D’Enfant roi à MILF : On jase avec Rosalie Vaillancourt
Par France Poirier
Après avoir présenté son premier one-woman-show Enfant roi, Rosalie Vaillancourt revient avec le show MILF, acronyme anglais pour « Mother I’d like to fuck ». Elle est au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme ce jeudi 20 juin. Son show a déjà vendu plus de 40 000 billets.
Entrevue avec Rosalie Vaillancourt
Tu est passée d’enfant roi à MILF, pourquoi ?
Au départ, je voulais que ce soit clair avec le public que je ne veux pas d’enfant dans les salles. Ensuite, je voulais montrer qu’il y a une très grosse différence entre les deux spectacles. Je sais maintenant plus où je m’en vais. Le premier spectacle, je l’ai écrit il y a 7 ans, j’avais 24-25 ans. Il y a une différence avec aujourd’hui.
Est-ce que la maternité t’a apporté une maturité que tu veux exploiter ?
Oui vraiment, mais aussi la pandémie m’a fait grandir vite. Ça m’a enlevé de la naïveté. Au début je croyais qu’en deux semaines ce serait terminé. Il y a eu aussi le père de mon copain qui est décédé à ce moment-là. Il y a eu plein de choses difficiles à vivre en peu de temps, ce qui fait que tu matures plus rapidement.
Tu aimes la personne que tu es devenue ?
Oui vraiment, je l’aime plus qu’avant. Auparavant, des petits détails me dérangeaient. Si j’arrivais au restaurant en retard et que j’avais perdu ma réservation, c’était la fin du monde. Peu importe c’est quoi, maintenant ce n’est jamais grave. J’ai appris à relativiser et je découvre qui je suis pour le vrai.
On sent cette maturité. Tu te sembles plus groundée ?
Je crois que j’ai toujours été la même, mais les gens ont appris à me découvrir et ils sont moins choqués de la première impression. C’est aussi le fait d’avoir vieilli.
Ta participation à Sortez-moi d’ici a été remarquée positivement. Y a-t-il un avant et un après Sortez-moi d’ici ?
Je pense que oui, surtout pour moi, quand je suis sortie de là-bas. Peut-être pour le public, parce que je ne suis pas quelqu’un qui m’expose vraiment. Les gens m’ont vue comme j’étais. Certains me disaient : « Ah, t’es fine finalement ». Je n’ai jamais montré que j’étais pas fine, voyons donc !
Les gens ont découvert ta vulnérabilité et un certain leadership. Qu’est-ce que tu en penses ?
C’est souvent quand on me connait qu’on m’aime. J’ai jamais vraiment eu la chance de montrer à 100 % ce que j’étais. Ceux qui viennent voir mon spectacle comprennent qui j’étais, mais il faut quand même aimer la personne pour acheter des billets. C’est comme ça que j’ai utilisé mon humour pour dédramatiser. J’étais contente de montrer autre chose qu’une petite fatigante qui veut niaiser le monde.
À quoi doit-on s’attendre en allant voir ton spectacle ?
À vous pisser dessus ! C’est un show très drôle. Au début, je parle de maternité et les personnes qui ont eu des enfants se reconnaissent. Plus personnellement, je parle de mon TDAH. Ça a été un gros poids dans ma vie. J’explique aux gens que ce n’est pas juste être dans la lune. Ça fait que les gens comprennent mieux ma personnalité.
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Qu’est-ce qui te fait rire ?
J’aime vraiment les vidéos de singe, les vidéos avec des animaux. Mon chum me fait rire parce qu’il est perdu. Ma fille me fait rire. Mais je crois que c’est mon père qui me fait le plus rire avec son humour vraiment spécial. Pas un humour de papa : il a un humour absurde.
Y a-t-il des sujets que tu n’abordent pas en humour ?
On peut parler de n’importe quoi si c’est fait de la bonne façon, si on a rapport d’en parler. Ça dépend de ton vécu.
Qu’est-ce qui t’inspire ?
Ma vie personnelle. Ça peut être une sortie à l’hôpital où j’ai attendu 5 ou 6 heures et que je jasais avec tout le monde.
Est-ce que tu as un rituel avant tes spectacles ?
Oui, mon moment pour moi est de me coiffer et de me maquiller. Ça me relaxe. C’est comme mon moment à moi. On met aussi de la musique, on chante, on danse pour se mettre dedans.