Comment debord tiendra un « immense party de cuisine » au Marais
Par Simon Cordeau
Le groupe comment debord sera en spectacle au Théâtre du Marais de Val-Morin le 6 avril. Toujours groovy et décontractés, les morceaux de l’album monde autour, paru en septembre 2023, sont tour à tour disco, folk, funk, country ou rock. Entrevue avec le chanteur et auteur du groupe, Rémi Gauvin.
Influences
Quelles sont les influences musicales du groupe ? « Elles sont diversifiées. Elles se définissent peut-être en deux grandes familles. Il y a beaucoup de musique des années 1970. C’est tellement foisonnant comme époque. Et on nous décrit souvent comme un jam band. Donc c’est vraiment un pôle qui nous définit et nous nourrit », commence Rémi.
De l’autre côté, les membres du groupe sont des enfants des années 1990, indique le musicien. « On a tous atteint l’âge de 20 ans dans les années 2000. C’était l’âge d’or de la musique indie à Montréal, avec des groupes comme Arcade Fire et Plants and Animals. »
Rémi souligne que comment debord s’inspire de ces courants musicaux sans pour autant s’y limiter. « On fait des gros efforts pour ne pas tomber dans le pastiche. On aime beaucoup la musique des années 1970, mais on ne veut pas faire une pâle imitation de ce que c’était. »
Langue québécoise
Les textes de monde autour sont parsemés d’expressions québécoises, dont quelques anglicismes caractéristiques de notre langue courante : faire son p’tit bonhomme de chemin, veux veux pas, j’ai comme un p’tit feeling, watch out… Pour Rémi, faire cette place au français tel qu’on le parle était « quelque chose de fondamental ». « J’ai découvert ma manière d’écrire durant un échange étudiant à Paris. J’avais amené ma guitare. Et être loin de chez moi, ça m’a fait réalisé que je suis donc ben Québécois. J’ai voulu le souligner, peut-être par contraste. C’est là que j’ai commencé à écrire comme j’entends parler autour de moi. »
Aussi, en faisant référence à des expressions communes et à des sous-entendus, l’auteur croit qu’il peut amener ses textes plus loin. « Il y a un niveau de subtilité et de profondeur qui dépasse ce que je serais capable de faire dans un français international. Je peux aller dans l’intime. »
Par ailleurs, il n’y a aucune majuscule dans le nom de leur groupe, dans les titres de leurs chansons ou même sur le site web de comment debord. « Ce n’est pas une grande décision. C’est une considération esthétique. Et il y a quelque chose d’humble là-dedans, de plus minimaliste. On ne fait pas d’effets de toge », explique Rémi.
Introspectif et festif
L’écriture de monde autour a commencé durant la pandémie, alors que tout s’est arrêté et que les salles de spectacles étaient fermées, raconte le musicien. « La première moitié des chansons qu’on a faites sont plus introspectives. Tout le monde était chez eux, à réfléchir. L’autre moitié, ce sont des tounes qui bougent, alors qu’on avait faim et soif de retourner sur les dancefloors et de revoir nos amis. »
Le vivre-ensemble est aussi un thème qui fait réfléchir le compositeur. « Autant au niveau micro que macro. On est un band de sept personnes, avec nos egos artistiques. C’est un laboratoire de vivre-ensemble en soi. Et il y a des bébés qui sont arrivés dans le band, donc c’est sûr que ça change le rapport à la vie. […] C’est beau, ça va vite et c’est touchant. »
Travailler en groupe n’est « pas toujours facile », admet Rémi, mais cela en vaut définitivement la peine. « Quand il y a un buzz, en spectacle ou qu’on trouve le son d’une toune et qu’on l’enregistre, ces moments-là sont tellement plus puissants. Tout le monde est nourri par ça. »
Le 6 avril au Théâtre du Marais, le groupe a d’ailleurs l’intention de s’amuser et de ne pas se limiter à reproduire fidèlement l’album sur scène, assure le musicien. « Ça va être une espèce d’immense party de cuisine. On est un jam band, donc on va ouvrir les sections et improviser. On profite du fait qu’on est sept pour donner un show. »