D’un balado à une exposition: une première au Québec
Par Ève Ménard
En mai dernier, nous avions discuté avec Laurence McEvoy et sa coanimatrice Kijâtai-Alexandra Veillette Cheezo au sujet de leur tout nouveau projet de balado, Voies Parallèles, qui abordait différents enjeux chez les communautés autochtones.
Le projet franchit maintenant une nouvelle étape : pour la toute première fois au Québec, un balado est adapté en exposition. En effet, l’exposition itinérante Voies Parallèles entreprend sa tournée québécoise avec une présentation inaugurale au centre d’exposition de Blainville, du 19 janvier au 27 mars.
L’exposition vulgarise et illustre les thématiques principales des épisodes du balado. On y aborde donc notamment la gouvernance et le leadership en contexte autochtone, le territoire ainsi que son interrelation avec les langues et l’identité autochtone, la sécurisation culturelle en matière d’éducation, de santé et de services sociaux, les traditions juridiques, le droit à l’autodétermination des peuples autochtones, et les philosophies spirituelles de certaines Premières Nations.
Promouvoir le contenu francophone
« C’est une exposition immersive, de sorte qu’il y a du contenu visuel, textuel et numérique. Il y a des codes QR qui redirigent vers le balado », précise Laurence McEvoy, productrice idéatrice du projet, ainsi que co-autrice. Elle poursuit : « C’est vraiment une initiative qui est intéressante parce que dans notre industrie actuellement, le marché anglophone domine sur les plateformes comme Google Podcast, Apple et autres, donc on a vraiment un enjeu de découvrabilité du contenu francophone. C’est un peu une solution innovante pour contribuer à faire découvrir l’oeuvre dans la province, mais aussi pour éduquer et sensibiliser les gens au sujet des Premières Nations. »
19 janvier au 27 mars: Centre d’exposition de Blainville
• Pour vivre pleinement l’expérience de l’exposition, prévoyez appareils mobiles et écouteurs afin d’avoir accès aux nombreux extraits audio.
• Le centre d’exposition est accessible en semaine sur rendez-vous uniquement. Entrée libre la fin de semaine.
Détails et inscriptions : blainville.ca
D’ailleurs, l’objectif est que les visiteurs en tirent une expérience positive. Ainsi, l’exposition ne va pas dans la « victimisation » ou la description d’évènements tragiques, mais davantage dans l’unité et la recherche de solutions. L’exposition s’adresse au grand public, ainsi qu’à un public scolaire de 10 ans et plus.
Projet collectif et rassembleur
Le projet rassemble les talents de différents artistes, allochtones et autochtones, dans une démarche collaborative et collective. L’exposition est composée de 18 bannières avec une oeuvre centrale réalisée par l’artiste atikamekw multidisciplinaire Jacques Newashish.
Outre Laurence, on retrouve dans l’équipe de création Michelle L. Gerrior, de descendances Mi’kmaq et Algonquine, qui agit en tant qu’autrice et conceptrice, Véronique Nicolas, au design graphique, Jeremy Costa, à la conception sonore et au mixage, et Eruoma Awashish, aux illustrations.
Sans même faire de publicité, l’année 2022 est presque pleine. Laurence croit donc que l’exposition pourrait tourner pendant plusieurs années.