« Il faut garder les deux pieds sur terre! » – Nathalie Prud'homme
Par Lpbw
Nathalie Prud’homme revient du Centre Hippocrate, en Floride. Elle y a passé trois semaines en juillet. Là-bas, confie-t-elle, la directrice lui assurait la guérison au bout de deux ans, si elle suivait la cure végétalienne, sans chimio. À son retour, malgré un dynamisme et une énergie revenue, le choc : son cancer au foie a doublé de volume.
Nathalie partage néanmoins avoir vécu une expérience extraordinaire, sur un site enchanteur. Ses amis avaient fait une campagne de financement pour lui permettre de faire la cure. « Le but au départ était de me désintoxiquer de ma chimio. »
« Le problème, dit-elle, est “le côté sectaire des responsables. ” Anna Maria (Clement) m’assurait la guérison en deux ans/deux ans et demi, si je suivais la cure végétalienne. Or, début septembre, mon examen a démontré que mes métastases ont doublé. Si je vais dire non à la chimio? Non, j’ai repris la chimio même si je continue le programme Hippocrate qui m’aide et me donne de l’énergie. Le problème est qu’ils sont convaincus que ce qu’ils offrent est la solution ultime à toutes les maladies! »
Le Centre Hippocrate accueille des gens de partout au monde, Japon, Israël Russie, France… De gens y reviennent 5 ou 6 fois.
« Quand je me suis assise dans le bureau d’Anna Maria, qui s’occupait de moi (Nathalie se bat contre un 4e cancer), elle m’a dit : « Si tu suis le régime tu n’auras plus rien dans deux ans. Diminuer ou stabiliser? » demande Nathalie Prud’homme « Fini totalement, fini plus rien, Nathalie. » « Avec une belle promesse, t’écoutes! » Le séjour au Centre lui a coûté 6 000 $ pour trois semaines, plus le billet d’avion, plus 1 500 $ de vitamines. « Il suggère des vitamines que tu achètes là-bas. Ils prêchent pour leur paroisse! J’ai pris la moitié de ma liste. Je me serais sentie mal de ne pas en acheter!»
Au retour, la catastrophe
« On pensait qu’avec mes 8 traitements de chimio on pouvait espérer 6 à 8 semaines sans traitements; il m’en restait deux. À mon retour, j’apprends que les résultats sont catastrophiques (métastases au foie). Mon cancer a grossi, explique Nathalie Prud’homme. Les lésions de 1 cm sont passées à 4 cm, celles de 3 à 7 cm, plus d’autres lésions qui sont apparues. J’ai alors écrit à la directrice, la réponse : « Ça peut être normal dû au choc de la désintoxication. Il faut donner du temps au corps. Ça reste ton choix de continuer ou non la chimio,» sera la réponse de la directrice Anna Maria. « Je veux bien croire que mon corps réagisse, mais le résultat et totalement à l’opposé des mes attentes! »
Le choix des mots
«Ce qui me gêne, c’est le choix des mots : « Nous, on va te guérir si tu suis le régime durant deux ans, sans traitement de chimio, ton cas n’est pas un problème. » « Il faut faire attention. Il faut garder les deux pieds sur terre. Si j’étais moindrement influençable, si je n’avais pas de jugement, je n’aurais pas recommencé la chimio. J’ai un caractère fort. Je pèse le pour et le contre. J’aurai aimé qu’il me parle d’aide, pas de guérison. Cet extrême me dérange, c’est le même discours que l’on trouve chez les gourous «fais ce que je te dis, tu seras guéri.» « Quand je suis revenue, mon teint était beau, j’étais zen, énergisée. C’est le côté sauveur qui me dérange, «Ils sont tellement convaincus! On va t’aider, disent les médecins et non, on va te sauver.»
« La solution miracle n’existe pas »
« Le monde qui promet la guérison, ça part d’une bonne intention. Ce que je trouve «big» c’est lorsqu’ils disent, on va te guérir, écoute-nous et tu n’auras plus rien. Mais la solution miracle n’existe pas. On est tous différents. Ce qui marche pour un ne fonctionne pas pour l’autre. Tout ça est bon tant que ça reste dans l’optique d’une cure santé. Je continue pareil l’alimentation vivante, mais de façon moins drastique. Je ne suis pas prête à mettre tous mes oeufs dans le même panier.» Nathalie Prud’homme reconnait les bienfaits dans son corps : « mon énergie est remontée. Mais maintenant, je veux me payer des plaisirs de la vie. J’aime manger. Je suis épicurienne. J’ai une grosse vie sociale que j’avais coupée. »
La finale ?
« C’est une super belle expérience, t’es toujours pris en charge, tu vois des professionnels, tu t’occupes de rien. J’aurai aimé qu’il me parle d’aide et non de guérison!» Et maintenant? « Je continue la créativité, je peins le plus possible, je suis en train de faire des affiches. »
Nous avons communiqué avec le Centre Hippocrate qui doit nous rappeler mercredi 10 octobre. Vous pourrez lire leur point de vue sur notre site web et dans notre prochaine édition.
«Que l’aliment soit ton médicament» Hippocrate
Le centre Hippocrate se trouve à West Palm Beach en Floride. Il a été créé en 1956 par Ann Wigmore et est actuellement dirigé par les docteurs Anna Maria et Brian Clement. Depuis plus de 50 ans, le centre accueille des gens de tous horizons, dont les motivations sont variées: la plupart viennent parce qu’ils ont un grave problème de santé que le système de santé officiel n’a pas su résoudre ou déclare ne pas pouvoir résoudre (cancer par ex), et d’autres viennent pour apprendre le programme et préserver leur santé, voire retrouver un bon niveau d’énergie pour effectuer des changements profonds dans leur vie.
Le Centre Hippocrate est un centre de thérapie naturelle qui se base, entre autres, sur l’alimentation vivante et plus particulièrement les jus verts et les graines germées. Le programme Hippocrate prend également en compte toutes les dimensions de l’être humain (mental, psychologique, énergétique et spirituel).