Un acte de bravoure qui a peut-être sauvé des vies
Par Lpbw
SAINT-JÉRÔME. Daniel Denis, le directeur général de l’Office municipal d’habitation (OMH) de Saint-Jérôme et Jean-Marc Jolicoeur, le directeur du service aux immeubles ont tenu à reconnaître des gestes significatifs posés par Timothy Kammrad et sa conjointe Isabelle Bleau, tous deux surveillants locataires, lors d’un incendie en août dernier.
«L’intervention qu’ils ont faite avec leur fils de 17 ans méritait d’être soulignée. Il y aurait pu avoir deux décès et l’immeuble aurait pu brûler. On a décidé de leur faire une lettre de remerciement et de leur donner chacun un montant de 50$, car on voulait souligner cet acte. C’est un exemple pour les gens». «On ne se sent pas comme des héros», répondent-ils humblement en recevant ces éloges.
L’incendie
C’est lors d’un incendie qui s’est déclaré le samedi 13 août, dans l’immeuble de trois étages de l’OMH, situé au 221 rue Latour, que le couple a fait preuve de bravoure, notamment en réveillant la quarantaine de locataires des 12 logements. Le détecteur de fumée de l’appartement où le feu a pris avait été débranché. Les occupants dormaient. C’est donc l’alarme de chaleur qui s’est déclenchée vers 2 h 30 du matin. M. Kammrad et sa conjointe ont alors fait la tournée des logements pour réveiller les gens afin qu’ils sortent pour aller au pont de rassemblement, comme le veut la procédure.
Réalisant que la porte-fenêtre du logement en feu était entrouverte Timothy Kammrad a décidé d’utiliser l’extincteur malgré l’intensité du feu. «Son action a permis de réduire l’intensité du feu et l’on pense que ça a peut-être sauvé l’immeuble et certaines vies», explique le directeur de l’OMH. On voulait mettre en avant le sens de la responsabilité et l’engagement de ces deux personnes et de leur fils, Pierre-Alexandre qui ont pris sur leurs épaules de faire une action pour sauver d’autres personnes», ajoute-t-il. Isabelle Bleau a frappé si fort dans les portes qu’elle s’est même cassé un orteil.
Chaque geste compte
C’est avec émotion que Timothy raconte : «Il a fallu que la chaleur s’élève à 200 degrés au plafond avant que le détecteur se déclenche dans tout l’immeuble. Je vérifie le couloir et je vois de la fumée qui sort d’en bas». Après avoir appelé le 911, son réflexe a été de trouver la source du feu. «J’étais avec Pierre- Alexandre. On a vu par la porte-fenêtre les flammes qui sortaient de la cuisine et qui roulaient au plafond.» Les deux occupants, une petite fille de 6 ans et son gardien étaient sortis. Sous le choc, il pense aux extincteurs, mais croit que, vu l’ampleur des flammes ça ne donnera rien. Cinq secondes plus tard, il se dit que mieux vaut agir que de ne rien faire en attendant l’arrivée des pompiers. «Je suis allé chercher l’extincteur. Je l’ai vidé et j’ai tout éteint, mais le feu reprenait dans les matériaux des chaises. On est allé chercher d’autres extincteurs et on les a vidés. Les policiers sont arrivés et ils en ont vidé d’autres avant que les pompiers arrivent. Les pompiers nous ont dit que si on n’avait pas agi, le feu serait passé à travers les plafonds.»
La petite fille de 6 ans et son gardien d’une vingtaine d’années n’ont pas été blessés. La mère travaillait. L’appartement est une perte totale, la famille a été relogée dans un autre logement. «Les entrepreneurs sont rentrés le 6 septembre. Il est à refaire au grand complet. On va remettre en état le logement», explique M. Denis. Ils ont perdu deux oiseaux et leur chat.
Par ailleurs, une enquête est en cours pour déterminer la cause de l’incendie qui ne semble pas criminel. «Le feu serait parti de la zone de la cuisinière».