(Photo : Brian Ypperciel)

Charles-Antoine Gosselin : Entre quête de sens et lâcher prise

Par Aurélie Moulun

Charles-Antoine Gosselin lançait son nouvel album, plongé dans de profondes réflexions sur le « lâcher prise et la confiance que le meilleur est à venir ». Dans une ambiance folk traditionnelle, Un graffiti sur le mur du son propose une réflexion sur la réalité, l’avenir et sur le monde qui nous entoure.

« Avec cet album, je voulais porter mon regard en avant. Je regarde l’avenir avec le bagage que j’ai aujourd’hui. C’est l’idée que j’ai évolué, je suis rendu là, et maintenant, qu’est-ce qu’on fait avec ça ? », raconte-il au Journal.

Depuis 2015, Charles-Antoine vit de la musique. Il raconte en entrevue que celle-ci a d’ailleurs été présente dans sa vie dès son très jeune âge. « Mon père c’était un tripeux de musique, il chantait toujours ses tunes de cowboy ! Quand j’avais 6 ou 7 ans, j’étais convaincu que tous les pères jouaient de la guitare, que c’était normal. J’arrivais chez des amis et je me disais :  »voyons, elle est où leur guitare ? » »

Charles-Antoine « assume sa couleur »

À 44 ans, Charles-Antoine, résident de Sainte-Anne-des-Lacs, regarde en arrière et réalise que l’acquisition de ce bagage n’a pas été chose simple. « Ça a été un défi pour moi d’assumer ma couleur. J’ai toujours voulu chanter en français. Ça m’a pris beaucoup de temps pour assumer ça, pour assumer mes chansons. J’avais peur de l’opinion des autres, surtout parce que j’étais très dur envers moi-même. J’avais peur d’avoir un autre Charles-Antoine Gosselin dans la salle qui me juge comme je me jugeais », lance-t-il avec humour.

Il avoue d’ailleurs ne pas toujours avoir fait de la musique pour les bonnes raisons. « Je le faisais surtout pour impressionner. Une fois que je me suis lancé et que j’ai commencé à faire de la musique pour moi, j’ai arrêté de faire de la musique pour me valoriser, c’était moins difficile. J’étais très fier d’avoir réussi quelque chose avec moi-même », indique l’artiste.

Vision plus assumée et dirigée vers les autres

Un graffiti sur le mur du son est le deuxième album solo du chanteur sorti le 21 octobre dernier. Son premier album, Bleu Soleil sortait en 2017. « Bleu Soleil c’était pour moi, un album plus thérapeutique. C’était ma quête de sens, la mise au monde d’un artiste », explique Charles-Antoine. Son premier album était en quelque sorte une conversation qu’il avait avec lui-même. Il mettait en mots des choses qu’il avait besoin de se dire. « Je te dirais que pour mon deuxième album, c’est sensiblement la même chose. La grande différence, c’est que cette fois-ci je m’adresse aux autres, non pas à moi », confie-t-il.

À travers ses textes, l’auteur-compositeur-interprète se plonge dans une vision assumée du monde. Pour lui, il y a d’ailleurs deux façons de concevoir la réalité. « Il y a une différence entre le monde dans lequel on vit et le monde dans lequel on peut vivre. La réalité, de façon générale, c’est qu’on est bombardé d’informations et que tout va très vite. Mais la réalité que l’on vit individuellement est différente… Hey ! C’est dont bien philosophique ! », lance-t-il entre deux phrases en riant.

Puis, il poursuit : « Il faut que notre cerveau fasse le tri. Individuellement, on choisi ce sur quoi on met notre attention ou notre énergie. Il faut choisir nos combats. C’est comme internet, il y a vraiment beaucoup d’informations là-dessus. Mais quand j’y vais, individuellement, je choisis ce qui m’intéresse », détaille l’artiste.

« Une fois qu’on s’est choisi, je crois que les problèmes autour disparaissent ou deviennent moins importants. »

– Charles-Antoine Gosselin

Retour sur scène

Le 25 octobre, Charles-Antoine Gosselin procédait au lancement de son album au Verre-bouteille à Montréal. « Le lancement était fou raide ! Je suis encore sur un nuage. Ça faisait trois ans que je n’avais pas joué sur une scène. Je me demandais comment mon cerveau allait réagir, j’avais mis la barre tellement haute ! Finalement, c’était hallucinant. Les gens étaient au rendez-vous, la salle était pleine », dit-il encore fébrile. « Le photographe avait de la misère à prendre des photos sans sourire, pour te dire combien on était contents ! »

Le processus d’enregistrement de l’album s’est également bien déroulé d’après l’artiste. « Tout s’est fait vraiment sans pression. On a enregistré une partie des instruments dans mon salon ! Ça s’est super bien déroulé, je n’ai vraiment pas eu l’impression de travailler », soutient-il.

L’album Un graffiti sur le mur du son est disponible depuis le 21 octobre dernier. Pour plus d’informations sur l’artiste, visitez sa page Facebook.

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