Le Book Humanitaire : En mission pour aider la population des Laurentides
Par Daniel Calvé
Le Book Humanitaire ne pouvait plus rester ouvert, alors il s’est questionné à savoir comment il pourrait tout de même continuer d’aider la population. « On s’est dit qu’on allait aller vers les gens », affirme Rachel Lapierre, présidente et fondatrice de l’organisme.
Elle m’explique que, normalement, ils ont des listes de gens qui reçoivent l’aide alimentaire. Or, présentement, des gens qui n’étaient pas sur les listes s’y ajoutent. « Il y a celui qui vient de perdre son emploi, celui qui est malade, celui qui est en quarantaine, celui qui est en attente d’un test. »
Briser l’isolement et identifier les personnes vulnérables
Comment remédier à cette nouvelle réalité? « On a carrément pris le bottin et on a appelé tout le monde », affirme Rachel Lapierre. En effet, dès ce soir [26 mars], elle souligne qu’ils auront terminé Saint-Jérôme. Ils ont aussi débuté Sainte-Sophie. « Au téléphone, les gens demandent comment ça va, un, pour briser l’isolement, et deux, pour trouver les cas de personnes dans le besoin. […] On a identifié ceux qui avaient besoin d’une aide alimentaire. Aujourd’hui [26 mars], je pense qu’on a livré 60 épiceries », affirme fièrement la présidente du Book Humanitaire.
Rachel Lapierre, de retour de Calcutta depuis peu, en était à sa 8e journée de confinement le 26 mars dernier. Or, cela ne l’empêche pas de travailler à distance, bien au contraire. « Tout à l’heure, j’ai parlé à une maman. Elle n’avait plus de couches pour ses bébés et elle ne pouvait pas sortir. Un bénévole va déposer un paquet cet après-midi, devant sa porte ».
« Les gens veulent aider »
Jeudi dernier, 40 bénévoles faisaient des appels toute la journée. De nombreuses personnes se rattachent peu à peu à la cause. « On a des professeurs, des psychologues, des travailleurs sociaux », énumère Rachel. Une autre équipe d’une trentaine de bénévoles est pour sa part attitrée aux transports.
Le nombre de bénévoles augmente donc chaque jour. « D’ici une semaine, je pense qu’on va avoir appelé toutes les Laurentides! », lance Rachel Lapierre. Cette dernière est très impressionnée par l’engouement de la population. « Les gens veulent aider. Mon téléphone sonne aux 30 secondes. C’est une personne qui a besoin d’aide, une personne qui veut aider, une personne qui a besoin d’aide, une personne qui veut aider. »
« Quand on les appelle, les gens ont l’impression qu’ils ne sont pas seuls. Ça rassure. Ceux qui sont inquiets, on leur laisse un numéro », souligne la fondatrice du Book Humanitaire. Elle me raconte avoir parlé à une dame de 75 ans. Celle-ci lui a mention-né être tombée récemment et s’être cassée le bras. Elle n’a pas de famille. Rachel lui a laissé son numéro de cellulaire. « Je lui ai dit, madame vous pouvez m’appeler à minuit et je vais vous répondre. C’est une mission qu’on s’est donnée », affirme-t-elle.
Le retour de la solidarité
« Sans organismes, c’est impossible. Je pense que lorsque tous les organismes travaillent main dans la main, ça peut faire une énorme différence. Je pense que tout le monde doit faire sa part. Il y a 100 ans, il y avait une maison qui passait au feu et tout le monde arrivait et aidait, puis la maison était reconstruite. Il y avait une solidarité qu’on a perdue avec le temps. Si on arrive à retrouver cette solidarité-là, le coronavirus ne sera pas passé pour rien, dans le sens qu’on aura changé le monde et notre façon de faire », conclut Rachel Lapierre.
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Quelle femme admirable !