Maison Aloïs Alzheimer : « Nous étions là, nous sommes là et nous serons là ! »
Par Daniel Calvé
Depuis 2002, la Maison Aloïs Alzheimer a pour mission de favoriser la qualité de vie des personnes atteintes d’Alzheimer et de maladies apparentées ainsi que celle de leurs proches aidants. Afin de contrer la propagation du coronavirus (COVID-19), l’organisme a rapidement pris les mesures nécessaires afin de suspendre les activités de son centre de jour, et ce dès le vendredi 13 mars dernier.
Âgé de 70 ans et plus, SVP, restez à la maison !
« La directive claire donnée samedi dernier par le Premier ministre François Legault et la ministre des Aînés et des Proches aidants, madame Marguerite Blais, recommandant fortement aux personnes âgées de 70 ans et plus de demeurer à la maison, a confirmé que nous avions pris la bonne décision », nous explique la directrice de la Maison Aloïs, madame Guylaine Charlot.
En effet, à la Maison Aloïs, 87% des participants vivant avec un trouble neurocognitif majeur tel que l’Alzheimer sont âgés de 70 ans et plus. Pour leur part, les proches aidants de 70 ans et plus représentent 39% de tous les aidants qui sont accompagnés. En ce qui concerne les précieux bénévoles, près de 40% d’entre eux ont 70 printemps et plus à leur actif. « Protéger la santé des aînés que l’on côtoie n’est pas une option, c’est une mission! »
Support téléphonique accru
Depuis la suspension des activités du centre de jour, les services administratifs ont été maintenus et les intervenantes offrent un soutien alternatif accru. Appels téléphoniques, textos, courriels et publications Facebook, tous les moyens disponibles sont utilisés pour sonder les besoins des aidants qui accompagnent leurs proches. Certaines personnes ont un réseau tissé serré, mais ce n’est pas le cas de tous. Que ce soit pour communiquer des ressources d’aide, briser l’isolement ou offrir des idées d’activités de stimulation à faire à domicile, la Maison Aloïs est là !
Savoir innover, tous ensemble
En collaboration avec la mobilisation bénévole, l’équipe a mis en place et continue de mettre en place de nouvelles initiatives afin d’offrir un accompagnement de tous les instants aux familles qui sont à domicile. Leur réalité actuelle a inspiré un service de courses gratuit en plus de la diffusion de capsules d’exercices « live » animées par une intervenante en gérontologie et diffusées sur la page Facebook de la Maison Aloïs tous les jours à 14 h. L’organisme propose également le guide « Antirides pour les neurones », volume 1 et 2, qui regorgent d’idées d’activités. Ils sont disponibles au coût de 10 $ chacun incluant la livraison gratuite à domicile.
Plan de continuité des activités
« Comme tout le monde, nous sommes à l’affût des informations ministérielles qui sont communiquées quotidiennement à la population » affirme, madame Charlot. « L’annonce du mercredi 18 mars dernier, par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, monsieur Jean Boulet à l’effet que le financement en soutien à la mission des organismes communautaires serait maintenu, a été rassurante, mais ne représente qu’à peine 41% de notre budget d’exploitation », poursuit-elle. « De plus, l’annonce de diverses mesures fédérales pour supporter financièrement les entreprises et les travailleurs sont des solutions qui s’ajoutent aux avenues possibles à considérer pour établir un plan de continuité des activités. Toutefois, dans ce contexte, disons-le très particulier et incertain, même la planification à court terme est un exercice de haute voltige! »
Une équipe solidaire
Travailler dans un organisme communau-taire avec les dyades d’aidants et de proches vivant avec un trouble cognitif, nécessite une bonne capacité d’adaptation et nous apprend à ne jamais rien prendre pour acquis. Malgré tout, la crise sanitaire que nous vivons présentement crée de l’incertitude face aux semaines voir aux mois à venir. Jusqu’ici, les membres de l’équipe gardent le moral et ils continuent à entretenir ce lien si précieux de respect et d’entraide qui unit chacun d’entre eux. Personne ne connaît les impacts d’une telle situation à moyen et long terme sur l’organisme. Chose certaine, l’équipe saura capitaliser sur le bon qui ressortira de cette expérience, et ce, afin de poursuivre le déploiement de cette passion sur le quotidien des familles de la Maison Aloïs. « Nous étions là, nous sommes là et
nous serons là ! » conclut la directrice de l’organisme.