2 Saï, maître de la lame
Par Sandra Mathieu
Le 314, rue Saint-Georges à Saint-Jérôme m’a ouvert ses portes le temps d’une brève incursion dans l’univers du grand maître du milieu capillaire, 2 Saï.
Avec du gangsta rap en bruit de fond, j’attrape au passage des discussions à bâtons rompus entre barbiers et clients. 2 Saï, aussi connu dans le milieu musical grâce au collectif Treizième étage, m’accueille et m’explique, avec toute la passion qu’il voue à son métier, ce qui démarque les barbiers qui forment son équipe.
« On est à l’écoute de chacun de nos clients et on les connaît par leur nom, laisse-t-il tomber en me présentant ses collègues en action. Le temps qu’on leur accorde et notre souci du détail font toute la différence. L’expérience particulière Night-Vibe fait également en sorte qu’ils reviennent et sont très rarement déçus de leur visite. »
Les clients de Night-Vibe sont fidèles et assidus. La grande majorité prennent rendez-vous une fois par semaine ou aux deux semaines pour leur coupe de cheveux et taille de barbe et ils sortiront une bonne heure plus tard avec une facture au moins deux fois moins élevée que dans les barbiers montréalais. Ils viennent d’un peu partout sur la Rive-Nord et d’aussi loin que Québec, Montréal et la Rive-Sud.
« Notre art se développe de plus en plus, mais au Canada, cette culture n’est pas aussi ancrée que dans d’autres pays du monde ou dans les grandes villes américaines par exemple, souligne le barbier mi-québécois, mi-dominicain. Prochainement, j’aimerais d’ailleurs participer à des séminaires et à des formations supplémentaires et, ultimement, former des barbiers dans des villages en régions plus éloignées au Québec. »
Une ambiance à part
Ici, il n’est pas rare de servir aux clients un scotch de qualité en soirée. Une table de baby-foot a été installée dans l’arrière-boutique en guise de divertissement quand il y a quelques minutes d’attente. 2 Saï ajoute avec fierté que l’ajout d’une chaise, ainsi que d’un bar au fond de la boutique, est dans les projets à court terme, en plus d’une touche plus moderne au niveau de la déco.
Un brin d’histoire
2 Saï a forgé son expérience dans le milieu urbain de Montréal alors que, dès l’âge de 15 ans, il s’amuse à couper les cheveux de ses amis au clipper, dans la lignée des barbiers de rue de son enfance. C’est plus de 10 ans plus tard qu’il décide d’en vivre de façon autonome. Depuis maintenant quinze ans, le maître d’art excelle dans sa passion première, la coupe et le design capillaire.
C’est en 2013, lors d’un concert de son collectif musical Treizième étage, que 2 Saï rencontre le propriétaire de Night-Vibe, alors exclusivement une boutique de vêtements et d’accessoires. « Steve m’a alors mentionné qu’il rénovait et qu’il voulait ajouter un service de barbier en magasin, se souvient 2 Saï. Quelques mois plus tard, je me suis installé sur une chaise toute simple. Au départ, je travaillais seulement le jeudi, mais rapidement, on a ajouté des disponibilités et, par la suite, j’ai recruté et formé des barbiers et on a réellement créé la section barbering. »
Il a développé une technique reconnue pour son rendu impeccable et forme des œuvres d’art transportables. Aguerri des lames à l’ancienne et d’un style diversifié, il forme les barbiers de Night-Vibe depuis 2014. Aujourd’hui, on y compte cinq barbiers, bientôt six, et le service est ouvert 7 jours sur 7, sur rendez-vous.
La communauté tatouée sur le cœur
Les barbiers de Night-Vibe participeront à une activité de financement au profit du département d’urologie de l’hôpital régional de Saint-Jérôme, le jeudi 30 novembre, de 17 h à 21 h. Les billets, en quantité limitée, sont en vente au coût de 40 $ et incluent des bouchées, deux consommations et le service de barbier. Le tout dans une ambiance sympathique et propice au réseautage avec un DJ sur place. Infos : www.donnezavotresante.com
