Le cancer et la douleur
Il n’est pas rare que les personnes atteintes du cancer côtoient la douleur. Est-ce un passage obligé que de porter cette douleur sur ses épaules tout au long de la maladie? La réponse est : « Absolument pas! » Il existe des traitements efficaces pour vous en libérer.
LA DOULEUR : MIEUX LA COMPRENDRE POUR MIEUX LA MAÎTRISER
Après le choc d’apprendre que vous êtes atteint du cancer, vous avez décidé de relever vos manches et de remporter le combat de votre vie. Plusieurs questions et inquiétudes tourbillonnent dans votre tête. La peur de la douleur en fait partie. Rassurez-vous : de nos jours, on connaît beaucoup mieux les différentes facettes de la douleur reliée au cancer. Par ailleurs, il existe un grand nombre de médicaments qui peuvent venir à votre secours.
PLUSIEURS FACTEURS PEUVENT INFLUENCER LA DOULEUR, EN L’OCCURRENCE :
- L’âge;
- Le stade de la maladie;
- Le type de cancer;
- Le traitement reçu;
- Les émotions comme la tristesse, le stress et la peur;
- La fatigue;
- Le support de l’entourage.
La douleur peut être ressentie comme une sensation de pression, de brûlure ou de picotements. Selon la sensation que vous avez, le professionnel de la santé aura un indice de l’endroit où se cache la douleur. Par exemple, si vous ressentez une pression, il est fort probable que la douleur provienne d’un organe. À l’opposé, si vous ressentez des picotements ou une brûlure, c’est probablement les nerfs du système nerveux qui sont touchés. La douleur peut être de courte durée ou être présente tout au long de la maladie.
QU’EST-CE QUI CAUSE LA DOULEUR? POUR BIEN TRAITER VOTRE DOULEUR, IL EST ESSENTIEL D’EN CONNAÎTRE LA CAUSE. IL EN EXISTE D’AILLEURS PLUSIEURS :
- L’envahissement des tissus et des os par la tumeur;
- La compression des nerfs ou des vaisseaux sanguins par la tumeur ou par l’inflammation qu’elle engendre;
- L’obstruction d’un organe comme l’intestin par une masse;
- La chirurgie;
- La chimiothérapie;
- La radiothérapie.
LA DOULEUR : IL FAUT EN PARLER SANS S’INQUIÉTER
Plusieurs personnes atteintes de cancer n’osent pas parler de la douleur qu’elles ressentent. Plusieurs raisons motivent leur choix :
- La peur d’inquiéter leur entourage;
- La peur que si on ressent davantage de douleur, c’est que la maladie s’aggrave;
- La peur de déranger les professionnels de la santé;
- La peur de devenir « dépendant aux médicaments ».
Il faut comprendre que les gens qui gravitent autour de vous sont là pour vous aider et que ce qu’ils veulent par-dessus tout, c’est votre bien-être. Si vous parlez de votre douleur, les gens de votre entourage pourront vous aider à trouver des solutions pour améliorer votre confort (ex. : changement du mobilier, aide aux tâches ménagères, accompagnement aux rendez-vous, etc.).
Il ne faut pas non plus hésiter à aborder la question de votre douleur avec votre médecin, votre pharmacien ou un autre membre de l’équipe traitante. Il n’y a pas de recette miracle qui fonctionne pour tout le monde pour traiter la douleur. Chaque cas est unique, mais il est possible de trouver pour chacun des solutions efficaces pour la soulager. Tenir un journal de vos douleurs peut grandement aider votre pharmacien ou votre médecin à trouver le bon traitement pour vous.
Il n’y a aucun lien entre la gravité de la maladie et la douleur. Certains ont une maladie sévère sans avoir de douleur alors que d’autres peuvent ressentir d’importantes douleurs malgré un cancer moins agressif ou à un stade moins avancé.
LE TRAITEMENT DE LA DOULEUR
Il est important de traiter le plus rapidement possible la douleur afin d’éviter qu’elle n’augmente et devienne alors plus difficile à maîtriser.
LES CONSÉQUENCES D’UNE DOULEUR MAL MAÎTRISÉE NE SONT PAS À NÉGLIGER ET PEUVENT COMPRENDRE :
- La fatigue et l’épuisement;
- La dépression;
- L’anxiété;
- L’incapacité de se détendre, de dormir;
- L’impossibilité de travailler ou d’accomplir ses activités préférées;
- Des difficultés dans les relations interpersonnelles ou sociales.
Il est possible de soulager les douleurs de différentes façons. Les traitements du cancer, tels que la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie, peuvent parfois avoir pour effet de réduire la douleur.
On peut aussi avoir recours à des analgésiques. Il est possible qu’on vous suggère de prendre régulièrement vos analgésiques afin d’avoir un contrôle continu sur la douleur plutôt que de les prendre seulement « au besoin ».
Si la douleur est légère à modérée, l’emploi d’analgésiques comme l’acétaminophène ou l’ibuprofène peuvent être d’un grand secours.
POUR LES DOULEURS PLUS SÉVÈRES, L’EMPLOI D’OPIACÉS, COMME LA MORPHINE ET SES DÉRIVÉS, PEUVENT S’AVÉRER D’UN PRÉCIEUX SECOURS. CES MÉDICAMENTS SONT TRÈS EFFICACES ET LES DANGERS DE DEVENIR DÉPENDANT SONT EXTRÊMEMENT FAIBLES QUAND ON EN FAIT UN USAGE JUDICIEUX CONTRE LA DOULEUR.
PAR CONTRE, ILS PEUVENT VOUS CAUSER DES EFFETS SECONDAIRES COMME :
- De la somnolence;
- Des étourdissements;
- De la constipation;
- Des nausées.
VOTRE PHARMACIEN PEUT VOUS SUGGÉRER DES MESURES SIMPLES POUR PRÉVENIR OU TRAITER CES EFFETS
Les opiacés peuvent se présenter sous différentes formes et être administrés de différentes façons : médicaments oraux, timbres transdermiques, injections, pompe à perfusion.
OUTRE LES OPIACÉS, UN GRAND NOMBRE DE MÉDICAMENTS PEUVENT ÊTRE ESSAYÉS. CES DERNIERS PEUVENT APPARTENIR À DIFFÉRENTES CLASSES, COMME LES SUIVANTES :
- Les analgésiques non opiacés;
- Les antidépresseurs;
- Les anticonvulsivants;
- Les relaxants musculaires;
- Les anesthésiants.
Si vous souffrez d’un cancer, vous avez besoin de toutes vos forces pour le combattre. Il est important de ne pas garder sous silence votre douleur et de ne pas la laisser vous affaiblir. Votre médecin et votre pharmacien se feront une priorité de tenter de s’employer à vous soulager, car il n’y a aucune raison, avec tous les outils disponibles, que vous viviez avec une douleur mal maîtrisée. Exprimez-vous afin de faire taire votre douleur. Vous pourrez ainsi mettre vos énergies là où c’est le plus important!