«T’as des hanches, des fesses, c'est normal» – Brigitte Camden
Par Lpbw
Selon Brigitte Camden, nutritionniste au Programme Jeunesse du CSSS de Saint-Jérôme, impliquée dans la journée de mobilisation à la polyvalente pour changer les normes de beauté de la société, « Les jeunes d’aujourd’hui sont tellement préoccupés par leur poids et leur apparence, je le constate tous les jours. Ils s’imaginent que ce que l’on voit à la télé et dans les publicités, c’est la réalité et un but à atteindre. »
Bien dans sa tête, bien dans sa peau
Personne-ressource qui travaille à promouvoir le programme BTBP (Bien dans sa tête, bien dans sa peau) au sein de l’École polyvalente Saint-Jérôme, notamment au niveau de la perception qu’ont les adolescents de leur image corporelle, Brigitte Camden précise que «BTBP est un programme scolaire pour les écoles secondaires afin de mettre en place des activités qui vont faire prendre conscience aux jeunes que le modèle de beauté unique n’existe pas.»
Un programme actif à l’École polyvalente Saint-Jérôme qui a d’ailleurs souligné la Journée sans maquillage, Belles au naturel. «Dépendamment du milieu, il va y avoir différentes activités qui vont être faites. On peut partir des choses du milieu et les bonifier ou bâtir des activités soit des activités en classe ou des activités de masse, des kiosques. Par exemple une enseignante en éthique et culture religieuse va parler de la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée dans les classes.» «Ici, on a aussi un volet du regroupement de Québec en forme qui fait bouger des jeunes qui ne bougent peut-être pas avec le spinning (cardio vélo), le zumba, qui incitent à bouger d’une autre façon. Les arts martiaux vont commencer bientôt.»
On est tous unique
«Moi j’ai plus un rôle de support, je suis partenaire, je travaille au CLSC avec l’équipe jeunesse. Je peux voir des jeunes en individuel, référés par mon équipe et, comme nutritionniste, j’aide les écoles primaires et secondaires, parfois le cégep, à faire des activités de promotion/ prévention, toutes sortes de choses en lien avec l’alimentation. J’aide la polyvalente à orienter des actions pour que ça ne soit pas "on fait une course pour perdre du poids". Non. BTBP c’est : on veut bouger pour le plaisir de bouger, on veut manger pour le plaisir c’est en lien avec ces valeurs-là. On veut changer la norme sociale de dire, c’est normal d’être maigre. Non, c’est normal d’avoir des formats corporels différents, c’est normal de bouger et de bien manger,» partage Brigitte Camden.
Elle ajoute : «Le programme a un volet image corporelle, soit s’aimer comme on est. On est tous unique. On est tous différents et c’est parfait; il ne faut pas que tout le monde soit pareil comme ce que l’on voit dans les médias, les magazines… »
«T’as des hanches, des fesses, c’est normal»
«Comme nutritionniste je vois beaucoup de jeunes en individuel qui ont des préoccupations de poids. On essaye de voir si c’est un trouble alimentaire ou si on est juste sur le bord de… Quand je les rencontre, je leur fais prendre conscience que, quand tu as mal à la tête, mal au cœur, que tu es étourdi, c’est parce que tu as faim; tu sautes un repas, mais ton corps il parle. Ou je leur montre une image modifiée, pour faire prendre conscience de la pression de la société.» La nutritionniste leur rappelle que «t’as des hanches des fesses c’est normal ». «Et les gars que j’ai vus c’est : je avoir un “six pack”. Ils ont 14 ans.
Madame Camden a noté que, souvent, les filles du secondaire 3/ 4 ont commencé à couper des repas «mais ce n’est pas la bonne façon de perdre du poids. Je parle des saines habitudes de vie. Comme le sommeil c’est important pour le contrôle du poids, l’activité physique.»
D’après madame Camden, cette conscientisation avance tranquillement. «C’est long, c’est culturel! La société, toute la culture américaine qui nous arrive…» Le Programme existe depuis les années 90. Le rôle de parents est également important. Il existe notamment le programme "votre influence a du poids".
Brigitte Camden met de l’avant qu’une mère à la diète tout le temps, toujours sur la balance, c’est ça l’enfant a comme modèle. De plus, les jeunes sont bombardés dans les médias par les images modifiées!».
Des adultes conscientisés
«Ici, il y a un comité école d’adultes intéressés par la problématique, des enseignants de différents niveaux, un conseiller d’orientation, la professeure d’anglais qui organise le spinning. Elle va faire le défi Pierre Lavoie avec des jeunes qui ne bougeaient pas au départ, mais qui ont le goût de faire un défi.
BDST vient d’ÉquiLibre, volet adolescent.
«Ils m’ont contacté : on veut faire voter des jeunes pour le prix IMAGE/in 2013, on veut choisir cinq écoles au Québec pour aller faire vivre un atelier aux jeunes et qu’ils votent sur place.»
Le comité jeunesse de la polyvalente a décidé que toute l’école, les 2 300 élèves, participerait.
«Le 18 mars, il y aura une présentation à la polyvalente de Mirabel et moi, dans la semaine du 11 mars, je vais faire quatre présentations sur l’heure du dîner dans les écoles secondaires des Hauts-Sommets, Cap- Jeunesse, Saint- Stanislas et Frenette.»
Les cinq initiatives québécoises finalistes pour le Prix IMAGE/in 2013 visent à démontrer que les standards de beauté peuvent changer.
Afin de voter pour leur finaliste préféré, les jeunes doivent se rendre au www.derrierelemiroir.ca jusqu’au 29 mars 2013.