Des finissantes en soins infirmiers manifestent leur mécontentement

Par France Poirier

Marie-Pier Landry, Caroline Marchand, Pénélope Cyr et Takou Keita, finissantes en soins infirmiers au Cégep de Saint-Jérôme, ont fait une sortie publique pour dénoncer ce qu’elles qualifiaient d’injustice.

Elles soulignaient que le 17 avril 2020, l’OIIQ a émise des « autorisations d’urgence sanitaire » gratuitement pour les finissant(e)s en soins infirmiers, donnant accès aux centres hospitaliers en tant que candidat(e)s à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) ce jusqu’à la fin de la crise du Covid-19.»

Elles soutenaient que certains cégeps tels que Collège Maisonneuve, Collège Bois-de-Boulogne, Cegep de Val d’Or, Cegep de l’Abitibi Témiscamingue, Collège Montmorency et Cégep Édouard-Montpetit avaient décidé d’accélérer le processus de réussite du programme de 6e session en soins infirmiers pour leur finissants et d’accorder la mention « EQ » pour équivalence.

« Pour d’autres, la session se poursuit, mais non sans bruit. Comment voulez-vous que les étudiants en soins infirmiers viennent prêter main-forte aux hôpitaux avec l’arrêté ministériel ? La majorité des étudiants y travaillent déjà comme préposé aux bénéficiaires. De plus, l’Arrêté fait par la ministre McCann ne spécifie rien sur la session en cours, donc la décision revient à chaque cégep de mettre fin ou non à la session avec la mention « EQ » et de libérer les étudiants finissants afin qu’ils puissent venir aider pendant cette crise mondiale exceptionnelle. Vous nous avez fait parvenir plusieurs communications sollicitant notre aide. Malgré que nous ayons une grande volonté d’aider, il n’y a aucun finissant en ce moment qui a le désir d’annuler sa session à trois semaines de la fin pour se voir recevoir un incomplet pour revenir à l’automne », déclaraient-elles dans leur lettre adressée au député de Saint-Jérôme qui n’a pas donné suite.

Un faux choix selon elles

Donner le choix d’aller travailler à plein temps et aussi de se préparer à l’épreuve synthèse de programme est impossible selon les étudiantes. « C’est bien évident qu’après 3 ans d’acharnement et pour la plupart, ayant un emploi en main, il est hors de question de recommencer ultérieurement. C’est notre futur qui est en jeu à ce stade-ci. »

Elles estiment vivre une injustice puisqu’elles soulignent que d’autres cégeps ont donné la mention équivalence. Nous avons vérifié avec d’autres cégeps et celui de Maisonneuve a souligné ne pas avoir donné l’équivalence mais s’être plutôt fié aux notes antérieures. Les autres cégeps ne nous ont pas rappelés.

« Ce que nous demandons à M. Legault, à Mme McCann, au MEES, à la direction des collèges, principalement celui de St-Jérôme, et aux hôpitaux, c’est un accord commun pour nous exempter des travaux compensatoires exigés en soins infirmiers seulement afin de nous permettre d’accorder plus de temps au travail et participer à cet état d’urgence sanitaire. Les connaissances théoriques en lien avec notre profession sont déjà acquises. Maintenant, nous avons besoin d’expérience! Comme le dit si bien le proverbe, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Autrement dit, c’est par l’exercice que l’on acquiert de la compétence. Pour acquérir un savoir-faire, il faut le pratiquer et non pas seulement être excellent en théorie. De toute les manière, les étudiants finissants n’auront pas accès directement à la profession. Il va quand même falloir qu’ils réussissent l’examen de l’ordre qui va permettre de valider leurs connaissances et d’assurer qu’ils reconnaissent leurs limites dans la pratique », concluait la lettre.

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