Petit guide des bornes de recharge
Par Simon Cordeau
Pour votre prochaine voiture, passer de l’essence à l’électrique peut représenter un changement important. Au lieu d’arrêter quelques minutes faire le plein, il faudra plutôt trouver une borne et attendre qu’elle se recharge. À quoi pouvez-vous vous attendre ? Voici notre petit guide des bornes de recharge.
D’abord, la grande majorité des recharges se font à la maison, souligne Jonathan Côté, porte-parole du Circuit électrique. Le soir, on branche son véhicule et, le lendemain matin, il est pleinement chargé. « Les bornes publiques, c’est pour quand on va ailleurs », indique M. Côté. Ou lors de trajets plus longs, qui nécessitent une recharge d’appoint.
Les bornes et les réseaux
Lancé par Hydro-Québec et des partenaires privés, le Circuit électrique comptait 34 bornes à ses débuts en 2012. En 2022, le réseau comptait 3 400 bornes. « Actuellement, on est autour de 4 200, dont environ 760 bornes rapides. Mais le chiffre exact bouge tous les jours. Cette année, environ 220 à 230 bornes rapides seront ajoutées au réseau », indique M. Côté. Il s’agit du plus grand réseau au Québec.
« Mais il y a aussi Tesla, Flo, Petro-Canada en a, IGA et Couche-Tard commencent aussi a en avoir. » Le rythme continue d’ailleurs de s’accélérer, afin de répondre à la demande grandissante, ajoute M. Côté. Flo par exemple a plus de 90 000 bornes à travers l’Amérique du Nord : un nombre qui a doublé depuis 2021.
Comme il y a plusieurs réseaux concurrents, il peut être difficile de s’y retrouver. Mais des applications peuvent nous aider. « On a toutes les bornes qui sont réseautées. On en a aussi qui ne le sont pas, comme un petit commerce qui en installe une dans son stationnement. Il peut ajouter sa borne sur l’application », explique la directrice du service à la clientèle de ChargeHub, Johanne Boucher.
Le temps de recharge
Combien de temps faut-il pour recharger sa voiture ? « En fait, ça dépend du véhicule, du type de batterie et du type de borne. Il y a aussi un paquet de facteurs ponctuels, comme la température extérieure et celle de la batterie, si on a fait une longue portion de route avant ou pas, etc. », détaille M. Côté.
Les véhicules sur le marché actuellement ont, en moyenne, de 400 à 500 km d’autonomie. Avec une borne de niveau 2 (autour de 7 kW), cela peut prendre de 10 à 12 heures pour la charger de 0 à 100 %. « Mais on ne va jamais attendre d’être à 0 % avant de la recharger, comme pour un véhicule à essence », rappelle M. Côté.
Ces bornes de niveau 2 sont celles que la plupart des électromobilistes font installer à leur domicile : amplement suffisantes pour une recharge durant la nuit. Mais elles sont aussi très nombreuses dans les réseaux publiques. On peut donc recharger son véhicule en partie, pendant qu’on est au travail ou qu’on fait ses courses par exemple. « On le branche à une borne et on vaque à nos occupations », illustre M. Côté.
Avec les bornes rapides (niveau 3), une recharge peut prendre entre 20 et 40 minutes. Leur puissance varie de 24 à 180 kW. Mais elles ne sont utilisées que pour une recharge d’appoint, lors de longs trajets dans une même journée, explique M. Côté.
Les coûts
Chose certaine, faire le plein coûte beaucoup moins cher avec un véhicule électrique. « Avec mon véhicule, je peux rouler 400 km en moyenne avec un plein, en été. Quand je le recharge à la maison, ça me coûte environ 5 $ faire le plein. Ça ne revient pas très cher du kilomètre ! », indique M. Côté.
Pour les bornes publiques cependant, le coût peut varier beaucoup selon les réseaux, le type de borne et le propriétaire. Mais il reste bien en-deçà d’un plein d’essence. Au Circuit électrique, il peut être fixé entre 0 et 3 $ de l’heure, ou un tarif fixe entre 0 $ et 10 $ par recharge, peu importe la durée. « Le propriétaire peut l’offrir gratuitement. La majorité est à 1 $ de l’heure, ou à 2,50 $ pour le tarif fixe », indique M. Côté. Les bornes de recharge rapide (niveau 3) sont toutefois plus dispendieuses. « On paie selon la puissance de la borne, avec un tarif à l’heure. » Pour une borne de 50 kW, le tarif est à 12,77 $ de l’heure par exemple.
Certaines bornes ont aussi différents niveaux de tarification, avertit Mme Boucher. Et chaque réseau a ses propres méthodes de paiement. « Au Québec, on est chanceux : on a le Circuit électrique presque partout. Mais dès qu’on sort du Québec, c’est le Far West ! Il peut y avoir 10 ou 15 réseaux différents dans une même ville. » Plutôt que de télécharger 10 applications et de mettre des fonds dans chacune, ChargeHub permet de payer à travers son application. « Pour l’instant, on a 14 réseaux [pour lesquels c’est possible]. On débute notre deuxième année avec cette méthode de paiement, et on veut ajouter de nouveaux réseaux », souhaite Mme Boucher.
Planifier son trajet
Lorsqu’on va plus loin, il faut donc prévoir s’arrêter un peu plus longtemps pour une recharge. Mais on peut coordonner ces pauses avec des arrêts qu’on aurait fait de toute façon, pour manger, aller aux toilettes ou se dégourdir les jambes, souligne M. Côté.
On peut aussi planifier son trajet avec une application, comme celle du Circuit électrique. « Le planificateur tient en compte tous les facteurs : le modèle du véhicule, s’il y a un changement d’élévation, même l’achalandage aux bornes », indique M. Côté. L’application est mise à jour en temps réel, et sait donc quelles bornes sont utilisées ou défectueuses. « Le planificateur va calculer pour vous où arrêter. Il n’y a plus besoin d’y penser : le calcul se fait tout seul. »
Avec ChargeHub, on peut aussi planifier ses trajets. Cela permet de naviguer les différents réseaux disponibles et de voir la différence des tarifs entre les bornes, explique Mme Boucher.