ENTRE L’INTENTION ET LE GESTE
Par Rédaction
Je LÜV la vie
par Annie duranceau et Nathalie prud’homme, Collaboration spéciale
Vous arrive-t-il d’avoir le goût de tendre la main? De ressentir une pulsion de bonté qui monte en vous? Au moment où nous prenons la mesure de notre chance, lorsque nous sommes reconnaissant d’être là où nous sommes en ce moment. Alors qu’on est entouré des gens qui nous sont chers et sur qui nous pouvons compter, on la discerne immanquablement. Elle apparaît même lorsque l’on vit des moments plus difficiles, et qu’on décide de relativiser un peu nos malheurs.
Il suffit de regarder autour de soi pour constater la souffrance, les besoins et les difficultés qui s’acharnent trop souvent sur certaines personnes.
Épris de « bonnes intentions », on a soudainement le goût d’aider, du moins on y songe… : on pense offrir une soupe réconfortante à un jeune qui essaie de se sortir du trou 😉 On voit comment on pourrait donner un répit à une maman qui en a plein les bras avec sa marmaille. On tente de trouver comment on pourrait accorder un break à un employé fatigué d’avoir veillé sa mère malade toute la nuit.
Parfois, à moindre échelle, on détecte de toutes petites occasions de faire plaisir. Il suffirait d’un sourire, d’une tape dans le dos juste au moment où il le faut, d’une oreille attentive disponible le temps qu’il faut… On le sent qu’on a le pouvoir de faire quelque chose de significatif pour quelqu’un, comme une impression qu’on peut faire une différence pour améliorer le sort de l’autre si on le décidait… Là. Tout de suite.
Qu’est-ce qui fait que nous passons à l’action ou, qu’au contraire, nous étouffons l’idée?
Vous savez ces voix dans notre tête qui font une jambette à l’élan de générosité qui montait à peine en nous? Celles qui nous questionnent rationnellement. Pourquoi en rajouter à ta journée déjà trop remplie?
Imagine les conséquences sur ton bas de laine pour avoir dépensé pour une personne que tu connais à peine?
Pour quelles raisons mobiliser tes énergies pour d’autres alors qu’elles se font rares même pour toi? Autour de quoi devrais-je sensibiliser les gens déjà très occupés qui m’entourent? Est-ce que mon geste fera vraiment plaisir? Saurais-je trouver les mots quand il le faudra? Me taire si c’est nécessaire?
Pourquoi hésiter? Est-ce la crainte de ne pas y arriver et de créer de faux espoirs? Le doute de ne pas en faire assez ou l’inquiétude d’en faire trop?
Le dialogue intérieur qui se joue dans notre tête est puissant! Il suffit de le défier pour constater qu’il n’y a pas de « petits » gestes de bonté. Ainsi, même les plus minuscules sont grandioses lorsqu’ils sont issus du cœur. Additionnés aux autres, ils deviennent plus grands que nature. Ils nous dépassent. Ils nous « élèvent ».
Nathalie et moi en sommes certaines : l’élan du cœur peut faire une différence dans la vie des gens.
Encore faut-il le laisser s’exprimer. Prendre du temps pour observer autour de nous, pour écouter, pour ressentir.
Et par-dessus tout, alors que la vie va trop vite, que le temps presse toujours, nous devons faire le choix d’être « disponible », au moins quelques secondes, pour percevoir les occasions de tendre la main, puis être assez généreux pour nous y consacrer quelques instants, pour le faire.
Contrairement à ce que l’on entend trop souvent, je suis convaincue que « l’intention » ne suffit pas toujours lorsque c’est un « geste » qui est requis… Comme le dit si bien Hugo, le fils de Nathalie : « Si nous arrêtions d’avoir peur de ‘‘perdre’’ lorsque l’on ‘‘donne’’… ». Que se passerait-il autour de nous?