Pas assez de ressources pour suivre l’évolution des véhicules électriques

Par Benoît Charette

La montée en popularité des véhicules électriques marque une avancée significative dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. Cependant, un rapport publié vendredi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne une préoccupation majeure : l’offre de minéraux et de métaux nécessaires à la fabrication des batteries risque de ne pas suivre cette croissance rapide de la demande.

Une projection inquiétant

D’ici 2035, un écart considérable entre l’offre et la demande de minéraux critiques se profile. Selon l’AIE, seulement 70 % des besoins en cuivre et 50 % des besoins en lithium seront couverts. Le rapport insiste que la situation actuelle du marché, encore bien approvisionné, n’est pas représentative de l’avenir.

La demande exponentielle en minéraux 

En 2023, les besoins en lithium ont augmenté de 30 %, tandis que la demande en nickel, cobalt et graphite a grimpé de 8 % à 15 %. Cette hausse est en grande partie due à la vente de près de 14 millions de véhicules électriques, marquant une augmentation de 35 % par rapport à l’année précédente. Les panneaux solaires et les éoliennes ont également connu une croissance de 75 %.

Prévisions futuristes

Les experts prévoient que les ventes de voitures électriques atteindront 65 % du marché d’ici 2030, multipliant par sept la demande en batteries. D’ici 2050, cette demande pourrait être multipliée par 14.

La domination chinoise 

L’AIE met en lumière la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement face à la suprématie chinoise dans la production de composants clés des batteries. La Chine contrôle 98 % de la production d’anodes et 90 % de celle des cathodes. Plus de la moitié de la production mondiale de lithium et de cobalt s’effectue en Chine, qui domine aussi l’intégralité de la chaîne de production du graphite.

Vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement

Cette concentration expose les chaînes d’approvisionnement à des perturbations potentielles dues aux conditions météorologiques, différends commerciaux ou géopolitiques. Un arrêt de la production en Chine pourrait entraîner des pénuries significatives.

Tensions et risques environnementaux 

L’AIE appelle à augmenter les investissements miniers pour atteindre les objectifs climatiques. Elle estime que 800 milliards de dollars seront nécessaires d’ici 2040 pour limiter le réchauffement à 1,5 degré. Cependant, le développement minier pose des risques sociaux et environnementaux importants, notamment pour les communautés locales et les peuples autochtones.

Un avertissement des ONG 

Galina Angarova, dirigeante d’une coalition de défense des droits des peuples autochtones, met en garde contre les conséquences négatives de l’exploitation minière sur les terres traditionnelles et la biodiversité. Elle craint que la transition énergétique, si mal gérée, ne cause une destruction significative de l’environnement et des droits humains.

Une équilibre à trouver 

La transition vers une économie décarbonée est essentielle, mais elle doit être réalisée de manière équilibrée pour éviter de nouveaux désastres environnementaux et sociaux. Les efforts doivent se concentrer non seulement sur l’augmentation de l’offre de minéraux critiques, mais aussi sur la réduction des impacts négatifs sur les communautés et l’écosystème.

Avec des renseignements de l’agence France Presse

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