Recommandations de Simon : Des lectures pour l’été
Par Simon Cordeau
J’ai une pile de livres et de bandes dessinées, sur ma table de chevet, qui semble toujours grandir plus vite que je n’ai de temps pour lire. J’ai tout de même découvert quelques bons ouvrages ces derniers mois, et j’ai commencé quelques lectures dans lesquelles l’été me permettra enfin de plonger. Voici mes recommandations si, comme moi, vous cherchez toujours la prochaine histoire à dévorer.
À lire à la plage : la bande dessinée Longue Vie
Cette oeuvre du Français Stanislas Moussé est époustouflante. Chaque page est une scène, où tout l’espace est rempli de petits traits. Et toute l’histoire est racontée sans mot : seulement avec les dessins. On y suit la vie d’un simple berger. Après le massacre de sa famille, sa quête de vengeance l’amène dans une suite d’aventures qui le mèneront jusqu’au trône du royaume.
Avec le héros, on traverse des forêts habitées de créatures étranges, des grottes qui grouillent d’ennemis et des châteaux luxueux. Sur chaque page, on peut passer de longues minutes à en scruter les moindres détails, à y chercher chaque petit personnage, comme autrefois dans les Où est Charlie? Moussé crée ainsi un univers riche et saisissant.
Avec son style unique et sa simplicité narrative, l’auteur parvient à créer des moments poignants, qui m’ont donné des frissons ou de petites larmes. J’ai déjà hâte de me plonger dans la suite, Le fils du roi.
À lire en voyage : la bande dessinée L’Arabe du futur
Avec la série L’Arabe du futur, l’auteur franco-syrien Riad Sattouf s’inscrit dans la tradition des mémoires racontés en bande dessinée, comme Maus d’Art Spiegelman ou Persepolis de Marjane Satrapi. Dans le premier tome, que je viens de terminer, il raconte son enfance en Libye et en Syrie, avec des passages en France.
Il y a un contraste saisissant entre la naïveté enfantine du petit Riad et la réalité dans laquelle il grandit. La pauvreté ambiante, la violence qui y est banale, et les discours politiques et religieux qu’admire son père sont autant de chocs culturels auxquels l’auteur nous confronte.
Sattouf nous raconte ses souvenirs avec une vulnérabilité touchante. J’ai très hâte de lire les autres tomes, pour voir comment le jeune Riad passe de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte, sachant le contexte difficile dans lequel il est formé.
À lire en camping : la biographie de Samuel de Champlain
Vraiment, je ne pensais pas m’avancer bien loin dans cette brique de presque 800 pages : Samuel de Champlain : Aux origines de l’Amérique française, par Éric Thierry. Et pourtant, j’y découvre les débuts de la colonisation de la Nouvelle-France comme on suit un thriller historique.
Avant même que les Français s’installent ici en permanence, les navires étaient déjà nombreux à venir dans le golfe du Saint-Laurent chaque été, pour pêcher et faire du commerce avec les Autochtones. Mais s’installer dans le nord de l’Amérique se révèle plus difficile que prévu.
Avant de fonder Québec, Champlain participe aux tentatives de s’installer à l’île Sainte-Croix (à la frontière actuelle du Maine et du Nouveau-Brunswick) et à Port-Royal (en Nouvelle-Écosse), qui seront des échecs. Les hivers sont rudes, la nourriture manque et les relations avec les Autochtones sont parfois difficiles.
En arrière-plan, l’historien Éric Thierry donne le contexte politique et social de la France, les ambitions économiques des colonisateurs, et le désir de convertir les Autochtones à la chrétienté, qui sont les clés pour remettre en perspective, avec un regard critique, cette époque charnière de notre histoire.
J’arrive tout juste à la fondation de Québec, près de la page 250, et rien n’annonce que cette nouvelle tentative d’implantation sera plus facile.