La Maison d’Ariane : Mobilisée et proactive pour continuer de protéger les femmes et les enfants
Par Journal-le-nord
L’intervention auprès des femmes victimes de violence conjugale reste la même à la Maison d’Ariane en cette période de pandémie, mais la réalité change. La maison d’hébergement, très proactive, s’adapte rapidement et se mobilise pour continuer d’assurer un service essentiel.
Un accompagnement sécuritaire par étapes
L’arrivée en hébergement a quelque peu changé compte tenu du contexte actuel. Danielle Leblanc, intervenante, me l’explique. Tout d’abord, chaque nouvelle femme admise est automatiquement installée en quarantaine pour une période de 14 jours afin de protéger les femmes hébergées et le personnel. La première possibilité est qu’elle se retrouve alors dans le lieu de quarantaine aménagé à même la maison d’hébergement. Si cet espace n’est pas disponible, elle sera redirigée vers la HALTE, un hébergement alternatif mis en place depuis le 21 avril dernier. Suite à la quarantaine, et si aucun symptôme ne s’est révélé, elle sera accueillie dans la maison d’hébergement qui avait pris sa demande.
La HALTE (Hébergement Alternatif Laurentides Temporaire)
La HALTE est un endroit où les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants peuvent trouver refuge et soutien dans un environnement hautement sécurisé et sanitaire. Cette initiative est une action concertée du CISSS des Laurentides, de la Maison d’Accueil le Mitan, de la Maison d’Ariane, de la Citad’Elle de Lachute, de l’Ombre-Elle et de la Passe-R-Elle des Hautes- Laurentides.
Après seulement une semaine d’opération, la HALTE hébergeait déjà cinq femmes le 30 avril dernier. Présentement, il y a une possibilité d’héberger un total de 15 personnes (7 femmes et leurs enfants) et une équipe d’intervenantes est présente en permanence. Ce passage obligatoire en quarantaine suscite tout de même des appréhensions chez certaines femmes. « Il y a des femmes qui réservent leur place en hébergement et on leur explique qu’elles vont être en quarantaine. Malheureusement, par la suite, on remarque que certaines ne viennent pas. Elles préfèrent rester chez des proches, chez des amis ou parfois malheureusement avec le conjoint plutôt que de vivre une quarantaine », explique Danielle Leblanc.
Fannie Roy, coordonatrice de la Maison d’Ariane, tient à les rassurer: « Tout est prévu pour leur plus grand confort. Les intervenantes de la HALTE vont user de toutes les stratégies pour faire tomber les limites de l’isolement. Elles vont être créatives de sorte à être en contact avec les femmes, créer des liens et les soutenir. » Les femmes seront donc accompagnées tout au long de leur quarantaine et ce, jusqu’au moment ou elles pourront intégrer le groupe en maison d’hébergement et poursuivre leur cheminement.
Accès à des tests de dépistage
Pour tout de même diminuer les inconvénients relatifs au confinement et les craintes qui l’accompagnent, la Maison d’Ariane demande au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) l’accès à des tests de dépistage le plus rapidement possible. « Ça permettrait aux femmes de venir en hébergement sans avoir à vivre l’entièreté de la quarantaine », explique Danielle Leblanc. La coordonatrice ajoute aussi qu’à long terme, cela pourrait s’avérer très positif. « Il faut aussi prévoir que le contexte va durer encore des semaines, des mois, peut-être des années. Il va falloir trouver une façon d’accueillir les femmes et les enfants tout au long de la crise de manière sécuritaire ».
« Il y a de multiples solutions »
Danielle Leblanc remarque que le flot d’appel à la Maison d’Ariane est le même en comparaison à l’année dernière. Or, cela crée une certaine inquiétude chez l’intervenante. « On peut penser que beaucoup de femmes ne peuvent pas téléphoner », souligne-t-elle. « On comprend que le confinement a mis un frein sur la possibilité des femmes à avoir un moment seule pour faire une demande. Mais aussitôt qu’elles ont l’espace pour le faire, qu’elles n’hésitent pas parce qu’on a les ressources et toutes les consignes sanitaires sont mises en place pour les accueillir », ajoute Fannie Roy.
Aussi, il est possible que les femmes n’entrent pas en contact, pensant qu’il n’y pas de possibilités ou que les services sont surchargés. « Non. C’est possible. On veut les rassurer », affirme Danielle Leblanc. « Il y a de multiples solutions malgré le confinement, malgré les risques reliés à la Covid. On est créative, on va s’adapter et on est là pour aider. Il n’y a pas de raison de ne pas être en sécurité ».
Une mobilisation régionale
« On est une des régions qui est la plus mobilisée », indique l’intervenante au sujet des Laurentides, elle qui est aussi déléguée régionale au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
Tout est donc mis en place, autant à la Maison d’Ariane que dans la région, afin d’assurer la sécurité des femmes et des enfants victimes de violence conjugale. Tout un réseau se bâtit autour d’elles afin de les accompagner du début à la fin à travers leur cheminement et d’assurer une reprise de pouvoir sur leur vie. La mission n’a pas changé et les solutions se multiplient. La Maison d’Ariane est proactive dans sa volonté de garantir non seulement la sécurité, mais aussi la santé des femmes hébergées et leurs enfants et de continuer d’offrir des services à celles qui en ont besoin.
Les ressources
SOS violence conjugale
1 800 363-9010
www.sosviolenceconjugale.ca
La Maison d’Ariane
450 432-9355
www.maisondariane.ca