Mitsou et Sarah-Maude Beauchesne sont les deux porte-paroles de la Fondation cancer du sein du Québec (Groupe CNW/Fondation cancer du sein du Québec)

Sarah-Maude Beauchesne souhaite sensibiliser les jeunes

Par Marie-Catherine Goudreau

Sarah-Maude Beauchesne, autrice, comédienne et scénariste, est nouvellement porte-parole de la Fondation du cancer du sein du Québec aux côtés de Mitsou Gélinas. Le Journal s’est entretenu avec elle quant à son rôle au sein de l’organisme et dans la campagne Faisons la lumière sur le cancer du sein. Par son implication, elle souhaite rejoindre les jeunes, hommes ou femmes, pour les sensibiliser à ce cancer qui est le plus diagnostiqué au Canada.

Marie-Catherine : Comment ton implication avec la Fondation du cancer du sein a commencé ?

Sarah-Maude : À la base, c’est une fondation qui me tient à cœur, car j’ai des femmes proches de moi qui ont été diagnostiquées avec le cancer du sein. Quand la Fondation a lancé la campagne Ce n’est pas juste un cancer de matante au printemps dernier, leur message m’a vraiment interpellée parce qu’elles voulaient mettre de l’avant que le cancer du sein atteint des femmes de plus en plus jeunes, dans ma tranche d’âge, de 30 à 45 ans. Moi, j’en ai 32, alors je pensais que j’étais à l’abri d’un diagnostic du cancer du sein.

Ça m’a vraiment choquée, ça m’a bouleversée, alors on a commencé à collaborer durant cette campagne. Cet été, la Fondation m’a fait la grande demande, et j’ai évidemment accepté tout de suite de me joindre à eux comme porte-parole.

M.-C. : Qu’as-tu appris sur le cancer du sein en étant impliquée avec la Fondation ?

S.-M. : Beaucoup de choses ! On pense que le cancer du sein, c’est nos matantes, nos mères, nos grands-mères, des femmes plus âgées. Ça m’a choquée d’apprendre qu’au contraire, plus de 20 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez les femmes de 45 ans et moins. C’est immense ! C’est le cancer le plus diagnostiqué dans le monde en 2021. Ce sont des informations que je ne savais pas, qui m’ont vraiment interpellée et qui m’ont donné envie de passer le message.

Je trouvais ça assez alarmant que l’information ne se rende pas, qu’il y ait encore des stéréotypes sur le cancer du sein et qu’on ne soit pas au courant de ces nouvelles avancées qui sont malheureusement négatives.

M.-C. : Comment vois-tu ton rôle au sein de la fondation ?

S.-M. : Je veux aller chercher un bassin de personnes, d’hommes et de femmes, plus jeunes pour les conscientiser. Je souhaite que le cancer du sein et la fondation parlent à un plus grand bassin de jeunes. Moi, je vais me faire la porte-parole de cette gang-là ! Je vais en parler autour de moi, et c’est sûr que je vais vouloir que les jeunes femmes et les jeunes hommes – parce que le cancer du sein touche aussi les hommes – soient plus conscients, prudents et alertes à ce qui se passe dans leur corps.

Je vais m’impliquer surtout par les réseaux sociaux parce que c’est là que le message passe beaucoup pour ma tranche d’âge et le bassin de jeunes que je souhaite rejoindre. J’aimerais aller sur le terrain, rencontrer des personnes qui travaillent de près ou de loin avec des gens
qui ont eu le cancer et ceux qui ont été diagnostiqués. […] Plusieurs personnes qui ont été diagnostiquées avec le cancer dans la fin de la vingtaine ou dans la trentaine m’écrivent pour me dire merci de travailler à transmettre un message plus clair.

M.-C. : En discutant avec notre équipe de rédaction, on s’est questionnées sur la connaissance du corps de la femme. On a l’impression qu’il y a une prise de conscience ces dernières années, alors qu’on en parle plus et que l’on comprend davantage le corps de la femme. Comment vois-tu cette évolution ?

S.-M. : C’est sûr qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. Il y a encore beaucoup de tabous, de honte, de gêne. Je parle beaucoup des menstruations, de la contraception, de l’éducation sexuelle, toujours reliée à la femme. Il y a énormément de sujets qui sont encore peu abordés, même cachés, parce qu’ils sont considérés comme trop intimes. Quand je parle de menstruations, je trouve ça important qu’on parle de ça comme quelque chose qui n’est pas sale ou honteux, mais de complètement normal.

Quand j’en parle à la radio, je reçois des commentaires négatifs qui me disent que je ne dois pas parler de ça publiquement. Moi, ça me motive à en parler encore plus !

Oui, le discours est plus présent dans la sphère publique, mais il est encore considéré comme si ce n’était pas des affaires de tout le monde. Plus on en parle, et plus ça devient quelque chose de normalisé. Il y a encore beaucoup de choses qu’on ne connait pas sur le corps de la femme. On devrait le crier sur tous les toits, mais on chuchote en ce moment ! […] Cependant, le fait d’avoir créé une série [Fourchette]
qui parle de la femme, de féminisme, du corps de la femme, de ligature des trompes et de sexualité, dans un diffuseur public, juste ça m’envoie un message clair : que j’ai le droit de parole et qu’on veut m’entendre. Pour moi, c’est une belle preuve qu’il y a des avancés !

Quelques statistiques

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes au Canada et la 2e cause de décès par cancer chez les Canadiennes.

Au Canada, on estime à 28 600 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et à 5 500 le nombre de femmes qui en décéderont annuellement.

Au Québec, chaque année, on estime à 6 900 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et
à 1 350 le nombre de femmes qui en décéderont.

Les femmes de 50 à 69 ans présentent le taux le plus élevé de cancer du sein. Chez les femmes de 20 à 49 ans, 18 % des cancers diagnostiqués sont des cancers du sein et constituent la première cause de décès par cancer dans ce groupe d’âge.

Au Canada, on estime également que 270 hommes recevront un diagnostic de cancer du sein par an et que 55 en mourront.

En guérir

Les taux de mortalité dus au cancer du sein diminuent constamment depuis le milieu des années 1980.

Le taux de mortalité normalisé selon l’âge a chuté de 40 % depuis 1986.

La survie nette après 5 ans est de 89 % pour les femmes et de 76 % pour les hommes.

Dépistage

Un dépistage précoce améliore les chances de survie et l’accessibilité à des traitements plus efficaces.

Les mammographies annuelles plus précoces, dès l’âge de 40 ans, réduisent le risque de cancer du sein. Les diagnostics de cancer du sein à des stades avancés, chez les femmes de 50 à 59 ans, sont moins élevés dans les provinces où le dépistage annuel débute dès 40 ans, comparativement aux provinces ayant des programmes annuels de dépistage plus tardif, comme au Québec.

Pour plus d’informations sur le cancer du sein, visitez le site web rubanrose.org.

Source : Fondation du cancer du sein du Québec

Suivez Sarah-Maude Beauchesne sur Instagram @lesfourchettes !

Sa série Fourchette est disponible sur ICI TOU.TV. Sarah-Maude termine aussi en ce moment le tournage de l’adaptation de son roman, Cœur de slush, réalisé par Mariloup Wolfe qui prendra l’affiche à l’été 2023.

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