(Photo : Archives )

À quand la relocalisation du musée ?

Par Marie-Catherine Goudreau

Depuis une dizaine d’années, le Musée d’art contemporain des Laurentides (MACLAU) travaille pour obtenir un nouveau bâtiment. Le processus est long et ardu, et c’est l’appui de la communauté qui est nécessaire pour que le projet aille de l’avant.

Le MACLAU est actuellement situé dans les anciens locaux de l’ancien palais de justice de Saint-Jérôme en face du parc Labelle. Bien que ce bâtiment patrimonial soit beau et historique, le musée fait face à plusieurs problèmes avec ses collections, nous explique Manon Quintal, directrice générale et gestionnaire en chef du musée.

Conservation des œuvres

Le bâtiment actuel n’est pas approprié pour la conservation des œuvres, une des missions du musée. « Les taux d’humidité et de sécheresse sont très élevés. Ça varie beaucoup selon la température. Il peut y avoir de 5 à 90 % d’humidité, et cela provoque des conséquences pour les œuvres. Elles peuvent friser », explique Mme Quintal. C’est l’une des raisons pour lesquelles il doit déménager.

De plus, comme le bâtiment est classé patrimonial à l’intérieur et à l’extérieur, pour y faire des rénovations, même mineures, la direction doit faire une demande à la Ville, puis au ministère de la Culture, ce qui rend le processus plus long. « Les dernières rénovations datent de 1987 », note Mme Quintal.

Processus bureaucratique au ralenti

Il y a environ 10 ans, une première demande avait été faite au ministère pour la relocalisation du musée. À cette époque, c’est André Marion, ancien directeur du MACLAU et actuel conseiller municipal à Saint-Jérôme, qui en avait fait la demande. « On voulait être relocalisé derrière le musée, mais ça n’avait pas fonctionné », explique-t-il. La demande avait été refusée, en partie pour des questions de stationnement.

En 2019, une nouvelle demande a été faite, mais en raison de la pandémie, le processus a été ralenti encore plus. « Les processus de construction c’est toujours très long. On était en plein dans la COVID, donc l’analyse a été ralentie et le dossier n’a pas été priorisé », souligne Mme Quintal.

Selon la directrice générale, 10 ans, c’est la moyenne pour ce genre de demande puisque les subventions doivent venir du provincial et du fédéral. « Il y a beaucoup d’analyse et d’études à faire. Il faut recevoir l’appui de la communauté, et garder le dossier actif surtout », dit-elle. « C’est très exigeant, car on n’a pas les résultats tout de suite. »

L’emplacement où se trouverait le nouveau musée n’est pas encore déterminé, mais il sera encore dans la capitale régionale. Selon André Marion, il se pourrait que la nouvelle bibliothèque y soit construite à côté.

L’appui de la communauté

Depuis quelques semaines, des conseils municipaux des Laurentides, comme Morin-Heights et Sainte-Adèle ainsi que le conseil des maires de la MRC de La Rivière-du-Nord ont adopté des résolutions pour appuyer le projet de relocalisation du musée. Cette étape est essentielle pour que le projet se concrétise. « On fait des présentations aux maires, aux préfets, aux organismes. On travaille très fort pour avoir le soutien de la communauté. L’actuel conseil de Saint-Jérôme nous appuie aussi dans ces démarches », soutient Mme Quintal.

« À partir du moment où l’annonce d’un nouveau musée est faite, ça déboule. Jusque-là, c’est à nous de défrayer les coûts pour les études, et de faire des actions concrètes sur le terrain », soutient Mme Quintal. La directrice croit que cette annonce pourrait se faire d’ici deux ans.

Selon M. Marion, « c’est intéressant pour tout le monde, surtout au niveau touristique ». D’autant plus que le musée met en valeur des œuvres des artistes d’ici. « On parle à chaque rencontre où on en est avec ce dossier », souligne celui qui est aussi le président de la commission des affaires culturelles à Saint-Jérôme.

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