On marchera sur la Lune
Par Simon Cordeau
En décembre, ça fera 50 ans que des hommes ont marché sur la Lune pour la dernière fois, lors de la mission Apollo 17. Mais bientôt, grâce à Artemis, on y marchera de nouveau. Et cette fois, ce sera le premier pas… vers Mars.
Au moment d’écrire ces lignes, on attend encore le décollage de la première fusée. Avec personne à bord, elle doit passer près de la Lune, y laisser quelques satellites en orbite, puis revenir. Artemis 2 fera le même voyage, mais avec des humains à bord. Puis avec Artemis 3, on se posera sur la surface. En 2025, si tout va bien.
L’objectif, à terme, est d’installer une station spatiale en orbite autour de la Lune, Gateway, qui servira de point de départ pour des missions sur Mars et ailleurs dans le système solaire.
Êtes-vous excités? Ou incrédules, peut-être? Ou alors vous vous demandez : « À quoi ça sert? »
Retourner dans l’espace
La technologie, ce n’est pas quelque chose qu’on découvre, puis qui reste dans la mémoire de l’Humanité pour toujours. La technologie, c’est un outil. Et si on ne s’en sert pas, il disparaît.
Dans le documentaire Return to Space (2022) sur Netflix, on suit les efforts d’Elon Musk et de SpaceX pour envoyer des astronautes américains à la Station spatiale internationale. Parce que depuis la mise à la retraite de la Space Shuttle en 2011, les Américains dépendaient de la navette Soyuz, et des Russes, pour envoyer leurs astronautes dans l’espace.
Pourtant, l’exploration spatiale nous a forcé à inventer une kyrielle de technologies qui sont très utiles, ici sur Terre, de la caméra sur votre téléphone aux lumières DEL.
La technologie pour aller sur la Lune et en revenir, elle, a déjà disparu. Il faut la réinventer, avec Artemis. Et qui sait quelles découvertes nous ferons en chemin?
Fouiller les étoiles
Avec le nouveau télescope James Webb, on peut regarder plus loin que jamais dans l’univers et son histoire, jusqu’aux premières galaxies à se former. Mais ce qui me fascine le plus, c’est son potentiel pour scruter les exoplanètes de notre galaxie.
En date du 1er août, nous avons découvert 5 125 de ces planètes qui tournent autour d’une autre étoile que notre soleil. Et plus on regarde, plus on en trouve. Tout récemment, une équipe québécoise a même découvert une planète océanique, qui serait composée entre 10 % et 25 % d’eau. La Terre, elle, contient moins de 1 % d’eau. Cette exoplanète est à 100 années-lumières d’ici. Ça peut paraître loin, mais notre galaxie, elle, fait près de 100 000 années-lumières de diamètre. Qui sait tout ce qu’il nous reste à découvrir, juste à côté?
Bientôt peut-être, nous découvrirons des indices que la vie existe ailleurs. Ou non. Et je ne sais pas ce qui serait le plus terrifiant.
(Sur)vivre ensemble
Le point, c’est que l’univers est immense et rempli de mystères. Et on commence à peine à lever les yeux vers le ciel. Pendant ce temps, on arrive difficilement à vivre ensemble sur notre petite planète fragile. On oublie que cette mince couche d’air, l’atmosphère, dans laquelle on injecte maintenant 35 milliards de tonnes de CO2 par année, est la seule chose qui nous sépare du néant froid et indifférent de l’univers.
Pour survivre dans l’espace, il faudra réaliser que ce n’est pas « nous contre nous », mais « nous contre l’extinction ». Il faudra travailler ensemble.
À ce titre, la Station spatiale internationale est un exemple remarquable de collaboration internationale. Depuis 2000, il y a toujours au moins un humain qui tourne autour de la Terre. Vous pouvez même l’explorer en vidéo, grâce à la visite détaillée de l’astronaute américain Steve Swanson disponible sur YouTube, par exemple.
Mais cette station spatiale, qu’on peut apercevoir le soir parmi les étoiles, est collée sur la Terre. À l’échelle cosmique, ce n’est que sortir sur notre perron. La Lune, c’est à peine le fond de notre cour arrière. Sa lumière prend environ 1,3 seconde pour arriver à nous. Le soleil, c’est 8 minutes et 20 secondes.
En attendant qu’on retourne sur la Lune, écoutez le documentaire Apollo 11 (2019), sur la première fois qu’on y est allés. Entièrement composé d’images d’archives de l’époque, c’est un voyage historique unique. Je n’imagine pas la sensation de voir ces images en direct, en 1969, sur un petit téléviseur en noir et blanc.
Et j’ai très hâte de voir la surface lunaire, en haute définition, d’ici quelques années.