancaient. Il y a quelque chose. C’est l’univers de l’art, mais vraiment, il est connu. C’est un peu ça que je veux amener. Pas tant la valeur de l’argent, mais le fait qu’il est connu. Mais deux seules personnes savaient qu’il y avait un musée, puis personne n’était capable de me raconter des choses sur Zénon. Sinon, ils avaient retrouvé par madame Constantineau des petits textes qui avaient été faits sur lui », mentionne-t-il.

Simone Constantineau, c’est la fondatrice du musée Zénon-Alary. Elle a été la voisine de Zénon et s’est liée d’amitié avec lui, admirant son art dès le début. Selon Félix Benfort, c’est grâce à elle si on a maintenant autant accès à l’art de M. Alary. Après la mort de celui-ci en 1974, elle s’est rapidement mise à travailler pour présenter son art au public. M. Benfort croit aussi que l’une des raisons pour laquelle on ne parle pas beaucoup d’Alary dans les expositions, c’est parce qu’elle l’a énormément protégé. Et comme Mme Constantineau, il est tout autant fasciné par le sculpteur.

« Je viens au musée, mais comme il n’y a pas de publicité, s’il n’y a pas d’activité en cours, il n’y a personne à ce moment-là qui vient au musée. Ça fait que je suis tout seul à voir tout ça, à me mettre à fouiller dans les archives, tranquille, et là, je me suis fait prendre au jeu. […] Il a un talent exceptionnel. Juste ça, ça serait suffisant pour pouvoir [faire une exposition]. Mais quand tu comprends en plus le parcours, dans toute l’adversité, partout, à tellement d’endroits, il aurait pu juste arrêter… Mais il avait de la drive, c’était un espèce de moteur intérieur », conclut-il.

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