Émission Les Chefs! : Départ crève-cœur de David Giroux
Par France Poirier
Participant de la compétition Les chefs! présentée à Radio-Canada, David Giroux, 24 ans et natif de Saint-Jérôme, était l’un des aspirants les plus prometteurs de la compétition. Remportant trois défis, il s’est incliné lors du défi comportant une recette de poisson qui l’a mené au duel qu’il a perdu. Ç’a été pour lui une amère défaite pour lui, alors qu’une victoire le menait aux demies finales. Rencontre avec David Giroux, propriétaire de Chef privé DavidGTraiteur
As-tu toujours été attiré vers le métier de chef cuisinier ?
Dans ma famille, on a toujours aimé cuisiner. On a toujours apprécié la bouffe sans être des gastronomes.
Qu’est-ce qui t’a donné la piqûre ?
J’ai découvert le métier de chef à la polyvalente Saint-Jérôme, alors que j’ai fait partie du programme des brigades culinaires de la Tablée des chefs. Ç’a été l’élément déclencheur dans ma vie. Un chef nous montrait des recettes et des techniques de base. Je lui ai demandé comment on fait pour devenir chef. Puis, il m’a expliqué qu’il y avait l’École hôtelière qui donnait la formation. Pour moi, en secondaire 4, je ne savais pas qu’il y a avait des possibilités d’aller à l’école pour devenir chef. Alors, ça m’a tout de suite allumé et c’est à ce moment que j’ai décidé de faire ce métier.
Où as-tu fait ta formation en cuisine ?
J’ai suivi ma formation à l’École hôtelière des Laurentides. J’y ai fait mon DEP en cuisine et mon ASP en cuisine.
Après ta formation, tu es allé trois ans en France. Qu’est-ce qui t’a mené là ?
C’est grâce à l’École qui avait un partenariat avec un domaine en France. On offrait des stages aux étudiants qui avaient le mieux réussi et j’y suis allé. Ils m’avaient proposé de revenir après mon stage. J’avais une copine et ils lui ont même offert un emploi ! Elle était serveuse. On a fait nos visas et on est allés.
Après un an et demi, on m’a offert un essai chez Äponen comme pâtissier. Je n’avais pas la formation, mais j’en avais fait et j’aimais beaucoup ça. La propriétaire, Amélie Darvas, venait d’obtenir une étoile Michelin. Mais j’ai dû partir une fois mon visa expiré, car on ne me l’a pas renouvelé.
J’ai beaucoup aimé mon expérience même si j’ai appris à la dure. La cheffe était dure avec moi – j’en ai reçu des casseroles et des salières par la tête ! C’est là que j’ai appris à gérer mon stress. C’est pour cette raison que dans l’émission le chrono, ça ne me dérangeait pas.
D’ailleurs, comme elle voulait me garder, la cheffe m’a proposé de la marier pour pouvoir rester ! Sur les conseils de mes parents, je n’ai pas accepté la proposition. J’avais 21 ans.
L’émission est tournée sur une période de combien de temps ?
Nous étions en quarantaine à partir de la mi-janvier (deux semaines de quarantaines), puis les tournages ont débuté le 1er février. On tournait trois jours par semaine, les lundis, mercredis et vendredis. La finale s’est tournée le 6 mars dernier.
Est-ce qu’il y a des défis qui ont été plus difficiles que d’autres à réaliser pour toi ?
Clairement les poissons ! C’est ce défi qui m’a mené au duel d’élimination. Je n’en mange pas et ce n’est pas quelque chose que j’aime cuisiner.
Jusqu’à la dernière émission avant les demi-finales, tu avais de bonnes chances de te rendre jusqu’à la fin. Qu’est-ce qui a fait la différence ?
J’étais dans le bon état d’esprit, je m’étais bien préparé toute l’année. J’avais appris plus d’une vingtaine de recettes par cœur. J’étais là pour gagner. J’étais bien organisé, et c’est quelque chose que j’ai en moi, l’organisation. Ce n’était donc pas un défi pour moi.
Le duel s’est joué sur des détails à mon avis. Selon moi, mon erreur est que j’ai trop longtemps poêlé mes gnocchis. C’est ce qui a fait que la texture n’était pas optimale. Le fait que je n’ai pas utilisé les jaunes d’œufs n’était pas un enjeu pour moi parce je n’en utilise jamais.
Avec le recul qu’est-ce que tu retiens de cette expérience ?
Je suis fier de mon parcours. Je suis resté moi-même. J’ai fait 90 % de l’émission en faisant deux mois. Je vois beaucoup de positif, mais sur le coup, j’avais beaucoup de peine ! J’étais déçu.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour l’avenir ?
Avant de démarrer mon entreprise, j’ai travaillé à Merci la vie, puis la pandémie est arrivée. C’est à ce moment que j’ai décidé de travailler à mon compte comme chef traiteur. On peut me souhaiter que ça continue !