Un entrepreneur dénonce le processus d’appel d’offres

Par France Poirier

Construction maison des aînés

Un entrepreneur dénonce la façon de faire du gouvernement concernant les appels d’offres pour la construction des maisons des aînés, de même que pour la construction de quatre écoles. « Ces appels d’offres sont une nouvelle façon de faire, contestable et mal fondée », selon Michel Raymond.

« L’appel d’offres pour la construction de douze maisons des aînés, sur douze sites différents et dans douze régions différentes alors que la demande de soumission est pour un seul entrepreneur totalisant environ 287 M$, de même que pour la construction de quatre écoles pour un total de 320 M$. Au lieu de partager les contrats à plusieurs entrepreneurs (12 fois 24 M$) qui en auraient besoin dans leur région respective, on fait en sorte de favoriser qu’un seul entrepreneur », ajoute M. Raymond.

Il souligne que dans l’appel d’offres, la demande est pour des bâtiments clé en main, incluant la conception, la construction et le financement, de sorte qu’une minorité d’entrepreneurs puissent réaliser le projet. « Les qualifications exigées font en sorte que ça élimine automatiquement des entrepreneurs », soutient Michel Raymond.

Critères d’évaluation

Pour monsieur Raymond il y a un autre aspect qui dépasse toute vraisemblance, le choix de l’entrepreneur se fera selon deux critères évalués au mérite et jumelés de manière incongrue. « Le premier critère comptera pour 60 % de la note totale et le deuxième critère sera la note obtenue à la suite du questionnaire rempli par les entrepreneurs qui comptera pour 40 %. Trois finalistes seront choisis. Ça prend une note de 70 % pour être accepté. Mélanger le prix et la note obtenue au questionnaire cause un problème. Ces nouvelles règles éliminent totalement des entrepreneurs », explique monsieur Raymond. La note reste secrète et les juges aussi, ce qui pour lui est inadmissible.

« Impossible pour un entrepreneur de connaître son résultat. Cette note obtenue ainsi est arbitraire, et pourrait privilégier une minorité d’entrepreneurs au détriment de la majorité de ceux qui ont construit le Québec depuis 40 ans », soutient Michel Raymond.

Selon lui, réunir un certain nombre de projets simples dans un seul appel d’offres pour en faire un très gros projet frise le ridicule, augmentera les coûts sans raison valable et permettra au donneur d’ouvrage de choisir librement ses alliés.

Plan québécois des infrastructures

Interrogé sur la méthode des appels d’offres, le porte-parole du Plan québécois des infrastructures (PQI), Martin Roy, explique que la semaine dernière l’étape des appels de qualification a été complétée et que l’étape des appels de proposition est en cours. « Différents modes de réalisation sont proposés afin d’accélérer la mise en chantier pour répondre à la demande ». Il explique que la façon de faire a été privilégiée en ce sens.

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