(Photo : Nordy - Davy Lopez)

Tarifs douaniers et épiceries : Un impact qui n’est pas immédiat

Par Alexane Taillon-Thiffeault

Les tarifs douaniers et les tensions commerciales ont des répercussions sur diverses industries, dont celle de l’alimentation. Toutefois, ces impacts ne sont pas nécessairement immédiats, et c’est le cas pour le Marché 5 Saveurs à Saint-Jérôme.

Les épiceries du Québec, qui dépendent largement des importations, ressentent de plus en plus les effets de ces politiques. Mais lorsqu’on lui demande si les tarifs douaniers ont eu un impact majeur sur les ventes en épicerie, Patrick Fortin, propriétaire du Marché 5 Saveurs, est clair : « Pas à date. » Bien que certains clients posent des questions sur l’origine des produits, en particulier ceux en provenance des États-Unis, les ventes n’ont pas connu de bouleversements significatifs.

Le propriétaire explique que certains consommateurs hésitent à acheter des produits américains, mais il note que les produits en question restent essentiels. Par exemple, la laitue, le céleri et le chou-fleur proviennent principalement des États-Unis, et il serait difficile de s’en passer pour les clients. Il souligne que les consommateurs « n’abandonnent pas leurs habitudes alimentaires du jour au lendemain ».

L’incertitude et ses effets sur l’industrie

L’une des préoccupations pour Patrick Fortin reste l’incertitude créée par les tarifs douaniers. En tant que propriétaire, il doit naviguer entre une offre stable et les changements imprévisibles des coûts d’importation. Il souligne également qu’en cas de surplus de production, les prix risquent de baisser, ce qui pourrait nuire à l’économie locale tout en rendant les produits plus abordables pour les consommateurs.

Pour lui, l’impact sur son commerce reste relativement limité, mais il peut anticiper des changements à long terme. L’incertitude économique et les hausses potentielles des prix des produits importés pourraient amener certains clients à revoir leur comportement d’achat, réduisant la consommation de produits jugés non essentiels.

Un secteur résilient, mais fragilisé

Malgré les défis, Patrick Fortin reste optimiste sur l’avenir de son entreprise. Selon lui, l’alimentation est un besoin fondamental et les gens continueront de manger. Toutefois, il rappelle que l’économie québécoise est interconnectée avec celle des États-Unis, et toute perturbation de ces échanges aura des répercussions. L’économie québécoise exporte environ 20 % de ses produits aux États-Unis, et certains secteurs, comme l’agriculture, en dépendent largement. « La réponse émotionnelle, ça serait de dire de tout couper du jour au lendemain. Ce n’est pas rationnel. C’est une réponse d’émotion. Mais je comprends que les gens sont fâchés. Puis moi aussi, ça me dérange. Je n’aime pas ce qui se passe, pas du tout », souligne-t-il.

L’incertitude face aux tarifs douaniers et aux politiques commerciales pourrait mettre à l’épreuve la résilience des épiceries locales, mais M. Fortin estime que les commerçants devront faire preuve de patience et de flexibilité. « Je ne dis pas que c’est facile. Tu as des choix en tant que gestionnaire à faire, et on verra où ça va mener. Je pense que la patience est de mise, et il ne faut pas être dans l’émotion », conclut-il. Les tarifs douaniers imposés sur les produits importés ont des effets sur le secteur de l’épicerie au Québec, mais comme le démontre l’expérience de Patrick Fortin, ces impacts ne sont pas nécessairement immédiats.

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