Une meilleure connaissance pour mieux prescrire

Par Aurélie Moulun

L’accès à l’information concernant le corps des femmes et la ménopause est plutôt difficile d’après Louise Lagacé, naturopathe chez Santé des Femmes. « Les médecins ne savent pas vraiment comment prescrire les hormones. On manque d’informations sur ce que c’est que d’être une femme », soutient-elle.

« Pour une femme, la ménopause est un passage obligé, tout à fait normal, comme la puberté. C’est le signal que la femme n’est plus fertile, le corps arrête donc la production d’hormones », explique la naturopathe.

Tout un débat a lieu autour de la prise d’hormones, notamment mis en lumière par le documentaire Loto-Méno, mettant en vedette Véronique Cloutier. D’après Louise Lagacé, la prise d’hormones n’est pas une mauvaise chose. Cela dépend bien entendu de la situation de la femme.

« Les hormones, ce n’est pas fait pour tout le monde. C’est vraiment du cas par cas. Ça dépend de leur poids, de leur niveau d’activité physique et de bien d’autres critères », ajoute-t-elle.

Mme Lagacé raconte que plusieurs médecins ont prescrit à des femmes des antidépresseurs parce qu’elles ne dorment plus, sont stressées, ont des bouffées de chaleur, croyant qu’elles souffrent d’une dépression.

« Les médecins n’ont pas beaucoup de temps dans leur cabinet avec leur patient. S’il y a une dame qui entre en pleurant, par exemple, ils vont lui donner des antidépresseurs. C’est une solution rapide et je comprends que le médecin ne veut que l’aider. Il n’a pas le temps de faire le tour de la question, d’aller voir plus loin pour
se rendre compte que ce n’est pas une dépression, mais bien la ménopause. »

Elle ajoute d’ailleurs que « la majorité des médicaments sont testés sur des hommes. Ça ne veut pas dire qu’ils font aux femmes. Et ça veut encore moins dire qu’ils conviennent à toutes les femmes. On fait les choses sur une ligne, alors que la vie est pleine de courbes », dit-elle.

Pour Mme Lagacé, il faudrait qu’il y ait des médecins plus spécialisés en condition féminine. « Il faudrait avoir des médecins généralistes conscientisés aux problématiques féminines. Parce que la santé féminine ne se résume pas qu’à la gynécologie. Un gynécologue – c’est plutôt un spécialiste en salle d’opération », explique la naturopathe.

Comment s’informer ?

Louise Lagacé soutient qu’une femme devrait commencer à se renseigner sur la ménopause dès la trentaine. « Mais, encore une fois, c’est très variable d’une personne à une autre. Habituellement, il y a même un lien familial. Si la mère a commencé sa ménopause vers l’âge de 50 ans, sa fille aura beaucoup de chances de commencer la sienne vers la même période de sa vie », indique Mme Lagacé.

D’ailleurs, la naturopathe a créé un outil, disponible sur le site internet Santé des Femmes. Celui-ci consiste en un test hormonal destiné à aider les femmes à savoir si elles devraient prendre des hormones. Pour faire le test, consultez le santedesfemmes.com

Louise Lagacé en bref

Louise Lagacé est herboriste depuis plus de trente ans. Diplômée en naturopathie, elle est aussi praticienne en hypnose indirecte (Ericksonienne) et accompagnante à la naissance.

Elle s’intéresse particulièrement aux problèmes hormonaux. Elle a travaillé en collaboration avec Micheline O’Shaughnessy qui a initié le site de Santé des femmes jusqu’à sa retraite en janvier 2017.

Louise a pris le relais afin d’offrir un soutien et de l’information à toutes les femmes, de la puberté à la ménopause, qui ont besoin d’en savoir plus ou qui ont des questions sur le système hormonal. Conférencière dans le domaine hormonal, elle conseille les femmes et les hommes vers des solutions naturelles et holistiques.

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