Exposition à Piedmont : Jackrabbit à l’honneur
Par Simon Cordeau
Dans le cadre de son 100e anniversaire, la Municipalité de Piedmont présente une exposition sur Herman Smith-Johannsen, mieux connu comme Jackrabbit. L’exposition est accessible jusqu’au 5 mars, à la salle polyvalente de la Gare de Piedmont. On peut y voir des artéfacts ayant appartenu à Jackrabbit, des photographies d’époque et en apprendre sur la vie du légendaire skieur.
Jackrabbit est inscrit comme « membre historique du patrimoine de Piedmont » dans le répertoire du patrimoine culturel du Québec. Né en 1875 en Norvège, Herman Smith-Johannsen étudie en génie mécanique en Allemagne. Il habitera aux États-Unis et à Cuba avant de s’installer dans les Laurentides. Avec ses skis de randonnée, il tracera tout un réseau de sentiers liant les villages des Laurentides. Le plus significatif était la Maple Leaf, qui liait Shawbridge [Prévost] à Labelle. Sa contribution à l’effervescence du ski dans la région, comme ingénieur et organisateur, est considérable.
Jackrabbit skiera jusqu’à 104 ans. Il décède en 1987, à l’âge vénérable de 111 ans. Il était alors l’homme le plus vieux du monde.
Vivre du ski
« Au départ, c’est une exposition conçue par le Musée canadien de l’histoire. On l’a un peu réaménagée pour qu’elle soit [itinérante] et on l’a agrémentée d’artéfacts ayant appartenus à Jackrabbit », se réjouit Nancy Belhumeur, conservatrice du Musée du ski des Laurentides.
Il y a déjà eu un musée consacré à Jackrabbit à Piedmont, fondé par sa fille Alice. Quand il a fermé, les artéfacts se sont retrouvés au Musée du ski, explique Mme Belhumeur. « Nous avons une belle collection variée : des vêtements qu’il a portés, son sac à dos, son petit chapeau. On a même sa pipe et, bien sûr, ses skis! »
Des photographies couvrent aussi sa vie, de petit garçon jusqu’à la réception d’un doctorat honoris causa de l’Université McGill. Sur l’une d’elle, on le voit avec une coiffe autochtone reçue en cadeau. « Il était très près des communautés autochtones, du mouvement scout et de beaucoup d’organisations. Il était très impliqué, surtout auprès des jeunes. Il voulait que tous puissent profiter de l’extérieur, de la forêt et du ski de fond. Sa vision était très démocratique », raconte Mme Belhumeur.
Honorer son héritage
« Jackrabbit est un personnage unique en son genre. C’est un personnage marquant dans l’histoire de Piedmont, des Laurentides et du Québec. C’est vraiment un modèle à suivre pour les jeunes », soutient fièrement Martin Nadon, maire de Piedmont.
« Aujourd’hui, il faut être à la hauteur de l’héritage de Jackrabbit. On doit respecter les sentiers construits au fil des années dans la nature des Laurentides, à Piedmont et ailleurs dans la MRC », plaide le maire. Il déplore que ces dernières années, des développements résidentiels ont coupé ces sentiers patrimoniaux. « Ça, il faut que ça cesse. C’est important de le faire connaître. Mais c’est encore plus important de respecter son héritage. »
Par ailleurs, M. Nadon est fier que Jackrabbit soit pour toujours identifié à Piedmont. « J’ai été élevé dans les Laurentides. Et petit garçon, je voyais Jackrabbit dans les journaux. Et c’est sans doute la première fois que j’ai entendu parler de Piedmont. C’est quand on disait : « Jackrabbit de Piedmont ». »