Discussion avec Geneviève Schmidt
Par France Poirier
On ne peut pas passer sous silence son rôle de Nancy Riopelle dans District 31 pour lequel elle a reçu le prix Gémeau comme actrice de soutien. « C’est une belle tape dans le dos venant de mes pairs, c’est une belle reconnaissance », souligne-t-elle d’entrée de jeu.
On l’apprécie tant dans ses rôles dramatiques que dans les comédies, Geneviève Schmidt a su faire sa place depuis son tout premier rôle à la télévision dans Unité 9, alors qu’elle interprétait Jessica Poirier.
Que souhaites-tu que les gens retiennent de Nancy Riopelle ?
La faille, la souffrance que cette femme a vécu en perdant son enfant de façon tragique et qui l’a fait sombrer dans la folie.
Est-ce que ç’a été difficile de lui faire tes adieux ?
On est habitué à faire des deuils de nos personnages, mais je dirais que pour Nancy j’ai eu de la difficulté à concevoir que je ne la jouerais plus. Ça m’a pris un bon deux semaines. Il y a aussi l’espace-temps. Il s’est passé un mois entre le moment où j’ai tourné ma dernière scène et le moment où le public la découvre. Le plus difficile c’est de garder le secret. J’avais hâte que les gens apprennent son sort.
Comment as-tu abordé ce rôle ?
C’est un amalgame d’émotions. Fabienne Larouche et Luc Dionne ne m’ont jamais dit que je devais jouer une méchante. J’ai interprété sa souffrance. Les gens m’en parlent beaucoup. J’ai reçu beaucoup d’amour.
Tu sembles autant à l’aise dans les rôles dramatiques que dans les comédies, qu’est-ce que tu préfères ?
J’aime les deux, je serais incapable de faire un choix. Si on me demandait de choisir entre les rôles dramatiques ou de comédie, je ne pourrais pas n’en choisir qu’un seul. Je crois que je changerais de métier, plutôt que de faire un choix !
Le rythme de travail d’une série comme District 31 est très intense. Comment fais-tu pour apprendre tes textes ?
C’est beaucoup de discipline, une journée de tournage représente une journée de travail à la maison. Ça peut représenter 50 à 80 pages de textes par semaine dans des périodes où l’on travaille sur plusieurs projets en même temps. Dans District 31, interpréter les mots de Luc Dionne c’est un privilège, tout le monde veut jouer ses textes. Lorsque je reçois mes textes, je fais plusieurs lectures, chacun a sa méthode, mais il faut avoir de la discipline. Pour ma part, je trouve plus difficile de jouer les comédies parce qu’il faut « puncher ». Dans le cas des dramatiques, tout le monde a vécu des drames, alors on peut livrer de belles émotions.
Qu’est-ce qui fait que tu acceptes ou non un projet ? Qu’est-ce qui t’allume ?
C’est vraiment les textes. Par exemple, ce que mon personnage aura à dire. Il n’y a pas de rôle en particulier, c’est vraiment ce que j’aurai à livrer.
Malgré que tu aies grandi dans un théâtre, tu ne voulais pas être comédienne à la base, Pourquoi ?
J’avais un manque de confiance en moi et j’étais timide, mais soir après soir j’étais dans les coulisses. Puis, c’est en donnant la réplique à un ami pour son audition à l’école de théâtre qu’on m’a proposé de m’inscrire. On me l’avait offert aussi au conservatoire et j’avais refusé. Je me suis dit deux en deux, c’est très rare. Ils doivent voir un potentiel en moi que je ne vois pas, alors je suis entrée à l’École nationale du Canada pour 4 ans à l’âge de 25 ans.
Qu’est-ce que tu retiens de tes années au théâtre de ton père ?
J’ai été dans les coulisses du théâtre de 8 à 20 ans. Il y avait des trous dans les décors et j’observais les pièces. Je pouvais voir les pièces des dizaines de fois et je voyais le jeu des acteurs, le travail en coulisse. Cette période, c’est comme si j’avais obtenu un doctorat en théâtre ( rire).
Pourquoi as-tu choisi de vivre en région ?
J’ai grandi dans les Laurentides. Mes parents y avaient un chalet et toutes les fins de semaine on venait faire du ski. Puis, j’ai eu une maison à Piedmont durant huit ans environ et je me suis achetée une maison à Sainte-Adèle. J’étais venue pour me rapprocher de mes parents qui s’étaient établis à plein-temps. Lorsque mon père est devenu malade, je voulais être proche pour aider et maintenant j’apprécie y vivre près de ma mère et de mes amis.
Qu’est-ce que tu apprécies des Laurentides ?
Lorsque j’arrive à la Porte-du-Nord c’est comme s’il y avait 20 livres de pression de moins sur mes épaules. J’apprécie le calme, la sérénité, les gens sont gentils.
Ma dernière question : Qu’est-ce qui est trop pour toi ? ( en référence à son rôle dans Les Beaux malaises)
(Rire) C’est une très bonne question ! (hésitation) Je dirais la bêtise humaine. Oui la bêtise humaine, ça me dérange.
Coups cœur des Laurentides
• Le Cinéma Pine à Sainte-Adèle et son propriétaire, par sa présence, son accueil. C’est un peu une institution.
• Le Café chez Denise à Saint-Sauveur, un endroit que j’adore où je vais souvent depuis toujours. Denise est comme une tante pour moi.
• Il y a aussi la Papeterie Saint-Sauveur où le service à la clientèle est impeccable. C’est là que je fais imprimer mes textes. C’est de moins en moins fréquent du bon service à la clientèle, alors je les apprécie pour ça.
Projets à venir
Geneviève Schmidt travaille actuellement sur quelques projets :
• Les beaux malaises
• Maison bleu ( saison 2 ) de Ricardo Trogi
• Un projet de film de Fred Pellerin