Des élèves du primaire s’initient au slam

Par Ève Ménard

20 groupes, 6 écoles et plus de 500 élèves du 2e ou du 3e cycle du primaire dans les Laurentides ont participé au projet « Slame-moi ça! ». Il s’agissait d’ateliers proposés et animés par Marc Sauvageau, un artiste de la parole et auteur de la région, qui se sont clos par un concours de slam virtuel auquel participaient une vingtaine d’équipes.

Les ateliers se sont étendus sur quelques rencontres. Dans un premier temps, les jeunes se sont familiarisés avec la démarche artistique du slam, ainsi que celle de Marc Sauvageau. Au terme d’explications et d’exercices, les élèves de chaque groupe participant devaient, seul, en petite équipe et de manière collective, entamer l’écriture d’un slam. Les élèves étaient libres d’aborder le thème de leur choix. Marc Sauvageau nous donne quelques exemples de sujets retenus : la nature, la différence, la famille, les sans-abris et les émotions. L’artiste a été agréablement surpris par l’audace, le talent et la maturité des participants. « Ils ont pris ça à coeur. C’est fascinant à quel point avec le slam, on peut amener les jeunes à s’exprimer de mille et une façons. »

Ensuite, les équipes devaient présenter leur création à la classe, qui arrêtait son choix sur un représentant en vue de la grande finale des Laurentides tenue en ligne le 21 mai dernier. Les élèves sélectionnés par leurs pairs ont pu présenter leur slam au jury et aux spectateurs. Au terme de la compétition, six prix ont été remis. Nous nous sommes entretenus avec trois vainqueurs de l’école Saint-Jean-Baptiste, à Val-David.

Prix du Jury: Juliette Grenier-Juteau

Juliette Grenier-Juteau, âgée de 11 ans, a remporté le prix du jury pour son texte « De l’un à l’autre vient la différence ». Juliette a choisi d’écrire sur le thème de la différence, en s’inspirant de son ami racisé. « Il est super et je me sentais choyée de faire ce sujet-là. Ce n’est pas parce que tu es d’une couleur différente que tu dois être traité différemment », s’est exprimée Juliette. Elle indique que son texte avait aussi pour but de dénoncer le racisme.

La jeune élève de 11 ans mentionne avoir été intriguée par le slam, ce qui l’a poussée à écouter des vidéos de David Goudreault. Sa manière de prononcer les mots et de prendre son temps l’ont d’ailleurs inspiré pour sa propre création.

De mon regard à ton retard, de mon amour à ton retour. Blanc, noir, brun, jaune, ta couleur rend de bonne humeur, ton petit coeur. Ta couleur de peau prend un repos, dodo. Tu es d’une autre couleur de peau, ta splendeur reste la même. Mon regard est encore au désespoir du retard.

Prix créativité: Kaï Ouimet

Pour son texte « Les vaches », Kaï Ouimet, un élève de sixième année âgé de 12 ans, s’est vu remettre le prix créativité.

C’est au départ par manque d’inspiration que Kaï et son coéquipier ont décidé d’écrire sur les vaches, ce qui s’est finalement avéré un excellent sujet à saveur humoristique. « Je ne m’attendais vraiment pas à ça parce qu’il y avait beaucoup de bons slams », souligne Kaï au sujet de son prix.

Le jeune élève indique qu’il était plutôt stressant de devoir présenter son travail devant le jury. Heureusement, une rencontre au préalable avec Marc Sauvageau lui a permis de bien se préparer et d’offrir une excellente performance.

Les vaches sont tachées. Comme les bandes dessinées. En noir et blanc. Comme les comics de 1900. Meuh meuh. Elles passent leur vie à brouter dans l’champ. Avouez que c plus intelligent. Que les chevaux fainéants. Qu’on nourrit gratuitement.

Prix qualité littéraire: Lily-Rose Larocque

Lily-Rose Larocque, 12 ans, a remporté le prix pour la qualité littéraire avec son texte « La si fragile papillonne ».

Le slam de Lily-Rose touche principalement aux standards de beauté. Elle s’est inspirée d’une jeune fille qui, n’ayant pas confiance en elle, a changé pour les autres. Finalement, elle le regrette et se retrouve dans des relations toxiques, autant en amitié qu’en amour.

Lily-Rose a adoré l’expérience qu’elle qualifie de libératrice. « J’aime écrire, parce qu’en écrivant, tu ne peux pas te faire juger. Tu es dans ta bulle et personne ne peut t’interrompre. » La jeune élève de 12 ans souhaite plus tard devenir journaliste.

Ce si spécial sentiment d’une rose éternelle qui n’est plus belle. Tout ça pour une personnalité gâchée qui n’a plus d’originalité plantée. Cette chenille qui finit sa vie dans une case noire qui effleure toutes ses fleurs multicolores remplies de bonheur. Cette petite voie qui a peur annonce la fin de sa fuite par erreur. Trouve-toi un nom pour définir ta personnalité qu’ensuite ils pourront critiquer dans ce miroir particulier.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *