Philanthropie Laurentides : Assurer la pérennité d’une cause (et son financement)
Par Simon Cordeau
Philanthropie Laurentides aide les organismes à but non lucratif (OBNL) à financer et à réaliser des projets pour leur communauté, mais surtout à ce que leur cause et leur mission soient pérennes, explique Chantale Germain, directrice du développement philanthropique pour Philanthropie Laurentides.
« On travaille sur trois plans : les fonds de dotation, la réalisation de projets, et les programmes gouvernementaux », détaille Mme Germain.
Fonds de dotation
D’abord, l’organisme aide les entreprises et les organismes communautaires à créer des fonds de dotation. « Ça, c’est le futur. C’est très prometteur », lance Mme Germain.
Par exemple, un OBNL pourrait avoir une somme qui dort dans son compte de banque, et de laquelle il n’a pas besoin dans l’immédiat. « Au lieu que cette somme-là dorme à un faible pourcentage de rendement, on peut la prendre et la mettre dans un fonds » où il récoltera plus d’intérêts, explique Mme Germain. Après un certain temps, l’OBNL peut retirer chaque année un pourcentage de ces intérêts. Mais la somme investie, elle, reste intouchée et protégée. Cela assure un revenu pérenne pour l’organisme.
Mme Germain donne l’exemple de l’Institut des Territoires (IdT). Pour protéger des espaces verts, l’organisme a créé un premier fonds de 133 000 $, à perpétuité. « Ça veut dire que ce fonds va toujours valoir 133 000 $. […] Il est protégé et gelé là pour toujours. » Après un temps, l’organisme pourra chaque année retirer une partie des intérêts accumulés sur ce 133 000 $, pour financer la protection d’espaces verts. Il peut aussi investir des fonds supplémentaires, comme l’a fait l’IdT.
« Ce qui est intéressant c’est que, si jamais il arrive quelque chose à l’organisme ou à l’équipe, et que quelqu’un d’autre prend le relais, cette personne ne pourra pas fermer le fonds et partir avec la somme. C’est garanti qu’elle servira toujours à la protection de l’environnement », illustre Mme Germain.
Toutefois, avant de placer une somme dans un fonds, l’OBNL doit s’assurer qu’elle n’en a pas besoin et que son fonds de roulement est sain, avertit-elle. Mais le fonds de dotation peut être aussi petit que 1 000 $. Il y a aussi divers avantages fiscaux qui rendent la création d’un fonds intéressante. Les frais de gestion sont aussi très bas, ajoute Mme Germain. Les entreprises peuvent également créer un fonds philanthropique, avec une mission précise, comme servir aux jeunes de la DPJ ou aux enfants dans le besoin.
Réalisation de projets
Parfois, un organisme des Laurentides décide de mettre en place un plan de développement philanthropique, mais ne sait pas par où commencer. Philanthropie Laurentides peut alors l’aider.
« On doit s’assurer, si on accepte le projet, qu’il a un impact de bienfaisance sur la région des Laurentides. Mais on ne se substitue pas à un organisme qui pourrait faire le projet. Philanthropie Laurentides, on est toujours là pour s’assurer que la mission de nos organismes à but non lucratif soit atteinte et pérenne », précise cependant Mme Germain.
Elle donne l’exemple du projet Signes vitaux. « La Fondation Mirella & Lino Saputo nous a approchés. » Le projet s’intéressait aux 65 ans et plus dans les Laurentides, et l’objectif était « de tout connaître d’eux » : comment ils vivent, s’ils sont bien entourés, s’ils sont en santé, quels sont leurs défis et les enjeux qui les touchent, etc.
Pour gérer le projet, l’organisme s’est tourné vers la Maison Aloïs, qui travaille auprès des aînés et qui avait donc l’expertise nécessaire. Cela a abouti à un rapport, présenté par l’Institut du Québec, et qui peut maintenant servir de guide pour informer et orienter les organismes sur le vieillissement dans la région, illustre Mme Germain. « Ç’a un impact positif sur l’ensemble des Laurentides. »
Programmes gouvernementaux
Il arrive aussi que les gouvernements provincial et fédéral aient des « grosses enveloppes » de plusieurs millions de dollars à distribuer, mais ils ne connaissent pas les besoins sur le terrain, dans les provinces ou les régions. Ils peuvent alors se tourner vers Fondations communautaires du Canada, qui regroupe 201 fondations à travers le pays, dont Philanthropie Laurentides.
Après la COVID, par exemple, l’organisme avait un budget de 1,4 M$ pour faire face aux besoins suivant la pandémie. « On a fait un appel d’offres auprès des organismes de l’ensemble des Laurentides. Ils nous ont lancé des projets. » Puis, un comité de décision a analysé les demandes pour déterminer les besoins les plus importants. « On a aidé 34 organismes avec des sommes entre 15 000 $ et 90 000 $ », illustre Mme Germain.